Comédien en perte de vitesse, Stéphane débarque avec sa troupe au Festival d’Avignon pour jouer une pièce de boulevard. Il y recroise Fanny, une comédienne de renom, et tombe sous son charme. Profitant d’un quiproquo pour se rapprocher d’elle, Stéphane s’enfonce dans un mensonge qu’il va devoir faire durer le temps du festival… mais qui va très vite le dépasser !
Entretien avec Johann Dionnet
Comment s’est passé le tournage ?
C’était la plus belle expérience de ma vie (professionnelle). Du côté des acteurs comme celui des techniciens, ce projet réunissait des personnalités épatantes et il y a eu une fusion entre tous les membres des équipes. Nous avons tourné quelques plans volés pendant le festival, puis dans les rues d’Avignon, pendant tout le mois d’août. Or, dès le premier jour, l’émotion était à son comble avec le tournage de la scène du danseur (Arthur Marmagne). C’est une scène que j’ai vécue, au Festival, un jour où j’étais d’humeur maussade. Quand je me suis assis à la terrasse d’un café, j’ai croisé le regard de ce danseur (Arthur donc) qui se produisait sur la musique de Jacques Brel, « Ne me quitte pas ». En le regardant danser, je me suis mis à pleurer et je l’ai filmé en me disant que si je réalisais un film un jour, il faudrait qu’il y soit. Lorsque le projet s’est monté, j’ai réussi à retrouver cet artiste et il a accepté de danser sur la chanson « Grand soir », d’Alex Beaupain, pour une scène avec Baptiste Lecaplain tournée presque en lieu et place de là où j’étais. Cela a donné le LA du tournage. Mais parmi les autres moments forts, je me souviendrai du plan séquence, de nuit, devant le Palais des papes - un instant magique - et la scène du ping-pong qui nous a tous permis de beaucoup rigoler.
D’une manière générale, les scènes de nuit étaient un peu plus compliquées. C’est probablement celle de la soirée du festival IN dans le bar qui était la plus audacieuse car il y avait beaucoup de choses à faire en peu de temps autour d’un acteur qui chante, de sept comédiens qui se donnent la réplique et de 150 figurants. Mais portés par l’énergie de tous, nous avons réussi à tout mettre en boîte dans les temps.
Je connaissais bien les acteurs du court mais pour créer une alchimie avec les nouveaux venus et faire de la troupe des Cannibales un groupe préexistant, j’avais organisé des soirées jeux en amont du tournage. Quand j’ai cité le nom d’Alison Wheeler à Baptiste pour jouer sa meilleure amie, il a tout de suite manifesté un vrai plaisir de lui donner la réplique. C’est une actrice que j’admire beaucoup pour son charme naturel sa spontanéité mélangée à son talent d’actrice et lorsqu’on s’est rencontrés, je lui ai confié mon envie de la voir dans un registre dans lequel on ne l’imagine pas spontanément, celui que l’on pourrait associer aux servantes et confidentes que l’on trouve chez Molière. Quant à Lyes Salem, j’ai jeté mon dévolu sur lui quand je suis allé voir « Nous, les Leroy », de Florent Bernard. Ce fut un coup de cœur immédiat et je le trouve génial dans « Avignon ». Il faut noter que quasi tous les comédiens, dont Baptiste, ont déjà fait le Festival d’Avignon et donc connaissaient bien le sujet.
Comédie de Johann Dionnet. 3,8 étoiles AlloCiné.