Le constat est alarmant pour les entreprises françaises en 2025 : 86% d'entre elles font face à des retards de paiement, une situation qui menace directement leur trésorerie. Dans un contexte de tensions économiques et commerciales mondiales, la solidité financière du tissu entrepreneurial est mise à rude épreuve.
Accorder des délais de paiement est une norme établie en France, puisque 97% des entreprises y ont recours. Cependant, ce soutien à l'activité commerciale a un coût : le délai de paiement moyen atteint 49,7 jours, un niveau nettement supérieur à celui de nos voisins comme l'Allemagne (32 jours). Si cette pratique est censée fluidifier les échanges, elle expose les entreprises à une forte vulnérabilité, notamment les TPE et PME, lorsque ces délais s'allongent ou, pire, ne sont pas respectés.
La fréquence des retards de paiement ne cesse de s'intensifier : 86% des entreprises ont été confrontées à ce problème au cours des 12 derniers mois. L'impact est particulièrement sévère pour les Très Petites Entreprises (TPE), dont 55% jugent l'effet sur leur trésorerie comme "critique".
Bien que la durée moyenne des retards se maintienne autour de 39,5 jours, l'inquiétude grandit :
- l'allongement et la multiplication des retards se font sentir, avec 44% des entreprises subissant des retards excédant un mois.
- les TPE sont plus exposées, enregistrant des retards moyens de 44 jours, contre 36 jours pour les grandes entreprises.
- le plus préoccupant est que 42% des entreprises attribuent ces retards aux difficultés financières de leurs clients, signalant un risque systémique pour l'ensemble de l'économie.
Dans ce contexte tendu, un tiers des entreprises (33%) anticipe une nouvelle détérioration des délais de paiement dans les 12 prochains mois, en particulier dans les secteurs du transport, de la construction et de l'automobile.
Cette dégradation des comportements de paiement se traduit par une hausse alarmante des défaillances. Sur les huit premiers mois de 2025, 42 505 défaillances ont été enregistrées, un chiffre qui dépasse de 37% le niveau d'avant la crise sanitaire. Les conséquences sont lourdes : ce sont 3,6 milliards d'euros de dettes fournisseurs et 173 000 emplois qui sont désormais en péril.
Outre les problèmes de trésorerie interne, les entreprises françaises doivent gérer les tensions commerciales avec les États-Unis. 84% des entreprises interrogées subissent déjà les effets des droits de douane américains :
- un quart d'entre elles a dû réduire ses marges et a vu ses coûts de production augmenter.
- près de 20% anticipent une baisse des volumes exportés vers le marché américain.
De nombreux projets d'investissement sont gelés. Les secteurs des métaux, de l’automobile, du transport et de la chimie sont les plus touchés.
Face à l'accumulation de ces facteurs de risque (retards de paiement persistants, tensions économiques/géopolitiques et poursuite du remboursement des Prêts Garantis par l'État), les perspectives pour 2026 restent sombres.
L'environnement politico-social en France est désormais la principale préoccupation des entreprises, supplantant les difficultés de recrutement et les risques géopolitiques. Par conséquent des niveaux de défaillances resteront élevés en 2026, soulignant l'impératif pour l'ensemble des acteurs économiques d'exercer une vigilance maximale sur leur gestion de trésorerie et le risque client.
Source : economie.gouv.fr. Image : Olia Danilevich - Pexels.
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