The Way d'Emilio Estevez

Tom Avery, médecin américain à l’existence confortable, se rend d’urgence en France où son fils Daniel vient de disparaître lors d’un accident en montagne. Il découvre sur place que ce fils qu’il n’a jamais compris avait entrepris le pèlerinage de Compostelle. Tom décide alors de prendre le « camino ». Sur sa route, il croise Jack l’irlandais, Sarah la canadienne ou encore le hollandais Joost, pèlerins aux caractères bien trempés. D’abord fuyant, Tom s’ouvre pas à  pas, à mesure qu’il apprend enfin à « marcher ensemble »…

Entretien avec Emilio Estevez, le réalisateur

Martin Sheen, votre père,  a déclaré que c’était un véritable challenge de travailler avec vous et que vous étiez très exigeant avec lui…

Cela faisait un moment que mon père n’avait pas eu de premier rôle. Et quand cela arrive, on a envie de tout donner. Il a fallu le «brider» car nous avions tout le chemin pour que son personnage se dévoile. Il n’avait pas besoin de se livrer dès la première scène. Il fallait doser l’émotion et je n’arrêtais pas de lui dire «nous n’y sommes pas encore, nous n’y sommes pas encore…». Cela donne cette performance en nuances. Son personnage au départ est loin d’être un « citoyen du monde ». C’est un conservateur qui n’aurait pas voté pour le président de la maison blanche ! Il a deux heures pour s’ouvrir aux autres et j’ai convaincu Martin que j’allais l’amener à bon port.

Pourquoi ce chemin ancestral revêt encore de nos jours une si grande importance ?

Le chemin est une métaphore sur nos vies. Marchons-nous de façon intègre ? Sommes-nous en quête de vérité ? C’est un de nos premiers instincts après respirer et se nourrir : marcher et aller de l’avant. Le succès des pèlerinages tient au fait qu’ils sont souvent le théâtre d’intenses méditations. Ce sont des occasions de se remettre en question, d’être dans une réflexion personnelle au sein d’un monde qui nous laisse peu de temps pour le faire. Il faut se battre pour prendre ce temps.

Dans The Way, un père a le malheur de ne comprendre la vie de son fils qu’à travers sa disparition. En chemin, il se trouve lui-même. Le cœur du film est le conflit que nous avons en chacun de nous, entre une vie choisie et une vie vécue. C’est la grande question de la connaissance de soi. Suivant les circonstances de notre existence, comment nous comprenons nous, ainsi que nos familles et nos amis, et quels choix faisons-nous ? Menons-nous aveuglément nos vies, inconscients de nos actions et de la façon dont elles nous affectent et dont elles affectent les autres ? Quel rôle joue notre communauté, nos amitiés et notre foi dans nos décisions ?

The Way
Comédie dramatique réalisée par Emilio Estevez
Avec Martin Sheen, Emilio Estevez, Deborah Kara Unger.

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