Depuis son introduction, la rupture conventionnelle (RC) a transformé la fin des contrats à durée indéterminée, offrant une solution amiable ouvrant droit aux allocations chômage. Toutefois, l'augmentation constante de son usage représente aujourd'hui une charge significative pour l'assurance chômage.

L'Unédic, en charge de la gestion de ce régime, est sollicitée par les pouvoirs publics pour identifier des leviers d'action. Dans ce contexte, elle élabore actuellement des propositions de réforme visant à réduire l'impact financier de ce dispositif sur ses comptes, avec l'objectif de dégager d'importantes économies.
Plusieurs options sont étudiées afin de rééquilibrer le dispositif sans compromettre la flexibilité qu'il apporte au marché du travail :
- Révision de la contribution employeur : L'Unédic pourrait préconiser une augmentation du montant de la contribution spécifique que les entreprises doivent verser pour chaque rupture conventionnelle. Cette mesure dissuaderait les entreprises ayant un recours jugé excessif ou systémique au dispositif.
- Ajustement de l'indemnisation chômage : Une autre piste concerne la modulation des droits aux allocations suite à une RC. Cela pourrait se traduire par un allongement du délai de carence ou une révision des modalités de calcul des droits, visant à réduire l'effet d'aubaine.
- Encadrement des indemnités supra-légales : Une réflexion porte sur la possibilité de mieux encadrer les indemnités versées au-delà du seuil légal, souvent utilisées pour optimiser les droits aux allocations chômage.
Ces discussions ne sont pas sans conséquences pour la gestion des ressources humaines et le pilotage budgétaire de votre entreprise :
- Augmentation des coûts : Si la contribution spécifique augmente, le coût global d'une RC sera mécaniquement revu à la hausse. Pour les entreprises qui utilisent fréquemment ce levier de flexibilité, une réévaluation budgétaire de la gestion des départs sera nécessaire.
- Complexité accrue : Une modulation des droits au chômage pourrait rendre la RC moins attractive pour les salariés, qui pourraient être moins enclins à l'accepter. Cela pourrait potentiellement ralentir les négociations de départ.
- Réflexion stratégique : Cette réforme invite les dirigeants à repenser les motifs de rupture et à privilégier d'autres solutions (comme les ruptures conventionnelles collectives ou les mobilités internes) lorsque cela est possible, ou à renforcer la qualité des recrutements pour limiter les erreurs coûteuses.
Photo : Alena Darmel - Pexels.