Le contexte géopolitique a un impact direct sur la compétitivité et la production de l'industrie européenne. L'annonce récente de nouvelles restrictions chinoises sur les exportations de terres rares fait peser une menace sérieuse sur des secteurs clés. Les dirigeants doivent anticiper et aligner leur stratégie industrielle sur le nouveau plan européen.

L'Union européenne prépare un dispositif pour garantir à court, moyen et à long terme l'accès de l'industrie européenne à des matières premières critiques autres que chinoises. En octobre 2025, la Chine a annoncé de nouvelles restrictions sur les exportations de terres rares, les premières mesures ayant été mises en place en avril.
L'Union européenne répond ainsi à une augmentation inédite des contrôles des exportations chinoises sur ces marchandises.
Pour les entreprises, la pression est maximale : les industries les plus touchées par les mesures chinoises sont l’automobile (batteries, moteurs électriques), l’éolien, les semi-conducteurs, l'aérospatiale, et la défense. La fiabilité de l'approvisionnement est désormais un enjeu de survie.
Pour devenir moins dépendant de la Chine (et de la Russie), la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé la mise en place d'un ensemble de mesures, nommé RESourceEU, structuré autour de trois piliers.
1. L'Économie circulaire et le recyclage (investissement & efficacité)
Ce premier axe vise à exploiter les matières premières critiques déjà contenues dans les produits vendus en Europe, en réduire les déchets et promouvoir une gestion durable de ces ressources.
Opportunité pour les dirigeants : Investir dans les technologies de recyclage. Certaines entreprises européennes sont d'ores et déjà en mesure de recycler jusqu'à 95% des matières premières critiques contenues dans les batteries.
2. La production et la transformation locales (souveraineté et R&D)
L'UE se fixe des objectifs ambitieux pour 2030, exigeant un effort d'investissement majeur des entreprises européennes pour :
- Extraire 10% de ses besoins sur le sol européen.
- Transformer 40% des volumes sur le sol européen.
- Recycler 25% des volumes consommés.
3. La diversification des partenariats (sécurité des flux)
Afin de ne plus dépendre d'un seul fournisseur pour plus de 65% de ses besoins critiques, l'UE accélère les négociations pour des partenariats stratégiques avec des pays comme l'Australie, le Canada, le Chili, le Groenland, ou encore l'Ukraine, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan.
Le message d'Ursula von der Leyen est clair : "Ce fut une crise douloureuse lorsque notre dépendance excessive à l'égard du pétrole et du gaz russes a été révélée. C'est une leçon que nous ne pouvons jamais nous permettre d'ignorer ou d'oublier. Nous sommes maintenant dans une ère de géoéconomie."
Pour les chefs d'entreprise et les directions des achats, cette nouvelle stratégie européenne est un signal fort. Il est crucial d'évaluer la dépendance réelle de votre chaîne de valeur aux fournisseurs chinois et de commencer à :
- Auditer la criticité de vos approvisionnements en terres rares et métaux stratégiques.
- Explorer des partenariats alternatifs, en lien avec les nouveaux accords de l'UE (Canada, Australie, etc.).
- Investir dans la conception circulaire (écoconception) et le recyclage de vos produits pour sécuriser une partie de vos besoins.
Source : economie.gouv. Photo : Dušan Cvetanović.
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