Brooklyn

Dans les années 50, une jeune Irlandaise part à New-York en espérant y trouver du travail. Elle s'éprend d'un plombier italien, qu'elle épouse en secret. De retour dans son pays d'origine à l'occasion de l'enterrement de sa sœur, elle se retrouve à l'heure des choix : quelle vie veut-elle mener ? 

Brooklyn : du roman à l’écran
Comme l’héroïne de Brooklyn, Colm Tóibín, l’écrivain irlandais (Le Bateau-phare de Blackwater, Le Maître ) est né à Enniscorthy avant de s’installer à New York. Il est fasciné depuis toujours par les thèmes de la loyauté et des divisions familiales, de l’exil et de la quête d’identité, et de la naissance des sentiments amoureux.

Et Brooklyn réunit tous ces thèmes à travers celui de l’immigration. Bien qu’il se déroule dans les années 50 au sein de la communauté irlandaise du quartier de Brooklyn, le roman tente de répondre à deux questions parmi les plus universellement existentielles : où, et avec qui, avons-nous notre place ? La romancière Pam Houston a qualifié le livre de « récit classique sur le passage à l’âge adulte, pur, sobre et d’une incroyable profondeur, qui dresse le portrait d’une jeune femme qui s’affirme lentement mais sûrement en apprenant à faire des choix et à les assumer. »

Brooklyn dresse le portrait rare de l’immigration féminine à travers le personnage d’une jeune femme impuissante qui doit apprivoiser son nouveau pays en même temps que ses sentiments naissants en essayant de trouver sa place et de s’affirmer. C’est précisément le caractère unique de ce point de vue qui a plu aux productrices nommées aux Oscars Finola Dwyer et Amanda Posey (UNE ÉDUCATION) de la société londonienne Wildgaze Pictures. Elles étaient en effet enthousiastes à l’idée de porter à l’écran une histoire apparemment familière racontée d’un point de vue inédit.

Amanda Posey explique : « BROOKLYN raconte non seulement l’histoire d’une immigrante qui quitte l’Irlande pour l’Amérique, mais également le combat d’Eilis pour devenir celle qu’elle veut être. C’est l’histoire d’une femme en quête d’identité qui fait des choix à une époque où les alternatives qui s’offraient aux femmes étaient assez limitées. »

Finola Dwyer ajoute : « Il s’agit en outre d’une histoire universelle sur la douleur de l’exil. Il n’est pas nécessaire d’habiter à des milliers de kilomètres de l’endroit où l’on a grandi pour ressentir ce déchirement. Nous avons tous laissé des lieux et des êtres derrière nous. » Finola Dwyer et Amanda Posey tenaient à tout prix à faire ce film, mais elles étaient conscientes du premier défi qui les attendait : trouver un scénariste capable d’adapter pour la première fois l’œuvre de Colm Tóibín pour le grand écran.

Les productrices voulaient un scénariste capable de retranscrire le caractère dramatique de l’histoire d’Eilis sans perdre le lyrisme qui a fait le succès de l’écriture de Tóibín. Par chance, elles connaissaient déjà Nick Hornby, avec qui elles avaient collaboré sur le film oscarisé UNE ÉDUCATION. Ce film racontait l’histoire d’une brillante lycéenne anglaise des années 1960 acceptée à Oxford mais tentée par une vie très différente. Nick Hornby, lui-même romancier salué par la critique et le public (Haute Fidélité , À propos d’un gamin , Juliet, Naked, Funny Girl), venait justement d’adapter Wild, l’autobiographie de Cheryl Strayed. Selon Hornby, le succès de Brooklyn repose sur l’exceptionnelle capacité de Colm Tóibín à décrire les soubresauts du cœur humain lorsque celui-ci est tiraillé entre ses engagements – que ce soit envers son pays, sa famille ou l’être aimé. Il déclare : « La manière dont Colm décrit la souffrance de vouloir se trouver à deux endroits en même temps est déchirante et se prête particulièrement bien au cinéma.

Si on aime Orgueil et préjugés, on aimera BROOKLYN parce qu’Eilis est confrontée au même dilemme intemporel que les personnages du roman de Jane Austen : elle doit choisir entre deux jeunes hommes très différents. » Bien qu’il n’ait évidemment pas vécu l’expérience d’une immigrante du milieu du siècle dernier, Nick Hornby s’est reconnu en Eilis et sa volonté de s’éloigner de son petit village irlandais. Il explique : « En tant que banlieusard qui comptait les jours qui le séparaient du moment où il pourrait s’échapper, je me suis beaucoup identifié à Eilis. »

Le scénariste confie que l’adaptation du monologue intérieur écrit par Colm Tóibín lui est venue très naturellement. Il commente : « L’écriture de Colm est tellement précise et évocatrice que l’on a tendance à dire que Brooklyn est un roman très intimiste, mais ce n’est pas la vision que j’en ai. L’histoire d’Eilis se prêtait selon moi parfaitement au cinéma. Je tenais à retranscrire le savoureux mélange des tons qui allie le comique, le romantique et le tragique, mais je voulais avant tout que les spectateurs traversent les mêmes épreuves qu’Eilis, qu’ils apprennent à l’aimer, elle et ceux qui l’entourent, et qu’ils soient touchés par son histoire. »

Le scénario de Nick Hornby, à la fois tout en retenue et profondément romantique, a séduit la production. Finola Dwyer déclare : « Nick a réussi à faire ressortir toutes les émotions contenues dans le roman de Colm tout en en conservant l’humour. Mais plus important encore, il a exprimé la voix intérieure d’Eilis. »

Colm Tóibín a particulièrement apprécié le travail de Nick Hornby. Il se souvient de sa réaction à la lecture du scénario : « J’ai été stupéfait par la clarté du travail de Nick. Il a compris que tout le livre reposait sur l’amour, qu’il racontait l’histoire d’une femme déchirée entre deux possibilités, et qu’en allant simplement au bout de cette idée, comme il l’a fait, il obtiendrait quelque chose d’une incroyable pureté. »

Drame romantique de John Crowley. 3 nominations aux Oscars 2016. Meilleur film britannique aux BAFTA 2016 de Londres. 3,9 étoiles AlloCiné.

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