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Turbulences économiques et géopolitiques : quels défis pour les entreprises ?


L’économie mondiale affiche un rythme de progression modeste. En 2024, le PIB mondial a augmenté de 2,7 %, une légère amélioration par rapport à 2023, mais encore loin des niveaux observés avant la crise sanitaire (en moyenne +4 % sur les deux dernières décennies). Les prévisions pour 2025 et 2026 restent similaires, illustrant une stabilité fragile.

Un contexte économique et financier tendu

Une croissance mondiale modérée

- États-Unis : moteur de la croissance avec une progression du PIB de +2,6 % en 2024, portée par une consommation dynamique et de forts investissements industriels. Cependant, l’incertitude liée à une possible administration Trump en 2025 pourrait relancer des tensions commerciales et raviver l’inflation.

- Chine : croissance limitée à +5 %, freinée par une crise immobilière persistante, une demande intérieure affaiblie et des tensions commerciales continues avec les États-Unis.

- Zone euro : reprise inégale avec une croissance de seulement +0,8 % en 2024, marquée par de fortes disparités entre pays et des taux d’intérêt élevés freinant l’investissement.

- France : stagnation avec une croissance de +1,1 % en 2024, attendue entre +0,8 et +0,9 % en 2025. Le remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE) et la réduction des aides publiques alourdissent la trésorerie des entreprises.

Une explosion des défaillances d’entreprises

Les faillites d’entreprises ont bondi de +15 % dans le monde en 2024, atteignant des niveaux records. En France, on recense environ 67 000 défaillances (+17,5 % par rapport à 2023), touchant principalement les PME et ETI, ainsi que les secteurs de la construction, du commerce de détail et de l’automobile. Ce phénomène dépasse le cadre des « entreprises zombies » et concerne aussi des structures jusque-là solides, mais fragilisées par la conjoncture.

Une instabilité géopolitique croissante

Le monde traverse une période de fortes turbulences, marquée par l’intensification des tensions entre grandes puissances, la multiplication des conflits et un repli protectionniste croissant. Ces éléments déstabilisent l’économie mondiale, accroissent l’incertitude et rendent les décisions stratégiques des entreprises plus complexes.

-  Conflits armés : Ukraine, Moyen-Orient, mer de Chine… autant de foyers de tension qui perturbent les échanges mondiaux et contribuent à l’envolée des prix de l’énergie.

-  Guerre commerciale : retour en force du protectionnisme avec une hausse des droits de douane envisagée en Europe, en réaction à la politique économique américaine.

- Violences politiques : radicalisation, montée des extrêmes, menaces sur les infrastructures, les salariés et les chaînes logistiques : les risques sécuritaires pour les entreprises s’intensifient.

Quelles stratégies pour faire face à l’incertitude ?

Face à ces bouleversements, les entreprises doivent renforcer leur capacité de résilience en adoptant des stratégies d’anticipation et de protection. Parmi les pistes à privilégier :

1. Diversification et adaptation des modèles économiques

- S’implanter sur des marchés à forte croissance (Asie du Sud-Est, Afrique) pour réduire la dépendance à l’Occident.
- Relocaliser ou rapprocher certaines activités stratégiques (reshoring, nearshoring) pour limiter les risques géopolitiques.
- Accélérer la digitalisation et l’automatisation afin d’accroître la robustesse face aux chocs extérieurs.

2. Maîtrise des risques financiers et assurantiels

- Souscrire des assurances contre les risques politiques pour se protéger des expropriations, nationalisations ou violences.
- Mettre en place des dispositifs de couverture contre les fluctuations de change.
- Déployer des plans de continuité d’activité (PCA) pour limiter les interruptions en cas de crise.

3. Sécurisation des chaînes d’approvisionnement et des ressources

- Diversifier les fournisseurs afin de ne pas dépendre d’une seule source.
- Renforcer les dispositifs de cybersécurité.
- Constituer des stocks stratégiques de matières premières pour faire face aux hausses de prix ou aux ruptures.

4. Anticipation des changements réglementaires et politiques

- Mettre en place une veille active sur les évolutions économiques et géopolitiques.
- Développer le lobbying et les relations institutionnelles pour faire valoir ses intérêts.
- Élaborer des stratégies de communication et de gestion de crise pour maintenir une image forte en période de turbulences.

Conclusion

Dans un contexte de faible croissance, d’instabilité géopolitique et de tensions économiques, la capacité des entreprises à s’adapter devient un levier essentiel de pérennité. Diversifier, anticiper, sécuriser : autant de réflexes à intégrer durablement pour affronter l’incertitude croissante du monde actuel.

Source : Delta assurance. Photo : Fotolia.

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