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Le pouilly-fumé


Le Pouilly-Fumé, ou Blanc-Fumé de Pouilly, est un vin blanc, d'appellation d'origine contrôlée produit, uniquement à partir de cépage sauvignon, et autour de Pouilly-sur-Loire, dans la Nièvre, sur les communes de Pouilly-sur-Loire, Saint-Andelain, Tracy-sur-Loire, Mesves-sur-Loire, Garchy, Saint-Martin-sur-Nohain et Saint-Laurent-l'Abbaye. Un autre vin blanc est produit sur la même aire mais avec un autre cépage, le chasselas : le pouilly-sur-loire.

Repertoire Image

Histoire

Antiquité

Le vignoble du pouilly-fumé remonte à l'époque romaine du début de notre ère (V siècle) où l'on retrouve l'appellation latine de Pauliacum super fluvium ligerim, qui témoigne de la voie romaine qui passait sur ce terroir.

Moyen Âge

Les moines bénédictins sont à l'origine de l'essor du pouilly-fumé au Moyen Âge. Le vin de messe étant par tradition le vin blanc, car moins tachant, les moines ont développé les vignobles sans rechercher la rentabilité financière des exploitations. Le fief de Pouilly et des vignobles auraient été cédés aux bénédictins de La Charité-sur-Loire pour la somme de « 3 100 sous et un marc d'argent » vers la fin du XI siècle. Une parcelle en bordure de la Loire a gardé l'appellation de Loge aux Moines, en souvenir de cette époque. Le rachat de la terre de Boisgibault en 1383 par Jean III de Sancerre témoigne de la proximité qui a toujours existé entre ce vignoble et celui de Sancerre et entre leurs vins blancs respectifs.

Période moderne

Après la Révolution française de 1789, les paysans ont pu devenir propriétaires des terres et vignobles possédés par les nobles et le clergé. Le transport des vins de Pouilly s'est rapidement effectué par la Loire, en raison de la situation géographique du vignoble et malgré les crues et les basses eaux. Ce vin s'est toujours bien exporté, par voie fluviale vers Paris, grâce à l'ouverture du canal de Briare, et par des lettres de voiture.

À la fin du XIX siècle, les vignerons ont été confrontés au mildiou puis au phylloxéra. Le vignoble a été dévasté et nombre de vignerons ont dû se reconvertir. Après de bien vaines tentatives de traitement, les vignes ont été arrachées au début du XX siècle et une partie seulement du vignoble a été replantée après greffage sur bois américain.

Période contemporaine

Le pouilly-fumé est une appellation d'origine contrôlée (AOC) depuis 1937. Aujourd'hui une part importante de la production est vendue à l'étranger, notamment en Grande-Bretagne. On trouve du pouilly-fumé dans tous les pays d'Europe, mais aussi aux États-Unis, en Russie, au Japon et en Asie. Mondialement connu et apprécié, il fut parfois même copié, ainsi trouve-t-on du "Fumé Blanc" aux États-Unis.

Étymologie

Le pouilly-fumé est issu du sauvignon blanc, un cépage dont les grappes sont formées de petits grains ovoïdes, qui sont serrés les uns contre les autres et ressemblent à des œufs de mésange. À maturité, ces grains sont recouverts d'une pruine grise, couleur de fumée... ce qui explique pourquoi les vignerons de Pouilly parlent entre eux de « blanc-fumé » pour désigner le cépage sauvignon ou les vins issus de ce cépage.

Le qualificatif « fumé » se rapporte également aux arômes et au bouquet (ou au « fumet ») reconnaissables entre tous (le fameux goût de pierre-à-fusil qui se dégage du frottement de deux silex), que lui confèrent les terroirs du Vignoble de Pouilly/Loire.

Vignoble

Présentation

Vignoble de la Nièvre, réparti sur 1 320 ha, dans les communes de Garchy, Mesves-sur-Loire, Pouilly-sur-Loire, Saint-Andelain, Saint-Laurent, Saint-Martin-sur-Nohain et Tracy-sur-Loire, il compte une centaine de vignerons qui produisent environ 70 000 hl par an.

Encépagements

Le Pouilly Fumé est issu du cépage sauvignon B. Il ne doit pas être confondu avec le pouilly-fuissé, vin du sud de la Bourgogne (Mâconnais) à base de chardonnay.

La maturité est de deuxième époque moyenne : 20 jours après le chasselas. La grappe est tronconique, parfois ailée et compacte. Les baies sont jaune doré avec des nuances vertes. C'est un cépage très vigoureux mais il est peu fertile. Il est sensible à la pourriture grise, il craint l'oïdium, le black-rot et les maladies du bois (eutypiose et esca). En revanche, il est moins sensible au mildiou. Son moût est sucré avec une bonne acidité.

Méthodes culturales

Travail manuel

Ce travail commence par la taille. Le tirage des sarments suit la taille. Les sarments sont enlevés et peuvent être brûlés ou mis au milieu du rang pour être broyés. On passe ensuite aux travaux d'entretien du palissage et éventuellement des plantations. L'ébourgeonnage peut débuter dès que la vigne a commencé à pousser. Cette méthode permet, en partie, de réguler les rendements. Le relevage , localement nommé accolage, est pratiqué lorsque la vigne commence à avoir bien poussé. En général, deux à trois relevages sont pratiqués. En fonction des conditions annuelles, des travaux de piochage peuvent être réalisés. Le dernier travail manuel éventuel est celui des vendanges, mais une grande majorité de la récolte est mécanique.

Travail mécanique

L'enjambeur est d'une aide précieuse. Les différents travaux se composent du broyage des sarments ; de trous faits à la tarière, là où les pieds de vignes sont manquants ; de labourage ou griffage, réalisé dans le but d'aérer les sols et de supprimer des mauvaises herbes. De désherbage. De plusieurs traitements des vignes, réalisés dans le but de les protéger contre certaines maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, pourriture grise, etc.). De plusieurs rognages consistant à reciper ou couper les branches de vignes (rameaux) qui dépassent du système de palissage. Des vendanges mécaniques se réalisant avec une machine à vendanger ou une tête de récolte montée sur un enjambeur.

Gastronomie, garde et température de service

Cette AOC accompagne :

- Apéritifs ;

- Poissons (sole meunière, waterzoï, mousse de saumon fumé, terrine de poissons, etc.) ;

- Crustacés (crabe, homard, langouste, noix de Saint Jacques, etc.) ;

- Coquillages (huîtres, moules, palourdes, etc.) ;

- Charcuterie fine (rillettes, andouillettes) ;

- Cuisses de grenouilles ;

- Volailles à la crème ;

- Fromages de chèvre (crottin de Chavignol, chèvre de Sainte-Maure).

Ce sont des vins qui se boivent jeunes, généralement avant 18 mois, mais certains millésimes ont d'excellents potentiels de garde.

La température idéale de service est de 10 °C.

Commercialisation

La commercialisation de cette appellation se fait par divers canaux de vente : dans les caveaux du viticulteur, dans les salons des vins (vignerons indépendants, etc.), dans les foires gastronomiques, par exportation (plus de 60 % des volumes sont exportés), dans les cafés-hôtels-restaurants (C.H.R.), dans les grandes et moyennes surfaces (G.M.S.).

Structure des exploitations

Il existe des domaines de tailles différentes. Ces domaines mettent tout ou partie de leurs propres vins en bouteilles, qu'ils s'occupent de vendre. Les autres, ainsi que ceux qui ne vendent pas l'intégralité de leurs vins, fournissent les maisons de négoce.

Ces maisons de négoce achètent, en général, des vins embouteillés (« vin fini »), mais aussi parfois du raisin vendangé, en grappe ou en moût. Elles achètent aux domaines et passent par un courtier en vin qui sert d'intermédiaire moyennant une commission de l'ordre de 2 % à la charge de l'acheteur.

Texte et photo  sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici.

 

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