Selon les dernières données publiées par la Commission européenne et Eurostat, l’Italie vient de franchir un cap symbolique : son produit intérieur brut (PIB) par habitant a légèrement dépassé celui de la France. Une inversion de tendance significative alors qu’il y a encore cinq ans, l’écart était de près de 10 % en faveur des Français.
En 2024, le revenu moyen par habitant en Italie se situe légèrement au-dessus des 40000 euros annuels, plaçant le pays devant la France pour la première fois depuis plusieurs décennies. Cette évolution marque un tournant, non seulement pour l’Italie, souvent perçue comme en retard économiquement sur ses voisins du nord, mais aussi pour l’équilibre économique de la zone euro.
La dynamique de croissance de l’Italie a été plus vigoureuse qu’en France depuis la pandémie de Covid-19. L’Italie a bénéficié de manière plus substantielle du plan de relance européen, dans le cadre du programme NextGenerationEU. Avec plus de 120 milliards d’euros mobilisés – soit près de quatre fois le montant reçu par la France – Rome a investi massivement dans ses infrastructures, sa transition numérique et énergétique, ce qui a stimulé la croissance nationale.
L’un des éléments clés de cette progression est la capacité de l’Italie à préserver et même renforcer sa compétitivité industrielle, contrairement à la France qui cumule déficits publics et commerciaux. Depuis 2016, les exportations italiennes ont bondi de 50 %, contre seulement 30 % pour la France. L’Italie a réussi à conserver sa part de marché dans le commerce mondial, malgré la pression de la concurrence asiatique, notamment chinoise.
Ce maintien de la compétitivité repose en grande partie sur une politique fiscale favorable aux entreprises industrielles, notamment aux PME de taille intermédiaire, très présentes dans le nord du pays. Résultat : l’Italie est désormais le quatrième exportateur mondial, devançant la France et même le Japon, derrière la Chine, les États-Unis et l’Allemagne.
Sur le plan des finances publiques, l’Italie affiche un comportement budgétaire plus vertueux que la France. Si l'on exclut la charge de la dette, les comptes italiens sont excédentaires, une situation renforcée depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni. Cette discipline budgétaire commence à porter ses fruits : les taux d’intérêt sur la dette italienne sont en baisse, tandis que ceux de la France poursuivent leur hausse, signe d’une confiance accrue des marchés envers la trajectoire italienne.
L'augmentation du PIB par habitant en Italie est aussi influencée par une tendance démographique : la population italienne est en baisse. Le pays compte désormais 59 millions d’habitants contre 60 millions cinq ans auparavant. Cette contraction démographique entraîne mécaniquement une hausse du PIB par habitant, puisque la richesse produite est partagée entre un nombre d’individus plus restreint.
Face à cette évolution, la France semble perdre du terrain à la fois sur le plan industriel et budgétaire. Alors que les deux pays sont confrontés à des défis communs – comme la faible productivité ou le recul de l’emploi industriel – l’Italie semble avoir mieux négocié la sortie de crise. Sa politique d’investissement, sa stratégie d’exportation et son sérieux budgétaire offrent un contraste de plus en plus visible avec la trajectoire française.
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