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L'affaire des ballets roses L'affaire dite des « ballets roses » est une affaire de mœurs pédophile qui défraya la chronique en France en 1959. Cette expression de « ballets roses » est inventée par le journaliste Georges Gherra de France-Soir à l'occasion de l'enquête... Révélation Le 23 janvier, l'hebdomadaire politique Aux écoutes du monde étoffa l'information avec un écho intitulé « la "petite folie" du Butard » : le policier aurait avoué avoir organisé des parties fines entre des personnalités et des mineures en divers endroits de la région parisienne, dont le pavillon du Butard. Or, ce pavillon de chasse situé tout près de Paris, dans la forêt de Fausses-Reposes, était alors mis à la disposition du président de l'Assemblée nationale, André Le Troquer. Dans Sexus Politicus (2006), les journalistes Christophe Deloire et Christophe Dubois écrivent : « A soixante-treize ans, Le Troquer avait participé à des bacchanales avec sa maîtresse artiste peintre, mais surtout avec des adolescentes âgées de quatorze à vingt ans. Au programme des réjouissances collectives, façon soupers libertins de la Régence : séances de strip-tease, poses dénudées, plaisirs des sens agrémentés de coups de martinet, chorégraphies sensuelles. Des festivités se déroulaient dans l’atelier de la maîtresse, mais aussi au Palais-Bourbon, à l’Opéra ou encore au pavillon du Butard, la résidence secondaire du président de l’Assemblée. Dans ces soirées libertines, Le Troquer enjolivait ses vieux jours en présence d'une cohorte de jeunes femmes, dont cinq mineures. Sur ces cinq, quatre avaient été amenées par un jeune homme [Pierre Sorlut]. Le Troquer disait de ce jeune homme qu'il était un garçon qui avait une bonne tenue, qui semblait être de bonne famille, qui était sympathique » André Le Troquer En effet, André Le Troquer, 74 ans, était une figure de la vie politique. Mutilé de la guerre de 1914 où il avait perdu un bras, il fut notamment : - député SFIO de la Seine de 1936 à 1942 et de 1946 à 1958, Il fut vite inculpé, ainsi qu'une dizaine d'hommes âgés et fortunés ; des directeurs de magasins des beaux quartiers ou de restaurants chics, un coiffeur de l'avenue Matignon, deux policiers, etc., membres du « tout pourri » pour reprendre l'expression du Canard enchaîné. Faits Procès Rumeurs Son retentissement fut atténué par une actualité chargée, qu'il s'agisse, sur le plan politique, de la guerre d'Algérie, ou, sur le plan judiciaire, de l’affaire Lacaze. Références Cinéma - Dans le film français sorti en 1970 Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !, le personnage de Francine Marquette, animatrice de programme télé bon chic bon genre, est sur le point d'épouser un homme politique, lorsqu'elle fait l'objet d'un chantage pour avoir participé dans sa jeunesse à des « ballets roses ». - Les Ballets écarlates, sorti en 2004 : le film de Jean-Pierre Mocky s’inspire du scandale des Ballets roses et aussi, sans doute, de l’affaire Baudis-Alègre, il dénonce la pédophilie institutionnalisée. Littérature - L'arrière-petit-fils de René Coty, Benoît Duteurtre, traite de cette affaire dans son ouvrage Ballets roses, paru en 2009 chez Grasset dans la collection « Ceci n'est pas un fait divers ». Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Fotolia.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |