Les taxis parisiens, en savoir plus

Les taxis parisiens sont soumis, comme ceux de province, à une réglementation nationale. Leur nombre est de plus de 17 000. La zone qu'ils desservent couvre Paris intra-muros, les départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), le parc des expositions de Villepinte, les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et d’Orly. Le préfet de police de Paris est chargé de leur administration en fixant le nombre de leurs licences et en veillant au respect de la réglementation qu'il fait évoluer en concertation avec les représentants syndicaux. Pour exercer leur profession, les chauffeurs de taxi doivent passer un examen pour obtenir une carte professionnelle, se soumettre régulièrement à une visite médicale et présenter périodiquement leur véhicule à un contrôle technique. Ils sont limités à onze heures de travail quotidien...

Les équipements obligatoires
Les équipements obligatoires sont constitués de cinq éléments. Hormis l'horodateur, les autres équipements concernent tous les taxis de France.

1 - Lumineux taxi : Sa fonction est d'indiquer la commune de rattachement du taxi et, par sa couleur, la disponibilité du taxi. Il peut être de différentes formes ; il comporte également trois globes lumineux (A, B, C) indiquant de l’extérieur le tarif appliqué.

2 - Taximètre (ou compteur horokilométrique) : il applique automatiquement le tarif horaire au lieu du tarif kilométrique selon la vitesse du taxi et le tarif A, B ou C. Le prix et les majorations sont fixés par un arrêté du ministère de l’Économie publié au Journal officiel.

3 - Horodateur : il indique le quantième et l'heure de fin de service. Il est fixé sur la plage arrière du du véhicule mais est directement intégré au compteur pour les modèles les plus récents. Il indique par sa couleur de fond le statut du chauffeur, bleu pour les artisans, rouge pour les actionnaires et les locataires, jaune pour les véhicules à deux sorties journalière (salarié ou locataire).

4 - Affichette : rédigée en français et en anglais, elle indique le numéro d’immatriculation du véhicule ainsi que les informations relatives aux tarifs appliqués et aux suppléments qui peuvent s'ajouter au prix de la course. Elle comporte des indications sur la réglementation des taxis parisiens. L'adresse de la préfecture de police y figure afin de permettre au client de savoir où il peut formuler une éventuelle réclamation.

5 - Numéro de la carte de stationnement : il est marqué dans une plaque fixée sur l'aile avant droite du taxi. Le numéro de la licence est accompagné d'une estampille de la préfecture de police de Paris.

Les différents statuts
L'artisan : Le chauffeur de Taxi parisien peut devenir artisan dès l'obtention de sa carte professionnelle après un investissement pour l'achat de la licence. L'acquisition du matériel et du véhicule est à la charge du chauffeur. Tout artisan peut salarier un autre chauffeur (en possession de la carte professionnelle de taxi), avec son véhicule.

L'actionnaire : Il fournit son véhicule et achète des parts d'actions dans une société. Le véhicule est immatriculé au nom de la société dans laquelle le chauffeur sera actionnaire. À l'image d'une coopérative, il exploite une licence qui appartient à la société. L'entretien du véhicule est à la charge du chauffeur. Chaque mois une somme forfaitaire est versée à la société, qui comprend les cotisations sociales, l'assurance du véhicule et les divers frais administratifs. Quand le chauffeur le désire, il peut revendre ses actions et faire immatriculer le véhicule à son nom.

Locataire : Comme l'artisan et l'actionnaire, il est travailleur indépendant ; il loue le véhicule, équipé selon les normes taxis, moyennant un règlement hebdomadaire ou à la décade. Le prix de cette location comprend l'utilisation du véhicule à temps complet ou en doublage (un chauffeur de jour et un chauffeur de nuit), l'entretien, l'assurance du véhicule et les cotisations sociales ; seul, le carburant est à la charge du chauffeur. Ce statut précaire oblige souvent les chauffeurs locataires à travailler sept jours sur sept, et le prix d'une location revient à la journée entre 120 et 190 euros selon le type de véhicule loué hors carburant.

Salarié : Le véhicule est au nom de la société et il s'agit souvent d'un véhicule en doublage. Le conducteur doit ramener en fin de service le véhicule au garage et sera rémunéré au pourcentage de la recette journalière, plus les pourboires et un fixe journalier. Le véhicule est fourni par la société, qui aura à sa charge l'entretien et le carburant.

L'examen
Avant l’exercice du métier de chauffeur de taxi parisien, le candidat doit réussir à l'examen en vue de l'obtention d'une carte professionnelle appelée aussi « Certificat de capacité » (CDC). Plusieurs épreuves sont prévues sur des sujets divers basés sur les réglementations nationale et locale et sont suivies d'une épreuve de conduite. L'examen est constitué de quatre unités de valeur.

- Unités de valeur 1 et 2 : Elles peuvent être passées dans n'importe quel département et ont pour sujet la réglementation générale, la sécurité routière, le français et la gestion.
- Unité de valeur 3 : Épreuve de réglementation départementale, étude des cartes, adresses des monuments et tarification.
- Unité de valeur 4 : Épreuve de conduite en présence de représentants de la préfecture de police et de représentants de la profession de taxi. Une adresse est donnée au candidat qui doit s'y rendre par le meilleur itinéraire et faire preuve d'une conduite souple et d'un bon sens du relationnel.

Zone de desserte
Au sein de l'agglomération parisienne, la zone de desserte couvre Paris y compris le bois de Boulogne et le bois de Vincennes et les communes des départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne). Cependant, certaines de ces communes, autrefois situées dans l'ancien département de Seine-et-Oise supprimé le 1er janvier 1968, ont conservé leur service de taxis communaux ; dans ce cas, un taxi parisien ne pourra pas prendre de clients le hélant dans la rue des communes en question. Ceci explique la réticence de certains chauffeurs pour ces destinations. Les aéroports de Roissy et d'Orly, ainsi que le parc des expositions de Paris-Nord Villepinte ne sont pas concernés par cette délimitation et restent rattachés à la zone de Paris.

Les standards de réservation
Le marché des centrales d'appel et de réservation des taxis parisiens existe depuis 1956 dans la capitale. Le prix de revient pour un chauffeur est approximativement de 400 euros par mois pour la location et l'utilisation du matériel. La borne fait également partie des moyens pour faire appel à un taxi. Elles sont 150 dispersées à travers les près de 400 stations de taxi de la capitale, et environ 50 dans la zone extra-muros de l’agglomération parisienne. Le point fort de ce moyen est le choix du client pour la proximité des stations, plutôt bien réparties par arrondissements, ce qui permet une estimation régulière du parcours d'approche.

Les conditions de travail des taxis à Paris
A Paris, un chauffeur peut rouler jusqu'à onze heures par jour, quel que soit son statut. Cette durée peut être interrompue par trois coupures d'un total maximum de cinq heures, avec une durée minimum d'une demi-heure par coupure.

Le prix de la licence
Le prix de la licence parisienne obéit à la loi de l'offre et de la demande. Il a plus que doublé au cours de ces dix dernières années passant d'environ 100 000 en 2000 à 240 000 euros à la fin de 2012. Un des facteurs qui expliquent ce prix est la soumission du nombre de licences au numerus clausus.

Toutes les licences exploitées ont été gratuitement attribuées par les préfectures, et celles qui n'étaient plus exploitées devaient être remises à l'autorité jusqu'en 1973. Jusqu'à présent (2013), les nouvelles licences mises sur le marché sont toujours attribuées gratuitement sur la base d'une liste d'attente de société et de chauffeurs inscrits sur cette liste qui n'ont pas le statut d'artisan. Le délai pour l'obtention d'une licence est compris entre 15 et 18 ans.

Les obligations du chauffeur
Un chauffeur de taxi est obligé de prendre en charge un client. Il peut cependant refuser de le conduire lorsqu'il est en état d'ébriété manifeste, ou s'il est à proximité d'une station de taxis avec des taxis libres, ou encore quand il y a un risque de détérioration du véhicule. Par ailleurs, le véhicule doit avoir une longueur de 4,20 mètres minimum et faire l'objet d'un contrôle technique annuel.

La mauvaise image des taxis parisiens
Un sondage réalisé en mai 2010 par le site « Hotels.com » auprès de 1 900 voyageurs dans le monde classe les taxis parisiens les derniers sur dix autres grandes villes du monde. Ils n'obtiennent que 10 % de satisfaction contre 56 % pour leurs collègues londoniens qui se hissent en haut du palmarès. Est mise en cause, leur impolitesse (presque aussi grande que celle des New-Yorkais selon les sondés) et leur connaissance insuffisante des langues étrangères, malgré une propreté indéniable de leurs véhicules et des tarifs sans commune mesure avec leurs voisins anglais.

Le principal reproche fait par les usagers parisiens est l'indisponibilité des taxis aux heures de pointe. Il s'agit d'un vrai conflit d’intérêts entre les clients qui veulent plus de taxis, et les artisans et les sociétés opposés à l'augmentation du nombre de licences gratuites pour protéger leurs investissements. Par conséquent, la préfecture de police et la mairie de Paris se trouvent face à une équation difficile à résoudre : trouver une solution pour avoir plus de taxis aux heures de pointe sans en augmenter le nombre. Plusieurs débuts de solutions ont été apportés sans résultat notable, notamment :

- obligation pour le bénéficiaire d'une licence gratuite de commencer à une heure précise ;
- création d'une file bus-taxis sur l'autoroute A1 en direction de Paris entre 7 h et 10 h pour faciliter le retour de l'aéroport de Roissy ;
- alignement des heures de travail entre les artisans et les autres statuts qui passent de 10 à 11 h quotidiennes ;
- instauration du tarif C dans à Paris le dimanche de minuit à 7 h.

Malgré ces tentatives, il est très difficile de trouver un taxi pour les clients aux heures de pointe et des clients pour les taxis aux heures creuses. Des sociétés privées de voitures de tourisme avec chauffeur profitent de la situation en essayant d'avoir une place dans ce marché où le quasi-monopole des taxis semble de plus en plus incertain, ce qui est perçu comme une concurrence déloyale au vu des investissements et compte tenu la réglementation stricte auxquels sont soumis les taxis parisiens. A suivre...

 Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : haoui.com - Bertrand Guiton.

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