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Falling


John (Viggo Mortensen) vit en Californie avec son compagnon Eric (Terry Chen) et leur fille adoptive Mónica (Gabby Velis), loin de la vie rurale conservatrice qu’il a quittée voilà des années. Son père, Willis (Lance Henriksen), un homme obstiné issu d’une époque révolue, vit désormais seul dans la ferme isolée où a grandi John.

L’esprit de Willis déclinant, John l’emmène avec lui dans l’Ouest, dans l’espoir que sa sœur Sarah (Laura Linney) et lui pourront trouver au vieil homme un foyer plus proche de chez eux. Mais leurs bonnes intentions se heurtent au refus absolu de Willis, qui ne veut rien changer à son mode de vie...

Note de production

Peu de relations sont aussi fondamentales et complexes que celle qui lie un enfant à ses parents, et peu d’événements sont aussi déstabilisants que la perte d’un père ou d’une mère. C’est alors qu’il le vivait lui-même que Viggo Mortensen, à la fois acteur, photographe, peintre, poète et éditeur, a commencé à écrire ce qui allait devenir son premier film en tant que réalisateur.

Bien que FALLING ne soit pas entièrement autobiographique, Viggo Mortensen, scénariste et réalisateur du film, offre à travers cette histoire un regard inhabituellement révélateur sur un tournant de sa vie d’artiste. Il raconte : « L’idée m’est venue alors que je survolais l’Atlantique après l’enterrement de ma mère. Je n’arrivais pas à dormir ; mon esprit était envahi d’innombrables souvenirs d’elle et de notre famille à différentes étapes de notre vie. Je me suis mis alors à relater des événements et des bribes de dialogues qui me revenaient de l’enfance. Et plus j’écrivais sur ma mère, plus je pensais à mon père. Au moment où nous avons atterri, les impressions que j’avais couchées sur le papier avaient évolué pour devenir une histoire composée de conversations et de moments parfois rêvés, un ensemble de lignes parallèles et divergentes qui, sans être forcément réelles, semblaient pourtant justes et élargissaient ma perspective sur les véritables souvenirs que j’avais de notre famille. 

Paradoxalement, ces séquences inventées me permettaient d’être plus proche de la vérité de mes sentiments pour ma mère et mon père qu’une énumération factuelle de souvenirs spécifiques. J’ai fini par écrire une histoire père- fils sur une famille fictive ayant des traits communs avec la mienne. Dans mon carnet figurait la structure de base de ce qui est finalement devenu le scénario de FALLING. »

« Quelques jours plus tard, poursuit Viggo Mortensen, je suis revenu sur l’histoire que j’avais écrite dans l’avion. Je n’étais pas certain de lui trouver de la valeur. Cependant, je me suis aperçu que l’ensemble se tenait plutôt bien. La chronologie et la structure des flashbacks étaient déjà à peu près en place, et les éléments visuels me semblaient forts. Je pouvais déjà « voir » l’histoire. Je me suis dit alors que ça pourrait devenir un film… »

Il n’est pas surprenant qu’un artiste qui a déjà exploré tant de formes d’expression en vienne à s’intéresser à l’écriture et à la mise en scène de son propre sujet. En tant qu’acteur, Viggo Mortensen a travaillé avec certains des plus grands réalisateurs qui soient – Jane Campion, Peter Jackson, David Oelhoffen, Matt Ross, Peter Weir, et son ami proche et collaborateur fréquent David Cronenberg.

« J’ai eu la chance d’apprendre auprès de certains des meilleurs réalisateurs, dit-il, et je me suis efforcé d’appliquer ces leçons pour préparer le tournage et communiquer efficacement avec les acteurs et l’équipe. En tant qu’acteur, j’ai toujours été curieux. Je m’intéressais à l’objectif choisi pour la caméra, à la manière dont une scène était éclairée, à la raison pour laquelle tel manteau ou telle robe avaient été choisis. J’ai toujours aimé l’aspect collaboratif du cinéma, la possibilité de participer pleinement au processus de narration. Si un film fonctionne, ce n’est que grâce aux compromis de tous, au sacrifice commun d’une équipe de personnes créatives. Les meilleurs réalisateurs comprennent qu’ils ne sont pas seuls à faire le film, mais que ce film constitue l’aboutissement de la contribution de nombreuses personnes, qui dialoguent activement entre elles sur une longue période de temps. »

Près de quatre ans après avoir achevé un premier jet de FALLING, et quelques difficultés pour trouver le financement du projet, l’opportunité de passer derrière la caméra et d’entamer ce processus de collaboration s’est enfin présentée lorsque Viggo Mortensen a rencontré le producteur Daniel Bekerman, de Scythia Films à Toronto, qui avait fait partie de l’équipe ayant réalisé le film acclamé THE WITCH de Robert Eggers, et le Britannique Chris Curling de Zephyr Films, producteur de THE BOOKSHOP d’Isabel Coixet et de TOLSTOÏ, LE DERNIER AUTOMNE de Michael Hoffman. Viggo Mortensen avait déjà travaillé sur divers films au Canada, notamment avec David Cronenberg, et avait noué des relations avec des équipes de Toronto, si bien que la décision de tourner en Ontario a été prise aisément.

Une longue période de préparation a alors débuté, notamment à la recherche des lieux de tournage, plusieurs mois avant les prises de vues prévues en hiver. Plusieurs voyages ont été nécessaires pendant l’été et l’automne en compagnie de la chef décoratrice Carol Spier et du directeur de la photographie Marcel Zyskind, dans les régions rurales où devait se dérouler l’histoire.Le producteur Chris Curling déclare : « En tant que comédien, Viggo est réputé pour la rigueur de sa préparation et le souci du détail qu’il apporte à chacun de ses rôles. On retrouve cette attention minutieuse dans tout son travail, au-delà du jeu : son écriture, sa peinture, ses photographies, son travail d’éditeur. Il apporte le même soin à son approche de la mise en scène. Son engagement dans chaque aspect de l’interprétation, de l’image et du son, cette motivation profonde à ce que chaque élément contribue à l’ensemble de la création, est ce qui fait de FALLING un film hors du commun. »

Drame de Viggo Mortensen. 3,5 étoiles sur AlloCiné.

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