Bowie, philosophie intime

« Je me souviens très clairement de ma réaction physique à l’écoute de Suffragette City. La pure excitation corporelle produite par cet objet sonore était presque insupportable. Comment définir cette sensation ? C’était… sexuel, tout simplement. Sans même que je sache ce qu’était le sexe. J’étais vierge. Je n’avais jamais embrassé personne et n’en avais même jamais ressenti le désir. Au moment où la guitare de Mick Ronson est entrée en collision avec mes organes internes, j’ai ressenti dans ma chair quelque chose de puissant et d’étrange que je n’avais jamais connu auparavant. Où était Suffragette City ? Quelle route pouvait bien y mener ? J’avais douze ans. Ma vie venait de commencer »...

Ce récit drôle et sensible, écrit à la première personne par l’un des philosophes anglais les plus doués de sa génération, offre une réflexion originale, à la fois intime et philosophique, sur l’univers flamboyant de Bowie, son évolution sur plusieurs décennies en même temps que sa remarquable cohérence. 

L'auteur
Simon Critchley est l’auteur de nombreux ouvrages, dont plusieurs ont été traduits en français. Il enseigne la philosophie à la New School for Social Research à New York. 

Extrait presse (01/04/2015 - Books)
C’est la rencontre entre un des artistes les plus protéiformes des dernières décennies et un auteur qui l’est presque autant. Simon Critchley a écrit des essais sur Derrida, Levinas, l’humour ou encore le personnage d’Hamlet. S’il a choisi de consacrer le dernier à David Bowie, c’est parce qu’à ses yeux, comme il l’explique dans un entretien au Huffington Post, « Bowie est l’artiste le plus important des quarante dernières années, tous genre confondus ». Son livre entend réhabiliter un domaine méprisé des philosophes, celui de la musique pop, qu’il est temps de « prendre au sérieux ». En réaction contre le « culte de l’authenticité » contemporain, selon lui particulièrement vivace aux Etats-Unis, l’auteur dit avoir « voulu célébrer l’inauthenticité de la musique : son art de faire semblant, ses illusions, ses feintes ». Chez David Bowie, dont les artifices se doublaient d’une extrême sincérité, ce caractère inauthentique est le déguisement d’une « vérité qui s’empare de vous ». Peter Murquy recommande dans l’Irish Times « ce petit livre précieux, débordant d’intuitions originales exprimées dans un langage clair et accessible. 

Traduit par Marc Saint-Upery, collection : Culture sonore, parution : février 2015.


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