Zulu avec Forest Withaker

Dans une Afrique du Sud encore hantée par l'apartheid, deux policiers, un noir, un blanc, pourchassent le meurtrier sauvage d'une jeune adolescente. Des Townships de Capetown aux luxueuses villas du bord de mer, cette enquête va bouleverser la vie des deux hommes...

Entretien avec Jérôme salle, réalisateur – coscénariste 

Dans votre film on a l’impression qu’un apartheid social a remplacé l’apartheid racial...
Sincèrement, je ne crois pas que ma vision soit rude. Ce pays, c’est comme l’image du verre à moitié vide ou à moitié plein... Quand on parle avec des Sud-africains, on est frappé par le regard souvent sombre, parfois très pessimiste qu’ils portent sur leur pays. Et moi je leur disais souvent : «Mais regardez : vous avez fait quelque chose d’incroyable. Après des décennies d’un régime atroce, vous vous en êtes sortis sans bain de sang. Et même si ce n’est pas toujours simple, vous vivez ensemble. Rien que ça, c’est un succès !»

Seulement, le fait qu’il y ait eu évolution et pas révolution, cela peut donner le sentiment que les choses changent lentement. Trop lentement pour certains. Mais un traumatisme tel que l’apartheid ne peut pas se régler en une génération. Il faut laisser du temps au temps disait Mitterrand... Pas toujours facile à accepter.

Il y a des scènes superbes, notamment celles de la plage ou du désert, mais on n’est pas dans un guide touristique…
Non, d’abord parce que j’ai voulu filmer l’Afrique du Sud comme un personnage à part entière, avec sa complexité. Et j’ai pris soin - et cela suit l’action du livre d’ailleurs - que nous tournions partout : dans le centre de Cape Town, dans les quartiers résidentiels du bord de mer, mais aussi dans les townships ou le quartier des Cape Flats. Le quartier historique des métis. Le quartier des gangs. Tout le monde a entendu parler des townships, vu des photos de ces bidonvilles colorés… Il y a même des circuits touristiques… Mais les Cape Flats, c’est autre chose. Là, vous ne verrez aucun touriste !

C’est la misère, la prostitution, les supermarchés de la drogue... C’est le chauffeur qui conduisait notre mini van pendant les repérages qui m’y a emmené : un membre de sa famille y dirige un gang ! Nous avons tourné dans des coins où personne n’avait tourné avant nous. Personne. Et nous avons travaillé avec les résidents aussi bien pour la production, la sécurité que la figuration. Et ça s’est très bien déroulé. Les habitants étaient tellement fiers qu’il se passe quelque chose de positif dans leur quartier.

Policier français réalisé par Jérôme Salle  avec Orlando Bloom et Forest Whitaker

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