La pièce manquante avec Philippe Torreton

Un matin, Paula quitte la maison familiale, abandonnant André son mari et leurs deux enfants, Violette et Pierre. Dépassé par la situation, André tente de dissimuler le départ de Paula à son entourage, contraignant ses propres enfants au silence. Le temps d’un été, chacun d’eux va affronter à sa manière la douleur de l’absence, et partir en quête d’un nouvel apaisement...

Entretien avec le réalisateur Nicolas Birkenstock

Depuis vos premiers courts-métrages, vous suivez les mêmes thématiques : la famille, l’absence, la transmission, le manque, la culpabilité, la responsabilité… D’où vous vient cet intérêt ?
En fait, je ne décide pas forcément des thèmes que j’aborde, je m’en rends compte après coup. Peut-être cela tient-il à ce qui me touche au cinéma… Je suis très sensible, par exemple, aux réalisateurs, et ils sont peu nombreux, qui savent diriger les enfants. Comencini, notamment. L’incompris est une des plus belles choses que j’ai pu voir. Je me retrouve également dans le cinéma de Claude Miller. Je porte davantage un regard sur l’enfance en général que sur ma propre enfance.

Les mères, absentes, prennent aussi une grande place…
C’est vrai. Je ne me l’explique pas. J’ai une mère, tout va bien. La famille, surtout, m’intéressait dans La pièce manquante. Qu’est-ce qui en constitue une ou pas ? Une famille sans la mère reste-t-elle une famille ? Et nous voulions montrer un père qui s’isole pour former un monde compact et solidaire avec ses enfants, attirés eux par le monde extérieur.

Beaucoup de certitudes concernant l’amour, l’amitié, la religion, la confiance… volent en éclats. Que cachent-elles ?
Les certitudes sont toujours un peu mensongères. Elles peuvent cacher une volonté de ne pas se remettre en cause. La famille est un schéma, donc faite de certitudes.

Un couple doit s’aimer, doit élever ses enfants, le rapport mère fille est souvent assez défini, le rapport père fille a aussi sa propre articulation. En éclatant ça, on éclate tous les codes et l’on peut alors réapprendre à savoir qui l’on est et qui sont nos enfants.

L’ambiance du film est très paisible. Quels ont été vos choix dans la façon de filmer ?
Entre la musique et l’image, nous voulions quelque chose de très lumineux et de très ouaté comme si les éléments extérieurs n’avaient aucune prise sur l’histoire. Mais c’est difficile d’analyser sa propre manière de filmer. On peut avoir des principes mais, comme les certitudes, ils sont faits pour être cassés. La caméra à l’épaule, par exemple, n’est pas pour moi un choix par défaut. Je le fais quand j’estime qu’à ce moment-là c’est bien. En général, j’opte plutôt pour des plans sur pied, composés, des choses plus simples. Ce film étant en grande partie un film d’acteurs il fallait mettre aussi en place un dispositif peu contraignant pour eux et qui leur laisse un peu d’espace.

De quelle façon ?
En laissant des séquences un peu ouvertes et en tournant dans la continuité. Pour les enfants c’était très important et pour Philippe aussi je crois.

Drame de Nicolas Birkenstock avec Philippe Torreton, Lola Dueñas

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