La production communautaire

La production communautaire, ou « production participative » (« crowdfunding » en anglais) est une méthode de production de contenu par un très grand nombre de personnes. La mise en commun des apports individuels est facilitée par le développement des réseaux sociaux et des communautés sur internet…

Come back, un roman écrit par Christian et Eric Cazalot
et édité grâce à My Major Company, ici

L’internaute contributeur peut en échange trouver une contrepartie ou un service ou d’une forme particulière d'investissement, le projet fonctionnant alors comme le ferait une coopérative ou une société de co-production, qui reverse une participation aux bénéfices futurs. Le financement de la production communautaire peut être assuré par un financement collaboratif.

Le principe de la production communautaire
Une production communautaire fait appel aux internautes pour trouver les fonds nécessaires à l’aboutissement d'un projet de création.

Le financement peut être total ou partiel, ou prendre la forme d'une augmentation de capital (dans ce dernier cas, on parle parfois de « financement 2.0 ou de « levée de fonds 2.0 »).

L'appel peut être largement ouvert, ou réduit à un cercle de réseaux de contact et d'amis. Le degré d’implication des internautes peut être très variable, allant du simple soutien financier à la véritable collaboration et coproduction avec le créateur.

Les sites internet d’intermédiation s’appuyant sur le principe du « crowdfunding » se multiplient à travers le monde, selon diverses modalités et dans des secteurs différents. On peut distinguer quatre grandes familles :

- Le financement d’entreprise (par exemple : Anaxago, Afexios, Particeep, Wiseed, Reservoirfunds, Profundo, Cofundit, BoosterProject, Fondatio ou Cashabiz).

- La production communautaire (par exemple : Myfashionline, My Major Company, Myshowproduction, Touscoprod, FABrique d'Artistes ou éditions Sandawe) et le soutien aux projets (par exemple : Octopousse, Kickstarter, Ulule, Kisskissbankbank, Sponsume, Arizuka, Babeldoor, Mutuzz ou Fondatio)

- Le microcrédit solidaire (par exemple : Microplace, Kiva, Unitedprosperity, Xetic ou Babyloan) et le P2P Lending (par exemple : Prosper, SPEAR2, Friendsclear, Communitylend ou Zopa)

- Les systèmes de donation (par exemple : Firstgiving, Donorschoose, Smallcanbebig, Betterplace ou Mailforgood en France)

La production participative proprement dite se décline donc en deux sous-ensembles, aux modalités et philosophies bien différentes.

- D’un côté, des sites de coproduction qui transforment l’internaute en investisseur. L’internaute contributeur reçoit des dividendes sur les bénéfices futurs de l’artiste ou du créateur financé, qui abandonne donc une partie de ses droits aux internautes et au site de coproduction.

- De l’autre côté, des sites de soutien à la création où le créateur conserve l’intégralité de ses droits sur sa production future. En échange du financement initial, le créateur propose aux contributeurs des contreparties ponctuelles et variables (souvent, selon le montant apporté).

Si certains sites préfèrent laisser les internautes comme seuls producteurs, d’autres concluent des partenariats avec des sociétés de production, les internautes apportant un financement d'appoint et devenant coproducteurs avec des professionnels. Ainsi, un single de Mademoiselle K a été coproduit de cette façon sur Buzzmyband (initialement NoMajorMusik). L'énorme succès rencontré par Grégoire – le premier artiste produit par My Major Company – a largement contribué à populariser ce nouveau mode de production.

La plate-forme d'intermédiation permet de rapprocher précisément l'offre et la demande (un artiste et ses fans ou citoyens sponsors par exemple). Elle peut n'être qu'un lieu de construction de financement participatif. Mais bien souvent, ces sites combinent le crowdfunding et le crowdsourcing, en permettant à l’internaute de participer au processus de création en communiquant avec le créateur soutenu, lequel peut faire appel à des expertises extérieures. Les « internautes sponsors » ou visiteurs peuvent aussi collaborativementcontribuer au contenu du projet (disque, œuvre d'art, site internet, étude scientifique, livre, édition d'un Wikibook éventuellement), d'architecture, d'urbanisme (écoquartier) ou autres…

La collaboration peut prendre aussi une forme originale avec la suggestion d’idées de projets par les internautes eux-mêmes, ou la mise en compétition d’idées, avant même le dépôt du projet par un créateur, comme sur les sites IndieGogo, Innovation Exchange, Innocentive ou Crowdspring (concours de logos).

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici.


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