Demain

Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…    

 

Agriculture, énergie, le film aborde les thèmes classiques de l’écologie. Puis tout d’un coup, il nous entraîne dans une histoire plus globale et nous parle d’économie, d’éducation, de politique…
CD  : Nous voulions montrer que tout est lié. Qu’il n’est pas possible de traiter les problèmes séparément. L’agriculture occidentale par exemple, est totalement dépendante du pétrole. Changer de modèle agricole, c’est aussi changer de modèle énergétique. Mais la transition énergétique coûte cher, il faut donc l’aborder sous l’angle économique. Malheureusement l’économie est aujourd’hui créatrice d’inégalités et largement responsable de la destruction de la planète, il est nécessaire de la réguler démocratiquement. Mais pour qu’une démocratie fonctionne, elle doit s’appuyer sur des citoyens éclairés, que l’on a éduqués à être libres et responsables… 

DEMAIN serait-il un film enthousiaste, écologiste et humaniste ?
ML  : Ce n’est pas un documentaire écolo, c’est un regard sur la société telle qu’elle pourrait être demain… Nous sommes pile dans l’ère où plus personne ne se parle, ne se rencontre, tout le monde se juge, il n’y a plus assez d’empathie. Tout d’un coup, le film montre des gens qui agissent ensemble, discutent autour d’un framboisier ou d’un improbable billet de 21 livres. Ces initiatives créent de petites communautés à mille lieues du cliché de l’écolo dans sa grotte. C’était important d’avoir des personnages qui nous ressemblent, auxquels chacun peut s’identifier.

CD  : Nous voulons donner envie aux spectateurs d’habiter dans ce monde-là, d’être comme ces nouveaux héros qui ne sont ni milliardaires, ni stars, mais valeureux, beaux, humains… Des personnes ordinaires qui créent des potagers, ouvrent de supers écoles… Après avoir vu Charles et Perrine dans leur ferme luxuriante en permaculture, même notre producteur, qui n’est pas spécialement paysan dans l’âme, a eu envie d’aller cultiver des légumes ! Idem pour notre distributeur ! C’était ça le défi. ML : Personne n’a envie d’être confronté à des choses terrifiantes. Pourtant nous devons les regarder en face, nous n’avons plus le choix. Alors, pour avoir la force de réagir, nous avons besoin de solutions, accessibles, joyeuses… C’est pour cette raison que nous avons montré tous ces gens qui agissent sans que ce soit douloureux. Pas besoin de tout larguer, de changer de vie, de vivre isolé dans une ferme en attendant l’autosuffisance… Toutes les initiatives présentées sont à notre portée, dans nos vies et peuvent être mises en place dès demain. 

Avec DEMAIN, est-ce une forme d’espoir que vous avez eu envie de partager ?
ML  : La complexité de cette histoire, c’est que c’est tellement foutu qu’on est toujours en train de se dire qu’on n’y arrivera jamais. Faire ce film m’a enchantée, j’ai rencontré des gens incroyables, j’ai accumulé tellement de savoirs, j’ai l’impression d’être plus ouverte sur le monde. Et je suis donc beaucoup plus radicale sur plein de petites choses dans la vie. C’est tout nouveau pour moi d’être régulièrement, instantanément, triste. Par exemple, quand je me ballade dans un parc et que j’y vois les déchets abandonnés par ceux qui viennent d’y pique-niquer ou quand je vois que les gens écrasent leurs mégots dans des plantes…

 CD  : J’ai encore plus conscience qu’avant que tout va s’effondrer et je n’ai jamais eu aussi peur. Mais j’ai encore plus envie d’allumer des petites torches chez les gens. J’adore voir ce que le film provoque chez ceux qui le voient : il touche ce petit quelque chose qui n’est pas loin de la surface et qui donne envie de faire mille choses utiles, de trouver du sens. ML  : Le monde manque d’initiatives réjouissantes faciles à mettre en place et qui donnent des idées. C’est ce que disent deux de nos personnages, Mary et Pam, les créatrices des incroyables comestibles :ilfautcommencerdanssa rue, dans son quartier, avec ses voisins, puis mobiliser les chefs d’entreprise, les élus locaux. Quand les gens commencent à faire quelque chose, ils ne s’arrêtent plus, ils continuent, échangent leurs idées, expérimentent, partagent. Dans le métro, si vous tenez la porte à celui qui vous suit, il accélère et dans 99% des cas, il aide ceux qui sont derrière lui. C’est à l’infini. C’est tout ce que j’aime. Nous ne sommes plus dans une zone de confort et pour autant, nous ne sommes pas encore dans l’effondrement. Nous sommes dans une phase particulièrement inspirante  : nous savons que nous allons nous prendre un mur et c’est le moment de nous mobiliser. L’être humain est allé marcher sur la lune, a aboli l’esclavage, éradiqué des maladies, nos capacités sont immenses, à nous de les mettre au service de notre survie et de notre bonheur collectif…

Documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent. César 2016 du meilleur documentaire. 4,7 étoiles AlloCiné.

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