Le clos-vougeot

Un clos-de-vougeot, ou clos-vougeot, est un vin français d'appellation d'origine contrôlée produit sur le Clos de Vougeot à Vougeot, en Côte-d'Or. Il est classé parmi les grands crus de la côte de Nuits, en Bourgogne...

 

Antiquité
L’édit de l'empereur romain Domitien, en 92, interdisait la plantation de nouvelles vignes hors d’Italie ; il fit arracher partiellement les vignes en Bourgogne afin d’éviter la concurrence. Le vignoble résultant suffisait aux besoins locaux. Mais Probus annula cet édit en 280. En 312, un disciple d'Eumène rédigea la première description du vignoble de la Côte d'Or.

Moyen Âge
Dès le début du VIe siècle, l’implantation du christianisme avait favorisé l’extension de la vigne par la création d’importants domaines rattachés aux abbayes. Ainsi l'abbaye de Cîteaux (créée en 1098) avec des plantations enCôte-d'Or. L’abbaye de Cîteaux reçut des terres sur la côte d'or dès 1100, sur les bords de la Vouge. C'est à partir de l'an 1111, que les cisterciens firent planter en pinot noir leur clos et en confièrent la culture à leurs frères convers. Le nom du terroir apparaît pour la première fois dans une bulle d'Alexandre III, datée de 1164. Le pape prenait sous sa protection l'abbaye cistercienne et ses biens dont le cellier de Vougeot. Les moines blancs profitèrent de dons pour augmenter l'étendue de leur vignoble. l'histoire a retenu les noms de Hugues, le Blanc, Eudes le Vert et Walloo Gile.

Le clos fut constitué et pris son nom vers 1330 quand les moines jugèrent nécessaire de l'entourer de murs. Au cours du pontificat de Clément VI (1342-1352), pour satisfaire celui qui fut le plus fastueux pontife d’Avignon, les cisterciens bourguignons subdivisèrent le clos-vougeot en trois climats afin de sélectionner la « cuvée du pape ». Cette faveur pour un vin rouge est une nouveauté du XIVe siècle, jusqu’alors les vins les plus appréciés étant blancs. Le rôle joué par la Cour pontificale d’Avignon dans cette mutation de goût fut essentiel, le vin de Beaune, dont le clos-vougeot, descendant plus facilement vers le sud par l’axe Saône-Rhône, tandis que pour atteindre Paris, il devait traverser le Côte en charroi jusqu’à Cravant pour rejoindre l’Yonne. Les deux autres climats étaient la « cuvée du roi » et la « cuvée des moines ».

En 1364, le retour prévisible à Rome n’enthousiasmait que modérément la Cour pontificale. À tel point qu’Urbain V décida de frapper un grand coup en menaçant d’excommunication Jean de Bussières, abbé de Cîteaux, s’il continuait à approvisionner Avignon en Clos-vougeot. Le bruit courait, en effet, que les cardinaux se refusaient d’aller à Rome où ils ne retrouveraient pas un tel cru. Pétrarque lui-même considérait que « L’obstination des cardinaux à ne pas retourner à Rome trouve son origine dans la qualité des vins de Beaune. C’est qu’en Italie il n’y a pas de vin de Beaune et qu’ils ne croient pas mener une vie heureuse sans cette liqueur ; ils regardent ce vin comme un second élément et comme un nectar des dieux ». Peu après son couronnement, en décembre 1370, Grégoire XI annula la menace d'excommunication et autorisa, à nouveau, l’abbé de Cîteaux à approvisionner sa Cour en clos-vougeot. Incontinent, Jean de Bussières fit parvenir à Avignon trente pièces (120 hl) de sa dernière vendange. Ce geste fut récompensé par la pourpre cardinalice.

En l'an 1395, Philippe le Hardi décida d’améliorer la qualité des vins et interdit la culture du gamay au profit du pinot noir dans ses terres. Enfin en 1416, Charles VI fixa par un édit les limites de production du vin de Bourgogne. En 1422, d'après les archives, les vendanges eurent lieu en Côte de Nuits au mois d'août. A à la mort de Charles le Téméraire, le vignoble de Bourgogne fut rattaché à la France, sous le règne de Louis XI. 

Période contemporaine
Il existe des domaines de tailles différentes. Ces domaines mettent tout ou une partie de leurs propres vins en bouteilles et s'occupent aussi de le vendre. Les autres, ainsi que ceux qui ne vendent pas tous leurs vins en bouteilles, les vendent aux maisons de négoce.

Les maisons de négoce achètent leurs vins, en général, en vin fait (vin fini) mais parfois en raisin ou en moût. Elles achètent aux domaines et passent par un courtier en vin qui sert d'intermédiaire moyennant une commission de l'ordre de 2 % à la charge de l'acheteur.

Structure de l'exploitation
Le Clos-de-Vougeot est une entité créée par l’homme, longtemps cultivée comme un seul et même tout par un unique propriétaire, les moines cisterciens jusqu'à Gabriel-Julien Ouvrard au XIXe siècle. C’est assurément à cette période que ce vignoble a connu la gloire d’être considéré au rang des meilleurs grands crus de la Côte : ainsi, le docteur J. Lavalle, en 1855, classe parmi les vins rouges « hors ligne, tête de cuvée n° 1 », romanée-conti, clos-de-vougeot, chambertin et clos-de-bèze. De nos jours plus de quatre-vingt clos-vougeot naissent chaque année sur des terres variées. Variées d'abord en surface pour chaque propriétaire puisque celle-ci peut passer de 2 ha et demi pour la plus grande parcelle à 21 ares pour la plus petite.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici.

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