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Le dernier jaguar


Autumn grandit dans la forêt amazonienne aux côtes de Hope, un adorable bébé jaguar femelle qu’elle a recueilli. Mais l’année de ses six ans, un drame familial contraint Autumn et son père à retourner vivre à New York. Huit années passent, et Autumn, devenue adolescente, n’a jamais oublié son amie jaguar. Quand elle apprend que Hope est en danger de mort, Autumn décide de retourner dans la jungle pour la sauver.

 


Entretien avec le réalisateur, Gilles de Maistre

D'où vient l'idée du DERNIER JAGUAR ? 

LE DERNIER JAGUAR est indirectement lié à MIA ET LE LION BLANC. Suite à son succès un peu partout dans le monde, les spectateurs nous demandaient une suite. C'était inenvisageable : la relation entre la jeune fille et le lion s'était arrêtée avec la fin du tournage, et on ne pouvait pas "la reprendre". UN MIA ET LE LION BLANC 2, était donc exclu... mais ça m'a fait réflechir à une autre idée : utiliser le même attelage pour mettre en lumière cette fois la destruction de la forêt amazolienne et le très lucratif et méconnu "trafic d'animaux" . Un film où cette cause serait portée par une autre relation hors norme : celle entre une enfant et un jaguar. Le prédateur mytique de la fôret amazonienne, le jaguar,  très méconnu, que l'on voit rarement dans les films et une toute jeune fille. Mais comme pour MIA, on devrait d'abord réussir à créer une véritable relation entre eux. C'est ainsi qu'est né LE DERNIER JAGUAR.

Vous évoquez la destruction de la forêt amazonienne et le trafic d'animaux et il semblerait d'ailleurs que cela se soit tristement accéléré ces dernières années...

La déforestation est gigantesque, incontrôlable, et le trafic des animaux est l'un des plus importants au monde. Nos projets partent souvent d'un message qu'on souhaite faire passer. Dans le DERNIER JAGUAR, nous traitons du plus gros problème que l'humanité affronte aujourd'hui, mais la manière, la comédie d'aventure, parlera autant à un enfant français qu'à un enfant colombien, autant à un enfant chinois qu'à un enfant marocain.
Le film est amené à voyager : nous cherchons à ce que notre narration soit universelle, internationale.

Pourquoi pensez-vous que raconter une histoire à travers le regard d'un enfant soit une bonne manière de sensibiliser le public à la valeur du vivant ? 

C'est évident. Si les enfants sont l'avenir. Si, eux, comprennent les dangers qui les guettent et vont dans le bon sens, alors c'est gagné. Cela fais 40 ans quà travers le documentaire, je travaille sur les problématiques des enfants et notamment ceux qui souffrent dans le monde. J'ai désormais envie de filmer ceux qui sont conscients du monde qui les entoure et qui ont envie de se battre dans mon documentaire DEMAIN EST A NOUS, je montrait déjà des enfants qui changent le monde à travers leurs actions. C'est ce qu'on veut leur dire : beaucoup d'adultes affirment qu'on va droit dans le mur, que tout est foutu et que notre planète est en train de mourrir...mais non ! Les enfants ont les moyens de bâtir un nouveau monde. Quand dans LE DERNIER JAGUAR on voit Autumn, cette jeune fille qui part sauver son jaguar et à travers ce geste, tenter de protéger cette forêt, on peut juger que c'est un acte minime ou anecdotique...Mais grâce à l'effet papillon, elle peut inspirer d'autres enfants.

D'où viennent ces jaguars ?  

Du Mexique, là où s'est déroulé le tournage également. C'est beaucoup plus compliqué de trouver des jaguars noirs que des tachetés. Notre méthodologie, ce qu'on a fais sur tous nos films jusqu'à présent, est que l'on sort des animaux d'endroits où ils pourraient être maltraités pour leur donner une vie meilleure. On a récupéré les jaguars bébés de mains d'éleveurs mexicains, le commere étant légal dans ce pays, et ils ont été pis en charge tout de suite par les coordinateurs animaliers pour s'assurer de leur bien-être. Le jaguar est menacé de disparition totale, essentiellement à cause de la déforestation. Sur toute l'Amazonie et l'Amérique latine, il ne reste que 15 000 individus à l'état sauvage. C'est très très peu et c'est une cause que nous jugeons essentielle de défendre avec Prune, auprès du Grand Public.

Donc depuis la fin du tournage, Hope et Gem vivent dans un sanctuaire ? 

Oui. C'est un endroit qui récupère beaucoup d'animaux saisis par la police, chez des trafiquants, au sein de cirques...Après le film, on les garde et on finance des conditions de vie optimales jusqu'à la fin de leurs jours dans un refuge, un sanctuaire, où elles seront protégées jusqu'à la fin de leur vie. Ce sont des animaux qui doivent vivre dans la nature mais une fois qu'un prédateur est né en captivité, on ne peut par le relâcher, malheureusement. Ainsi, pour des jaguars nés en captivité, Hope et Gem ne pouvaient pas rêver de meilleures conditions de vie.

Aventure de Gilles de Maistre. Propos reccueilli par Isabelle Sauvanon. 3,3 étoiles Allociné.

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