Les châteaux de sable

Éléonore, la trentaine, vient de perdre son père. Il lui a légué sa maison en Bretagne, dans les Côtes d’Armor. Elle est photographe, a connu un certain succès mais les affaires ne marchent plus comme avant. Il faut absolument qu’elle vende cette maison. Elle s’y rend avec Samuel, son ancien compagnon dont elle s’est séparée il y a quelque temps, parce qu’elle ne se sent pas d’aller seule dans cette maison où elle n’est pas retournée depuis la mort de son père. Mais elle joue avec le feu - car elle sait bien que leur relation ne s’est pas franchement apaisée, même si elle a eu depuis quelques aventures et que Samuel vit à présent avec Laure. Claire Andrieux, l’agent immobilier, s’est occupée d’organiser des visites durant les deux jours où Éléonore et Samuel vont rester dans la maison. C’est un drôle de week-end que ces trois-là s’apprêtent à passer. Un week-end surprenant, riche en surprises et en émotions, en tensions, souvenirs et engueulades, en moments mélancoliques et absurdes, dont Éléonore et Samuel sortiront forcément changés.  

Entretien avec Olivier Jahan, le réalisateur

Comment le sujet de ce film s’est-il imposé à vous ?
Après avoir écrit des projets sans doute un peu chers à financer, nous sommes revenus avec mon camarade scénariste Diastème à l’idée d’un sujet peut-être plus modeste mais pas moins profond, je l’espère. Je voulais que cette histoire sur la famille et le couple se déroule dans un décor que je connais bien, puisque la maison du film est celle de mon père en Bretagne. Le fait de devoir vendre une maison de famille comme dans LES CHÂTEAUX DE SABLE est quelque chose que j’ai réellement vécu… Nous sommes donc partis en totale liberté sur ce thème, d’autant que nous n’avions pas de producteur au départ. L’écriture elle-même s’éloignait d’ailleurs d’un scénario classique : quelque chose de presque littéraire, comme par exemple la longue séquence dans laquelle le personnage d’Emma de Caunes se souvient de la raison de sa rupture avec Samuel. Je n’expliquais pas comment j’allais la tourner… J’avoue que ce parti-pris en a déconcerté certains au début ! J’ai rapidement proposé le projet à Kizmar Films, une nouvelle société de production, et ensuite mon producteur habituel, Jérôme Vidal de Noodles Production, nous a rejoints… Entre l’écriture et le début du tournage, neuf mois seulement se sont passés, ce qui est assez rare !  

L’image du film, sa lumière, sont très soignées. Vous avez un joli casting. Et pourtant le budget du film et ses conditions de fabrication sont modestes…
Oui, nous n’avions pas un budget colossal mais le film était écrit dans cette optique-là. Le décor, je vous l’ai dit, était ma maison de famille et certains des comédiens que je connaissais déjà comme Emma, Jeanne Rosa ou Christine Brücher m’ont rejoint très vite et très simplement. Yannick Renier et Alain Chamfort que n’avais pas rencontrés avant le film ont fait de même… Il y avait sur ce tournage comme une ambiance intime et amicale. 

Si j’essaye de résumer les thèmes majeurs des CHÂTEAUX DE SABLE, puis-je dire qu’il est question de deuil, celui du père et du couple, mais aussi du fait d’oser démarrer une nouvelle vie ?
Le film parle du deuil en tentant d’éviter tout pathos : Eléonore doit faire face au deuil de son père et à celui de son histoire avec Samuel. Leur relation est plutôt dégradée au départ, ils sont très à fleur de peau, leur séparation étant assez récente. Chacun d’eux, même s’il ne veut pas se l’avouer, la vit plutôt mal. Ces retrouvailles forcées les déstabilisent, surtout Samuel parce qu’il se sent coupable vis-à-vis de sa nouvelle compagne. Eléonore, elle, oscille entre provocation et besoin de réconfort. Mais il y a quelque chose de quasiment imparable dans ce couple, qui va en effet se reconstruire durant ce weekend, sans doute de manière un peu plus apaisée (encore que…). Cela justifie d’ailleurs le titre du film : «Les châteaux de sable» ce sont des édifices qui se construisent, se déconstruisent puis se reconstruisent…  

Parlons du choix de vos comédiens, en commençant par Emma de Caunes pour le rôle d’Éléonore…
C’est une comédienne que j’aime beaucoup et depuis fort longtemps. Emma a tourné avec moi un de ses tout premiers rôles dans un court-métrage qui s’appelait «Au bord de l’autoroute» en 1996 ! Nous en avons fait trois autres ensuite avant LES CHÂTEAUX DE SABLE. Dès l’écriture du scénario, j’avais envie qu’elle fasse partie d’une aventure qui avait une forte dimension familiale. Je trouve qu’Emma n’a pas été assez utilisée dans le cinéma français alors qu’elle a une palette de jeu extrêmement riche. Elle joue sans fard, ne fabrique pas. C’est toujours surprenant et c’est un beau cadeau pour un réalisateur. Je suis persuadé que le public va en quelque sorte la redécouvrir avec ce film. 

Yannick Renier incarne Samuel à l’écran. Lui en revanche, vous ne le connaissiez pas…
 Non, même si son demi-frère, Jérémie, était à l’affiche de mon premier film ! À chaque fois que je voyais Yannick au cinéma, je le trouvais formidable et j’estimais que lui aussi n’était pas suffisamment employé. Pour le rôle de Samuel, j’avais deux comédiens en tête. Tant pis pour l’autre car Yannick est le premier que j’ai rencontré ! En le voyant approcher du café où nous  avions rendez-vous, j’ai tout de suite su que c’était lui. C’est un acteur extrêmement précis dans le travail, toujours juste, toujours fin, mais aussi assez physique. Il « incarne» Samuel de façon évidente. Et c’était un plaisir de le voir travailler notamment avec Emma et Jeanne Rosa, c’était simple et fluide entre ces trois-là.

Comédie dramatique d'Olivier Jahan avec Emma de Caunes et Yves Renier.

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