Détecter en amont les recherches qui pourraient générer des innovations de rupture et à fort impact et apporter un soutien décisif aux équipes qui s’en emparent : c’est l’objectif du programme Impact Santé porté par l’Inserm.
Financé par France 2030, il est doté de 30 millions d’euros pour sa première année. Ce sont en tout quinze projets à même de transformer la recherche et les pratiques médicales pour améliorer la santé qui ont été sélectionnés par l’Inserm dans des domaines très variés.
La recherche à risque et à impact en santé recouvre l’ensemble des recherches fondamentales ou appliquées qui pourraient générer des ruptures stratégiques pour la France, dans les décennies à venir, qu’elles soient conceptuelles, technologiques ou méthodologiques. Afin d’impulser ce type de rupture dans la recherche biomédicale pour l’ensemble des acteurs du secteur, l’Inserm coordonne le programme Impact Santé.
- L’accompagnement et l’accélération de projets d’ores et déjà considérés comme suffisamment matures pour produire de la recherche de rupture, appelés « projets d’accélération » (dotés au maximum de 3 millions d’euros par projet) ;
- La détection et l’amorçage (dotés de 150 000 euros par projet) de projets dits « exploratoires », qui sont susceptibles, après une phase de maturation, de devenir des projets de recherche de rupture
L’Institut présente aujourd’hui les quinze projets sélectionnés.
- Vers la conception de vaccins et thérapeutiques ARN innovants grâce à l’utilisation inédite en France d’outils de pointe en intelligence artificielle (AIR-MT, 3millions d’euros).
Dirigé par Bruno Canard, directeur de recherche CNRS au sein du laboratoire Architecture et fonction des macromolécules biologiques (AFMB – CNRS, Aix-Marseille Université) en partenariat avec INRAE
- Neutraliser les bactéries impliquées dans les cancers des muqueuses pour renforcer l’efficacité des immunothérapies (Antibax, 2,3 millions d’euros).
Dirigé par Laurence Zitvogel, professeure à l’Université Paris-Saclay, médecin à l’Institut Gustave Roussy et directrice de recherche au sein de l’unité Immunologie tumorale et immunothérapie des cancers (Inserm/Institut Gustave Roussy/Université Paris Saclay).
- Développer des vaccins offrant une protection précoce et innovante contre les cancers non liés à des virus (DARVAC, 2,9 millions d’euros).
Dirigé par Jérôme Galon, directeur de recherche Inserm au sein du centre de recherche des Cordeliers (Inserm/Sorbonne Université/Université Paris Cité).
- L’évolution au service de l’immunologie pour découvrir un large éventail de nouveaux acteurs immunitaires humains (EvoCure, 3 millions d’euros).
Dirigé par Enzo Poirier, chercheur Inserm au sein de l’unité Immunité et cancer (Inserm/Institut Curie).
- Mesurer la toxicité potentielle des emballages alimentaires pour faire évoluer l’évaluation de leur sécurité sanitaire et mieux protéger les consommateurs (FoodContact, 3 millions d’euros).
Dirigé par Mathilde Touvier, directrice de recherche Inserm au sein du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Cress-Eren, Inserm/INRAE/Université Sorbonne Paris Nord/Université Paris-Cité).
- Des implants neuronaux pour contrer les paralysies sévères en offrant des solutions de restauration fonctionnelle aux patients (France Brain Implant, 3 millions d’euros).
Dirigé par Blaise Yvert, directeur de recherche Inserm au sein du Grenoble Institut des neurosciences (Inserm/Université Grenoble-Alpes).
- Une plateforme technologique au service d’une médecine du cerveau moins invasive et personnalisée, pour révolutionner le traitement des maladies cérébrales (Nautilus, 3 millions d’euros).
Dirigé par Viktor Jirsa, directeur de recherche CNRS à l’Institut de neurosciences des systèmes (Inserm/Aix-Marseille Université).
- Une plateforme universelle d’ARN messager pour les biothérapies permettant de développer rapidement des traitements antiviraux pour toutes les indications thérapeutiques (ReNAissance, 3 millions d’euros).
Dirigé par Bruno Pitard, directeur de recherche CNRS au sein de l’unité Immunologie et Nouveaux Concepts en Immunothérapie (Inserm/CNRS/Université d’Angers/Nantes Université).
- Comprendre la communication neuronale à l’échelle moléculaire et son rôle dans certaines pathologies cérébrales (Synaptor, 3 millions d’euros)..
Dirigé par Guillaume Lebon, chercheur CNRS au sein de l’Institut de génomique fonctionnelle (Inserm/CNRS/Université de Montpellier).
- Un nouveau réseau neuronal impliqué dans l’apnée volontaire à découvrir pour améliorer le traitement de certains troubles respiratoires et neurologiques (Contrôle volontaire de la respiration).
Dirigé par Clément Menuet, chercheur Inserm à l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Inserm/Aix-Marseille Université).
- L’école comme lieu de sensibilisation pour la prévention de l’obésité grâce à sur une approche inédite s’appuyant sur la dynamique de groupe (HealthInfluence).
Dirigé par Maxime Luiggi, maître de conférences à Aix-Marseille Université et chercheur au sein du laboratoire Sciences économiques et sociales de la santé & traitement de l’information médicale (Inserm/Aix-Marseille Université/IRD).
- Mieux comprendre les maladies rares incurables affectant les cellules graisseuses via l’endommagement de l’ADN, pour ouvrir la voie à des traitements (LiPOLDystrophy).
Dirigé par María Moriel-Carretero, chercheuse CNRS au sein du centre de recherche en biologie cellulaire de Montpellier (CRBM– CNRS/Université de Montpellier).
- De nouvelles cibles thérapeutiques contre les cellules résistantes du mélanome ouvrant la voie à des traitement pour lutter contre les récidives (NEOMEL).
Dirigé par Julie Caramel, directrice de recherche Inserm au sein du centre de recherche en cancérologie de Lyon (Inserm/CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/Centre Léon Bérard).
- Innover dans l’analyse des propriétés mécaniques des tissus biologiques pour optimiser les diagnostics et personnaliser la prise en charge à l’hôpital (Rheohistology).
Dirigé par Michaël Sebbagh, chercheur Inserm au sein de l’unité Dynamique et nanoenvironnement des membranes biologiques (Inserm/Aix-Marseille Université).
- Des organes de porc pour révolutionner les greffes humaines grâce à des outils technologiques d’optimisation de la compatibilité des greffons (Xenotransplant).
Dirigé par Alexandre Loupy, professeur à l’Université Paris Cité, médecin à l’AP-HP et directeur de recherche au sein du Paris – Centre de recherche cardiovasculaire (PARCC – Inserm/Université Paris Cité).
« La recherche et l’innovation de rupture, en particulier en biologie de la santé, sont souvent issues de découvertes fortuites où le facteur chance, et la confiance donnée a priori aux talents, jouent un rôle certain, déclare le Pr Didier Samuel, président-directeur général de l’Inserm. Avec le programme Impact Santé, l’Inserm outille la communauté française de recherche en santé et recrée les conditions nécessaires à l’émergence de succès futurs qui se traduiront, à terme, en valeur académique mais aussi industrielle. Cette ouverture à l’ensemble de la communauté de la recherche biomédicale renforce le rôle de l’Inserm dans sa mission de coordination nationale au service de la santé de toutes et tous. »
Source et Photo : Inserm.