L'Embuscade est un cocktail réputé dans la ville de Caen, dans le Calvados. C'est un mélange à base de sirop de cassis, de sirop de citron, de vin blanc, de calvados et de bière. Largement inspirée d'un cocktail déjà existant "la cervoise" (sirop de citron, vin blanc, bière), Le citron de cassis interviendra pour modifier la coloration de la cervoise, tandis que le trait de calva contribuera à assoir sa traçabilité normande.
Un bar du centre historique de Caen, le Montmartre, anciennement Chez Raymond, s'attribue la paternité de la boisson qui a été massivement adoptée par les étudiants de la ville. Cependant Le 23, première affaire du propriétaire de Chez Raymond, et le Vertigo le premier bar de la rue Ecuyère reconnaissent aussi la paternité de l'Embuscade. De plus, le Vertigo, à l'époque sur le thème d'Alfred Hitchcock, explique le nom de ce cocktail, qui serait son premier cocktail lors de son ouverture en 1992, par le fait que tous les noms de leurs cocktails étaient liés aux noms des œuvres d'Hitchcock (d'où le nom de Vertigo, nommé Sueur Froide en français). Le nom de l'Embuscade viendrait donc de Le Diable en Embuscade d'Hitchcock et aurait été créée en 1992.
La boisson s'est peu à peu diffusée en Normandie puis dans d'autres villes de France comme Rennes, Bordeaux, Paris, Lille, Nantes ou Grenoble mais également à l'étranger comme à Genève (Suisse) ou en Thaïlande .
Derrière cette boisson au succès indéniable se cache une réussite commerciale. On ne peut discuter de l'élaboration d'un produit sans se référer aux arguments économiques qui se cachent derrière : la marge, le prix de revient, le prix de vente. Le sirop de cassis colore l'embuscade et, combiné avec le sirop de citron, permet de donner à l'embuscade un goût plus acidulé que dans la cervoise. Ces sirops masquent, de plus, le goût du vin blanc. Le vin blanc, de base, a pour objectif d'abaisser le prix de revient de l'embuscade, puisque le prix de revient au litre du vin blanc est inférieur à celui de la bière. Quand au calva, en très petite quantité, sera responsable aux yeux des clients (biais cognitif de contamination) de la forte alcoolisation prétendue de cette boisson, qui, analyse faite en laboratoire, ne sera que de 7 degrés. Tout un chacun pourra de lui-même effectuer l'opération suivante : nombre de degrés du vin blanc + nombre de degrés d'une bière de base, divisé par 2, le chiffre obtenu sera majoré pour prendre en compte le trait de calva (1 cl.). Ce même calcul peut s'appliquer au prix de revient de l'embuscade. Chacun découvrira que le secret de l'embuscade a consisté à créer une boisson populaire, susceptible d'être vendue plus cher qu'une simple bière tout en ayant un prix de revient au litre inférieur à la bière (actuellement vendu 20 à 35 % plus cher qu'une bière).
On peut donc déduire que, derrière l'embuscade, se cache plutôt un professionnel aguerri du commerce, qui contrôle sa marge, avec à la main, une calculatrice qui fonctionne bien, et non pas un apprenti faiseur de cocktail sans sens du commerce comme on en rencontre si souvent.
Lorsque vous buvez un litre d'embuscade, vous buvez, 6cl de sirop, 2 bières (de 25cl ou 2 demis), 4 verres de vin, et un verre de calva (4cl). Il semble que ce soit plutôt le vin qui soit responsable votre état d'ébriété et du mal de tête qui survient au réveil!
Un sens commercial qui disparait. Aujourd'hui, de nombreuses modifications de sa composition fleurissent dans les bars : crème de cassis en lieu et place du sirop de cassis, augmentation de la dose de calva, disproportion dans la répartition bière et vin blanc au profit de la bière, sans qu'aucun des propriétaires de bar n'en calculent le prix de revient ou la marge.
Texte sous licence CC BY-SA 3.0.Contributeurs, ici. Photo : Pexels - Emel Toplar
Un très bon champagne :
51170 - CHAMPAGNE PREVOST-HANNOTEAUX https://www.meilleur-champagne-paris.com