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La mule


À plus de 80 ans, Earl Stone (Clint Eastwood) est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d'être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s'est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain. Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un "supérieur" chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à lui : l'agent de la DEA Colin Bates est plus qu'intrigué par cette nouvelle "mule". Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre… C'est la première fois depuis GRAN TORINO (2009) que Clint Eastwood, artiste oscarisé, est à la fois devant et derrière la caméra. 

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Note de production

“Rien n'est plus important que la famille. Ne faites pas comme moi : j'ai fait passer le travail avant la famille”.

Dans LA MULE, Clint Eastwood joue le rôle d’Earl Stone, un homme qui, à l’approche de ses 90 ans, commence à se rendre compte que ce qu’il a sacrifié au cours de sa vie – le temps passé auprès de ceux qu’il aime – était en réalité la seule chose pour laquelle il aurait dû sacrifier tout le reste.

“Earl a connu des échecs dans sa vie de famille, mais dans le même temps, il s’est raconté des histoires et n’a pas hésité à aller expliquer aux autres comment gérer leurs relations familiales”, remarque Clint Eastwood. “Du coup, lorsqu’il veut revenir au sein de son foyer, c’est compliqué”. 

Earl n’a pas réussi à tenir certaines promesses, en particulier celle d’aider sa petite fille à financer son mariage à venir, et il voit l’argent comme un moyen de racheter leur affection, au sens propre. Encore faudrait-il qu’il en ait. Pendant des décennies, il a consacré plus d’attention à ses lis d’un jour qu’à sa femme et sa fille, mais son entreprise n’en est pas moins en difficulté et Earl est sur le point de tout perdre. 

Le producteur Tim Moore explique : “Earl fait partie de ces gens qui se sentent mieux quand ils ne sont pas chez eux. Et quand il y est, il ne répond pas vraiment aux attentes de sa famille. Il s’est donc tourné vers l’autre amour de sa vie : son travail d’horticulteur et de vendeur. Sauf qu’à présent, il est aussi perdant dans ce domaine”.

Jusqu’à ce qu’une opportunité inattendue se présente à lui. Après ses années passées sur la route à aller d’une exposition florale à une autre, s’il y a bien une chose qu’Earl sait faire, c’est conduire. Et à son âge, qui le soupçonnerait de faire quoi que ce soit de mal ?

Inspiré d’une histoire vraie, ce personnage a incité le scénariste de GRAN TORINO, Nick Schenk, à créer un nouveau rôle pour Clint Eastwood. 

“La meilleure mule de l’histoire du cartel de Sinaloa était celui auquel on s’attendait le moins : un vieux monsieur de 90 ans qui voyageait pour son travail”, déclare Nick Schenk. “Ils l’adoraient. Ils le recevaient comme un roi et le laissaient faire ce qu’il voulait. C’est à partir de là que j’ai commencé”. 

“Je me suis rendu compte qu’Earl est tout l'inverse du personnage de Walt Kowalski dans GRAN TORINO”, poursuit le scénariste. “Quand j’ai fait mes recherches pour le script, j’ai rencontré de nombreux vétérans, et la plupart d’entre eux semblaient revenir de deux manières : soit ils en voulaient au monde entier comme Walt, soit ils laissaient le passé derrière eux et devenaient charmants et sociables. C’était mon point de départ pour Earl et son caractère affable, son sens de l’humour, son panache. Mais bien entendu, tout cela était réservé à ses amis et ses collègues. Comme le fait remarquer son ex-femme dans le film, les autres avaient droit à la version sympa d’Earl, tandis qu’elle et sa famille avaient affaire à un homme qui ne pensait qu’à s’en aller”. 

En tant que réalisateur et acteur, Clint Eastwood a trouvé que l’univers que Nick Schenck a imaginé autour d’Earl était remarquable : “Nick a un don pour créer des personnages qui apprennent toujours de nouvelles leçons, même s’ils sont déjà vieux. Earl est ouvert d’esprit et s’intéresse au monde qui l’entoure, même si cela lui attire des ennuis”. 

Pour Clint Eastwood, le poids qui pèse le plus sur Earl n’est pas celui de la drogue, ou le fait qu’il soit en train de commettre un crime. C’est la culpabilité dont il n’arrive pas à se libérer, même s’il s’y emploie. “Il a des difficultés financières, il a besoin d’argent sinon il risque de perdre sa maison et l'œuvre de toute une vie”, explique le réalisateur. “Une fois qu’il a goûté à l’argent, il ne résiste pas au plaisir de jouer les Robins des Bois et de faire le bien autour de lui, pour donner un sens à ses actes. Mais il a la loi contre lui et cela se révèle dangereux pour lui et pour les autres, ce qui n’est pas sans l’inquiéter. J’aimais bien l’idée de ce type qui doit traverser des tas d’obstacles à la fois physiques et émotionnels”. 

Ces dernières années, Clint Eastwood n’est passé qu'à de rares occasions devant la caméra, mais Earl l’a convaincu de retenter l'expérience. “J’ai lu l’article du New York Times qui parle du vrai type dont est inspiré le personnage d’Earl, et je me suis dit que ce serait amusant de jouer quelqu’un de cet âge-là… C’est à dire de mon âge en fait. J’aime à penser que je suis toujours en train d’observer, d’apprendre, et Earl est comme ça, lui aussi. Plus on avance en âge, plus on se rend compte qu’on ne sait rien. Du coup, on continue à avancer”. 

La productrice Kristina Rivera déclare : “Quand j’ai lu le scénario, j’ai bien vu que Nick avait écrit le rôle d’Earl en pensant à Clint, et je l’imaginais très bien sous les traits du personnage”. Kristina Rivera a aussi été séduite par les thèmes abordés dans le film comme le regret, le pardon, la récompense – des sujets qui, selon elle, “font écho chez les gens à plusieurs niveaux. Ce que j’ai aimé dans cette histoire, c’est qu’elle parle des deuxièmes chances et du fait qu’il n’est jamais trop tard pour se rendre disponible pour sa famille, même si on a commis des erreurs par le passé”.

Clint Eastwood a engagé plusieurs acteurs qui ont déjà travaillé sous sa direction, notamment Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Michael Peña et Alison Eastwood, ainsi que d’autres avec qui il avait depuis longtemps envie de travailler, à commencer par Dianne Wiest et Andy Garcia. Taisse Farmiga et Ignacio Serricchio complètent ce casting impressionnant.

Clint Eastwood explique : “Le casting, c’est important : on recherche toujours un certain profil pour chaque rôle et on a aussi envie qu’il y ait une bonne ambiance pendant le temps qu’on va passer à travailler ensemble. On peut parfois choisir des acteurs qu’on ne connaît pas personnellement, mais il faut au moins avoir une certaine admiration pour leur talent. En l’occurrence, c’était formidable de travailler avec ce groupe en tant qu’acteur et réalisateur”.

Drame, biopic américain de Clint Eastwood. 4,1 étoiles sur AlloCiné.

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