Terre des ours, de Guillaume Vincent raconté par Marion Cotillard

Kamchatka. Cette terre à l’état sauvage située en Extrême-Orient russe est le royaume des ours bruns. Au fil des saisons, chacun a ses préoccupations : la mère doit nourrir et protéger ses oursons qui veulent explorer le monde avec l’insouciance de leur jeunesse. Premier documentaire de cinéma en 3D-relief tourné avec des animaux sauvages, en pleine nature, au bout du monde, le film va faire vivre aux spectateurs une expérience unique, une plongée, une immersion sur un territoire de l’Extrême-Orient Russe, le Kamchatka, et les entraîner dans un grand voyage en Terre des Ours. Un film tourné dans des conditions extrêmes. Un défi humain, technique et artistique…

Entretien avec les producteurs du film
« Nous avons tourné 27 semaines contre 12 semaines pour un tournage traditionnel de fiction. Pourquoi ? À cause du matériel et de la « disponibilité » des ours. Guillaume Vincent, le réalisateur, faisait ses repérages et ensuite les équipes s’y rendaient. Nous espérions tout simplement que les ours soient encore là. C’était toujours un risque. Parfois, nous n’avions rien à filmer. Parfois tous les ours étaient là. C’était un coup de poker permanent, un véritable défi et une prouesse technique.

Quand nous parlons de prouesse technique nous pesons nos mots. Les conditions de vie pendant le tournage étaient vraiment difficiles, notre équipe a vécu dans des tentes dans des conditions extrêmes. Et bien souvent, la météo était plus gênante que les ours. Au Kamtchatka les variations de climat sont extrêmes et totalement imprévisibles. D’heure en heure, le temps pouvait changer radicalement. Comme le disent les habitants : « Tu veux connaître la météo d’aujourd’hui ? Attends demain ! ». Nous avons été confrontés à des pluies diluviennes qui ont stoppé le tournage pendant des jours. Nous ne pouvions rien faire ; il nous fallait attendre et surtout rester réactifs.

Un ours est, contrairement aux idées reçues, très rapide, le danger était donc toujours présent. Les gardes de la réserve nous protégeaient néanmoins des risques d’accidents. À la moindre tension, ils parlaient aux ours pour les calmer. En dernier recours, ils pouvaient utiliser leur Kalachnikov mais tout cela ne servait pas à grand-chose car nous avons appris plus tard que même une rafale de balles n’aurait eu aucun effet contre leur peau très épaisse. Notre camp était protégé par une clôture électrique haute tension.

On s’est rendu compte assez vite que ça ne servait à rien non plus. Un ours passait d’ailleurs régulièrement cette clôture. Parfois nous nous faisions de grosses frayeurs quand la nuit tombait. Il n’était pas rare d’apercevoir deux yeux brillants d’ours dans la pénombre. L’ours a une très mauvaise vue, en revanche son ouïe et son odorat sont très développés.

Notre fierté est d’avoir été les premiers à utiliser la 3D pour réaliser un documentaire animalier car personne auparavant n’avait tourné en relief avec des animaux sauvages dans de telles conditions. En hiver, les températures atteignaient -20 à -30°C. L’électronique et les optiques craignent ces grands froids. Des housses de protection ont été conçues et ont donné à nos unités caméras des allures de camouflage de chasseurs alpins ! L’intérieur de ces housses ne devait pas descendre en dessous de 0°C, quelles que soient les températures extérieures.

Nous devions nous déplacer en permanence avec plus de 200 kilos de matériel. Vincent Blasco, le chef machino du film, a inventé et fabriqué pour nous toutes sortes de moyens de transport plus ou moins farfelus :  de grandes luges pour l’hiver, des brancards, des palanquins, des brouettes (les seules brouettes à caméras relief au monde, c’est sûr !) ».

Si vous avez un projet d’organisation d’évènement cinéma (avant-première, projection privée…) :

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