L'alerte aux populations est l'action de prévenir les populations de l'arrivée d'un danger afin que celles-ci puissent s'en protéger. Son but est de minimiser le nombre de victimes.
On peut distinguer deux situations :
- l'alerte à moyen ou long terme : le danger s'approche et arrivera probablement dans quelques jours (par exemple un cyclone tropical), ou bien il s'agit d'une situation qui s'installe lentement, ou bien dangereuse uniquement du fait de sa durée (par exemple canicule ou grand froid). Dans ce cas, l'information peut se faire par les médias traditionnels (quotidiens, radio, télévision, internet), l'affichage administratif (par exemple sur les mairies) et par des bulletins d'alerte et d'information (bulletin d'alerte météorologique (BAM), carte de vigilance) ;
- l'alerte à court terme : le danger est soudain et imminent (par exemple un nuage toxique créé par un accident industriel, un bombardement, une action terroriste, etc.). L'alerte est en général un signal sonore (sirène) ; il faut donc avoir préparé la population pour qu'elle sache comment réagir (par exemple, se confiner et écouter la radio).
Au sens de la stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations unies (en), l'alerte rapide est l'« ensemble des capacités nécessaires pour produire et diffuser en temps opportun et utile des bulletins d’alerte permettant à des individus, des communautés et des organisations menacées par un danger, de se préparer et d’agir de façon appropriée en temps utile pour réduire le risque de dommage ou de perte ». L'UNISDR précise que cette définition englobe l’éventail des facteurs nécessaires pour assurer une réponse efficace aux avertissements. Un système d'alerte précoce comprend quatre éléments clés :
- la connaissance des risques
- le suivi, l'analyse et la prévision des risques
- la communication ou la diffusion d'alertes et de mises en garde
- et des capacités locales à répondre à l’avertissement reçu
L'expression « système d'alerte intégré » est également utilisée pour souligner que les systèmes d’alerte doivent inclure toutes les étapes allant de la détection des dangers jusqu'à la réponse mise en place au niveau communautaire.
La mise en place d'un système d'alerte dans un pays requiert d'avoir d'une part un réseau de veille permettant de détecter le problème à temps, et d'autre part une structure pouvant déclencher le système d'alerte, en relation avec le réseau de veille. Il faut distinguer les structures locales, pour les accidents industriels ou les catastrophes naturelles d'ampleur locale (par exemple inondation), et les structures nationales ou supra-nationales pour les catastrophes de grande ampleur ou dont la prévision nécessite de gros moyens (par exemple ouragan, tsunami, nuage toxique ou radioactif de type Tchernobyl, bombardement).
Le pays doit ensuite mettre en place une infrastructure pour diffuser l'alerte, en général :
- une cellule de contact avec les médias
- des moyens de contact entre les administrations locales et l'administration centrale chargée de la sécurité civile
- et un moyen de prévenir massivement et rapidement les populations, en général un signal sonore (réseau de haut-parleurs ou de sirènes couvrant le pays)
Dans les pays où la population est de plus en plus équipée d'appareils « nomades » connectés à Internet (téléphones portables, smartphones, tablettes numériques) se développe la notion de médias sociaux pour la gestion des urgences, ou MSGU (en anglais : SMEM, social media for emergency management). Outre les moyens habituels, l'alerte pourrait ainsi être diffusée sur les réseaux sociaux.
Un des points critiques est la possibilité de diffuser l'alerte en cas de défaillance des infrastructures.
La population doit être formée à la reconnaissance du signal et à la conduite à tenir. La préparation doit prendre en compte les risques les plus probables pour chaque région. Les consignes doivent être simples, en distinguant deux types de situations : celle requérant un confinement, et celle requérant l'évacuation immédiate. Il faut donc dans l'idéal deux signaux distincts.
Selon le code de la sécurité intérieure, le code d’alerte national contient les mesures destinées à alerter et informer en toutes circonstances la population soit d’une menace ou d’une agression au sens de la défense nationale, soit d’un accident, d’un sinistre ou d’une catastrophe au sens de la sécurité civile. Ces mesures sont mises en œuvre par les détenteurs de tout moyen de communication au public.
Les mesures destinées à informer la population comprennent :
- la mise à disposition permanente d’informations sur l’état de vigilance qui a pour objet de prévenir ou de signaler certains risques naturels ou technologiques ou certaines menaces ;
- l’émission sur tout ou partie du territoire soit d’un message d’alerte, soit du signal national d’alerte, soit de l’un et de l’autre ;
- la diffusion, répétée tout au long de l'événement, de consignes de comportement et de sécurité à observer par la population ;
- l’émission soit d’un message de fin d’alerte, soit du signal national de fin d'alerte, soit de l’un et de l’autre.
Compte tenu des plans d’organisation des secours, l’information porte notamment sur :
- les caractéristiques de l’événement (origine, étendue, évolution prévisible), dans la mesure où celles-ci sont identifiées ;
- les consignes de protection qui, selon le cas, peuvent porter notamment sur la mise à l’abri des populations, les dispositions à prendre par celles-ci en cas d’évacuation, la restriction de consommation de certains aliments, la distribution et l’utilisation de produits de santé ;
- les consignes spéciales, le cas échéant, pour certains groupes de population.
Les mesures d’alerte sont déclenchées sur décision de l’une des autorités suivantes :
1. le Premier ministre ;
2. le préfet de département ou, à Paris, le préfet de police ;
3. le maire qui informe sans délai le préfet du département.
S’agissant des installations ou ouvrages concernées par un plan particulier d'intervention (par exemple Seveso), les mesures d’alerte peuvent être déclenchées par l’exploitant dans les conditions fixées par le préfet de département.
Les messages d’alerte sont notamment diffusés par :
- les services de radiodiffusion sonore et de télévision dont la liste est fixée par un arrêté conjoint du ministre chargé de la sécurité civile et du ministre chargé de la communication ;
- les centres d’ingénierie et de gestion du trafic, les centres régionaux d'information et de coordination routières et le Centre national d'information routière (« bison futé ») ;
- les équipements des collectivités territoriales ;
- les équipements des réseaux internes délivrant des informations au public dans les gares, les métros, les ports et les aéroports.
Lorsque le signal d'alerte retentit, les personnes sont invitées :
- à se confiner dans l'endroit clos le plus proche (domicile, lieu public, entreprise, école…) en colmatant les ouvertures, en coupant les ventilations, climatiseurs et chauffages, et en restant loin des fenêtres ;
- à s'abstenir de faire des flammes, de fumer, d'ouvrir les fenêtres ;
- à s'abstenir de téléphoner (ni téléphone fixe, ni téléphone mobile) sauf détresse vitale, afin de laisser les lignes libres pour les secours ;
- s'informer par les médias : télévision et Internet sont les sources les plus courantes, mais en cas de défaillance de tout le réseau, à la suite d'une attaque informatique par exemple, les radios locales continueront d'émettre sur ondes courtes. France Info et France Inter constituent les principaux canaux pour les communications des autorités. Par ailleurs, en cas de défaillance du réseau d'électricité, il est toujours possible d'écouter la radio avec un poste à piles, à batterie, solaire ou bien à alternateur (« dynamo », manivelle permettant de charger la batterie). On peut toutefois noter qu'il est possible aujourd'hui de capter la radio avec la plupart des téléphones mobiles. La station répétera en boucle la situation et les consignes à suivre. Il faut toutefois prendre en compte que de plus en plus de smartphones de dernières générations sont dépourvus de récepteur FM, les fabricants privilégiant la captation des réseaux IMT (aujourd'hui la 5G) pour l'internet mobile. Dans le pire des cas, il demeure toujours possible d'écouter la radio sur le poste intégré d'une voiture, le moteur servant aussi de groupe électrogène de fortune pour alimenter tout appareil utile via la prise allume-cigare.
Les enfants scolarisés sont pris en charge par l'école, c'est le lieu où ils sont le plus en sécurité. Il est donc dangereux et inutile d'aller les chercher.
Texte et photo sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici.
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