Histoire de tueur en série : Godino pervers et pyromane

Cayetano Santos Godino (1896 - 1944), surnommé « le petit aux oreilles décollées », était un tueur en série argentin. En 1912, à 16 ans, il fut condamné pour le meurtre de quatre enfants, la tentative de meurtre sur sept autres enfants et l'incendie volontaire de sept immeubles…

Godino est né à Buenos Aires en Argentine. Il est l'un des huit fils d'immigrants originaires de Calabre. Son père, Fiore, était alcoolo-dépendant et avait contracté la syphilis avant la naissance de Godino.

Enfance
Quand il était enfant, Godino tuait des chats et des oiseaux et aimait jouer avec le feu. Son comportement violent et son manque d'intérêt pour l'éducation l'ont fait sauter d'école en école.

À sept ans, en 1904, Godino frappe Miguel de Paoli, un garçon d'à peine 2 ans, et le jette dans un fossé. Un fonctionnaire voit la scène et traîne les enfants au commissariat de police où leurs mères les récupèrent quelques heures plus tard.

Un an plus tard, Godino frappe Ana Neri, une enfant de 18 mois de son voisinage, avec une pierre. Un officier de police intervient mais Godino est relâché le soir même du fait de son jeune âge.

Le 29 mars 1906, alors âgé de 10 ans, Godino tue María Rosa Face, âgée de 3 ans. Ce premier meurtre est passé inaperçu et n'a été découvert que des années plus tard quand le meurtrier lui-même l'a avoué à la police. Selon ses dires, il aurait enlevé une fillette d'environ 2 ans et l'aurait emmenée jusqu'à un terrain vague de la rue Río de Janeiro, où il a tenté de l'étrangler. Puis il l'a enterrée vivante. Les autorités, en apprenant ce meurtre, se sont rendues sur les lieux mais ont découvert qu'y avait depuis été construite une maison de deux étages. Cependant, au 10e commissariat a été retrouvé le signalement de la disparition, en date du 29 mars 1906, d'une fillette de 3 ans du nom de María Roca Face. La fillette disparue n'a jamais été retrouvée.

Quelques jours plus tard, le 5 avril 1906, Godino est dénoncé par son père après la découverte d'oiseaux que Godino a torturés. Fiore Godino a trouvé des oiseaux morts dans l'une des chaussures de son fils et dans une cage sous son lit. Le père demande à la police que son fils soit emprisonné. Godino passe alors deux mois en prison.

Meurtres
Le 17 janvier 1912, Godino met le feu à un entrepôt. Quand il est arrêté, il dit à la police : « J'aime voir travailler les pompiers. C'est joli de les voir tomber dans les flammes ». Le 26 janvier 1912, Arturo Laurona, 13 ans, est retrouvé mort dans une maison abandonnée. Quelques mois plus tard, le 7 mars 1912, Godino met le feu à la robe de Reyna Vainicoff, 5 ans, qui meurt de ses brûlures quelques jours plus tard.

Fin septembre 1912, il met le feu à une gare mais l'incendie est éteint sans dégâts importants. Le 8 novembre 1912, il essaie d'étrangler Roberto Russo, 8 ans. Il est arrêté et jugé pour tentative de meurtre mais, acquitté, il part libre. Le 16 novembre 1912, il frappe Carmen Ghittoni jusqu'à l'arrivée d'un agent de police. Le 20 novembre 1912, il enlève Carolina Neolener, 2 ans, mais grâce à ses pleurs, elle est secourue par un voisin. Plus tard dans le même mois, il met le feu à deux grands hangars mais les incendies s'éteignent rapidement.

Le 3 décembre 1912, Godino voit Jesualdo Giordano qui joue devant sa maison et, en échange de quelques bonbons, il le convainc de l'accompagner jusqu'à une maison de campagne. Une fois à l'intérieur, il le jette au sol et essaye de l'étrangler avec sa ceinture. Puis il coupe celle-ci et lui attache les mains et les pieds. Il commence à le frapper et à marteler sa tête. Il sort de la maison pour aller chercher un clou et rencontre le père de Giordano à qui il dit qu'il ne sait pas où est son fils. Il revient dans la maison avec un clou qu'il enfonce dans le crâne de Giordano puis cache le cadavre. Le corps est retrouvé par le père quelques minutes plus tard. Le 4 décembre 1912, à 5h30 du matin, il est arrêté par la police et avoue. 

Prison
Le 4 janvier 1913, il entre dans un centre de détention pour mineurs où il essayera de tuer quelques-uns de ses camarades. Après un rapport médical, il est déclaré aliéné, si bien que le juge décide de le laisser dans le centre. Le 20 novembre 1915, il est déplacé dans une prison. Le 28 mars 1923, il est transféré au pénitencier d'Ushuaïa. En 1933, il est battu par des codétenus après qu'il a tué leur chat de compagnie. Il est envoyé à l'hôpital. À partir de 1935, il est en permanence malade et ne reçoit aucun visiteur jusqu'à sa mort le 15 novembre 1944, dans d'étranges circonstances.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici


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