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Chien 51


Dans un futur proche, Paris a été divisé en 3 zones qui séparent les classes sociales et où l’intelligence artificielle ALMA a révolutionné le travail de la police. Jusqu’à ce que son inventeur soit assassiné et que Salia et Zem, deux policiers que tout oppose, soient forcés à collaborer pour mener l’enquête.

Entretien avec Cedric Jimenez, Réalisateur du film.

Olivier Demangel avait écrit Novembre, votre précédent long-métrage. Vous le retrouvez au scénario de Chien 51.

J’avais adoré le scénario de Novembre, mais j’avais aussi adoré l’homme et le scénariste. On avait réécrit le script ensemble, car j’avais besoin de me l’approprier. De là, on ne s’est plus quittés.

Qu’est-ce qui vous rapproche ?

Olivier a un talent hors du commun. Il possède une qualité et une force de travail incroyables. Il est doté d’une rare intelligence et sait s’adapter à la personne avec qui il collabore, tout en se mettant au service du film, du premier jour d’écriture jusqu’à la livraison de la copie finale.

Quand on travaille ensemble, on se retrouve dans une même envie : celle d’un cinéma ambitieux, tourné vers le public, tout en conservant une grande exigence narrative et thématique. Olivier a aussi une forte sensibilité humaine et sociale.

En tant que scénariste, il explore forcément plus d’univers que moi, mais il cherche à donner de l’amplitude à des films populaires, tout en abordant des sujets intéressants, profonds, qui racontent la société. Plus on parle aux spectateurs, plus on les touche.

On a envie de s’adresser au plus grand nombre, non pas par souci de succès, mais parce que lorsqu’on veut raconter une histoire ou s’exprimer sur une thématique, plus on a d’écoute, plus on a d’impact.

Avec Olivier, on partage aussi une façon de voir le monde. Il a plusieurs cordes à son arc, mais quand on travaille ensemble, on veut créer des personnages complexes, ancrés dans la zone grise. Un cinéma qui refuse le manichéisme.

Comment travaille-t-on sur la présentation du monde de Chien 51 et de ses règles ?

On en a beaucoup discuté, parce qu’Olivier et moi connaissons parfaitement ce monde : on l’a écrit, digéré, rabâché. Pour nous, c’est une évidence, c’est très clair.

Mais il m’est souvent arrivé par le passé de montrer un de mes films à des spectateurs et de constater qu’ils ne comprenaient pas des choses qui me paraissaient évidentes.

Par exemple, dans Chien 51, nous voulions être clairs dès le début sur la délimitation des zones et le rôle des bracelets. On s’est beaucoup appliqué à donner un maximum de clés pour que le spectateur ne soit pas perdu.

J’ai aussi beaucoup travaillé avec Jean-Philippe Moreaux, le chef décorateur, qui a énormément œuvré sur les curseurs futuristes du film afin qu’ils restent proches de notre société, sans pour autant être déceptifs vis-à-vis de la promesse du genre.

Thriller de Cedric Jimenez, 3,4 étoiles AlloCiné.

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