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Nouveau départ 


Amoureux de Diane comme au premier jour, Alain traverse la cinquantaine sans crise. Même le départ des enfants, il l’a bien vécu. Diane moins.… Cette période, elle l’entame avec la sensation qu’elle pourrait mourir d’ennui ou d’angoisse. Pour Alain, qui voit pour la première fois son couple vaciller, il est temps de se poser les questions essentielles, et de prendre un risque majeur après 30 ans de vie commune : quitter Diane pour réveiller la flamme et l’envie de se retrouver. Nouveau Départ, c’est l’histoire d’une histoire d’amour à quitte ou double.

 

 

Entretien avec l'acteur Franck Dubosc 

Avez-vous eu envie de dire oui tout de suite à la lecture du scénario de NOUVEAU DEPART ou bien vous êtes-vous posé des questions concernant votre rôle ?

J’avais envie d’aimer ce script avant de le lire parce que Philippe Lefebvre, parce que Karin Viard, deux personnes formidables que je connais depuis très longtemps. Mais il est vrai qu’en lisant, j’ai été surpris que, dans cette histoire, ce soit l’homme le « gentil ». Et tout allait dans ce sens : le personnage abandonné c’était Alain. Alors qu’en général, dans les films et dans la vie, c’est l’opposé qui se produit et c’est ce à quoi je m’attendais. Je me suis interrogé c’est vrai. Je me suis demandé par exemple s’il n’était pas trop gentil. Mes doutes ont été balayés par la détermination de Philippe.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette proposition que vous n’aviez pas encore jouée ?

Justement ça : incarner l’homme gentil, l’homme amoureux blessé ce qui ne m’était jamais arrivé. Et puis j’ai aimé cette plongée dans la vraie vie. C’est la première fois que je joue dans un film qui met en scène des gens de mon âge confrontés à l’amour qui s’en va. Au fond, j’en avais très envie.

Vous connaissez Philippe Lefebvre depuis l’adolescence et les vacances dans le même camping mais avez-vous suivi son parcours d’acteur, de scénariste et de réalisateur ?

Oui et je connais parfaitement son mode de fonctionnement. C’est à Philippe que j’ai proposé en premier d’écrire le film CAMPING. Nous avions démarré pratiquement en même temps sur la scène de stand up du Café du trésor. Certaines des blagues que j’ai délivrées sont de lui. Je connais donc sa vivacité d’esprit et son talent d’écriture. Je sais aussi qu’il a beaucoup travaillé avec Guillaume Canet qui est quelqu’un de très exigeant. C’est rassurant.

Comment définir Alain ce personnage d’homme dans la cinquantaine amoureux de sa femme comme au premier jour ?

Comme un extra-terrestre. Plus sérieusement, je dirais comme l’homme qu’ont envie d’avoir beaucoup de femmes et auquel nous avons tous envie de ressembler. D’ailleurs Philippe m’a prévenu : « je veux qu’à la fin du film toutes les femmes soient amoureuses de toi ».

Et Diane, que diriez-vous d’elle ?

Je trouve que le personnage est très bien décrit avec toutes les détresses de la femme qui s’aperçoit qu’elle est devenue plus une maman qu’une femme. Malgré cela, je trouve Diane charmante et belle. Et Karin a réussi à faire en sorte qu’on la préfère à cet âge-là avec ses gaucheries dans sa volonté de plaire aux autres mais surtout à elle-même parce qu’au fond elle ne se plait plus. C’est bien le problème.

Alain est pianiste, avez-vous travaillé l’instrument pour créer l’illusion à l’écran ?

Oui, je ne joue pas et je suis incapable de poser les doigts sur les bonnes touches en suivant la partition mais j’ai pris quelques cours pour avoir au moins les bras et les mains placés au bon endroit, que le buste et les yeux se déplacent dans la bonne direction.

Séduisant malgré lui, Alain semble être un homme très droit. Êtes-vous d’accord avec ça ?

Pourtant, il cède, même moyennement, aux charmes de la copine de sa femme un peu vampe. Un moment de liberté qu’il s’autorise ? Il pourrait succomber, parce que c’est un homme, mais ce n’est pas de la vengeance, ce serait plus de la faiblesse. Mais sa force en l’occurrence c’est ne pas être faible. Alors non, il ne cède pas vraiment, il ne va pas jusqu’au bout, il n’y parvient pas en fait.

Pourtant, il cède, même moyennement, aux charmes de la copine de sa femme un peu vampe. Un moment de liberté qu’il s’autorise ?

Il pourrait succomber, parce que c’est un homme, mais ce n’est pas de la vengeance, ce serait plus de la faiblesse. Mais sa force en l’occurrence c’est ne pas être faible. Alors non, il ne cède pas vraiment, il ne va pas jusqu’au bout, il n’y parvient pas en fait.

Il a au moins quinze ans de plus qu’elle, presque l’âge des parents d’Agathe et cela crée quelques situations très drôles quand il déjeune avec eux ?

Nous ne voulions pas tomber dans le piège d’une rencontre avec une femme très jeune. Il est un peu plus jeune que les parents mais cela donne effectivement des situations cocasses, notamment avec François Berléand qui incarne le père d’Agathe.

Partager l’affiche avec Karin Viard, plus que dans LES VISITEURS, est ce que cela vous a attiré ?

Évidemment. Un jour, j’ai confié au producteur Mathias Rubin, avec qui j’avais travaillé sur LES TETES DE L’EMPLOI que j’aimerais jouer dans une comédie romantique et qu’il la produise. Il m’a dit : « eh bien justement Philippe Lefebvre vient d’en écrire une qu’il voudrait te proposer ». J’ai répondu : « une histoire d’amour ? Alors je voudrais tellement que ce soit avec Karin Viard ». Par chance elle a accepté. Nous réunissions ainsi un trio de copains de longue date.

Ces liens d’amitiés qui vous lient tous les trois, Philippe ayant été par la suite dans la même école de théâtre que Karin, est-ce que cela a compté durant le tournage ?

Il y avait une complicité et une confiance tacite très forte mais cela n’est jamais tombé dans la facilité du film fait entre copains. Même si nous nous sommes connus très jeunes, nous gardons une forme de respect, cela tient peut-être au fait que nous ne nous fréquentons pas régulièrement. Voilà, c’est ça : nous n’avions pas une complicité d’adultes mais plutôt d’adolescents. Chacun redécouvrait l’autre. Quel plaisir.

Durant le tournage, Philippe vous a-t-il poussé vers un maximum de sobriété ?

Il voulait que cela sonne vrai, que je sois vrai, et je savais que je n’allais pas faire le pitre mais être moi le plus possible. C’est très agréable. J’ai de plus en plus envie de faire rire sans faire rire de moi mais de coller à des situations drôles sans rien fabriquer.

Dans ce couple, Diane-Alain, qui se quitte et se retrouve est-ce une révolution ou un nouveau départ ?

Un vrai nouveau départ. On ne recommence pas une histoire d’amour avec quelqu’un qu’on connait depuis si longtemps, on la poursuit. Cette parenthèse dans leur couple fait partie de leur histoire d’amour. D’ailleurs, dans l’épreuve de grands-parents inquiets qu’ils affrontent ils s’aperçoivent qu’ils ont besoin l’un de l’autre. Il y avait une envie de se retrouver. L’amour, quand c’est fort, ça continue toujours mais certains n’ont pas le courage de revenir ensemble.

NOUVEAU DEPART est une comédie romantique, presque une comédie de remariage, deux genres dans lesquels on ne vous a pratiquement jamais vu. Pourquoi ?

Ma carrière a explosé avec un personnage rigolo asexué, Patrick Chirac dans CAMPING. Durant des années cela a perduré, ce qui m’allait très bien parce que je suis très pudique. Je commence juste à obtenir des rôles d’homme, papa, marié, et aussi d’amoureux, de séducteur. Je me suis offert l’une de ces partitions dans le premier film que j’ai réalisé TOUT LE MONDE DEBOUT. Je me suis senti prêt à être, avec un peu de retard, même beaucoup peut-être, l’homme qu’on peut aimer. Mais aujourd’hui je m’assume. Je suis sexué (rires).

Comédie, romance de Philippe Lefebvre. Propos reccueilli par Audrey Le Pennec et Leslie Ricci. 3,8 étoiles Allociné.

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