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Le rhum


Le rhum est une eau-de-vie originaire des Amériques, produite soit par distillation de sous-produits fermentés de l'industrie sucrière ou mélasse : le rhum industriel ou traditionnel, soit à partir du jus de canne à sucre fermenté : le rhum agricole. Il est consommé blanc, vieilli en fût (rhum vieux) ou épicé; il prend alors une coloration ambrée plus ou moins foncée.

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Classification

Cet alcool issu de la canne à sucre ou de mélasses est produit par fermentation puis distillation.

Il se présente sous plusieurs déclinaisons reconnues en Europe par le Règlement 1576 de 1989 modifié en 2003.

Se distinguent au niveau du taux de non-alcool (TNA), ou teneur en substances volatiles, deux catégories quel que soit leur mode de fabrication :

- les rhums légers : avec un TNA inférieur à 60 g/HAP (hectolitre d'alcool pur)
- les rhums traditionnels : avec un TNA supérieur à 225 g/HAP

Ces différences sont liées au souhait des législateurs français de protéger les eaux-de-vie de vins sur le marché national (depuis la libéralisation du marché du rhum sur le territoire national en 1783) : le rhum devait être facilement identifiable par dégustation, argument repris dans les définitions jusqu'alors. Dans les autres territoires, notamment les colonies anglaises ou espagnoles, le rhum, à la manière d'autres spiritueux, est travaillé par plusieurs repasses en alambic ou plus récemment dans des sites multi colonne afin d'obtenir un alcool plus neutre ou raffiné.

Cette différence explique notamment l'utilisation préférentielle de rhum léger (le plus souvent de tradition espagnole) dans la majorité des cocktails du XIX à aujourd'hui.

Notons que le texte européen prévoit également quelques assemblages de rhum pour certaines spécificités comme le Stroh.

Trois catégories de rhum se distinguent en Europe, selon leur procédé de fabrication obtenu à partir :

- d'un jus naturel ou vesou issu du broyage de la canne à sucre qui donne le rhum agricole, aussi appelé historiquement rhum z'habitant (la Martinique, une des îles productrices a obtenu l'AOC le 5 novembre 1996) ;

- de mélasse, résidu de sucrerie après concentration du jus par chauffage et éliminations des impuretés, qui, après fermentation, donne :

- par fermentation directe le rhum industriel également appelé rhum de sucrerie ou rhum traditionnel.

- par fermentation en présence de vinasse le Rhum Grand Arôme fabriqué uniquement en Martinique (TNA > 500 g/HAP) et à la Jamaïque, et très récemment à la Réunion, employé en usage alimentaire à faible dose car très aromatique (pâtisserie…) sans être soumis à la législation sur les alcools.

- d'un sirop obtenu par évaporation et concentration du vesou (« miel de canne », le nom utilisé par les producteurs principalement latino-américains), qui gagne du terrain depuis quelques années, au fur et à mesure que les connaissances s'affinent. Les marques qui revendiquent ce procédé de fabrication sont par exemple les rhums du Guatemala (Botran et Zacapa) et le rhum du Venezuela Diplomatico.

- de la raspadura ou panela, obtenue par la cuisson du jus de canne à sucre pour donner une sorte de mélasse, qui est ensuite refroidie et cristallisée en pains. Ce type de rhum a été créé très récemment par la maison Pedro Mandinga au Panama.

On distingue trois types de rhums bien particuliers :

Rum : les rums de tradition britannique (ou Navy Rum). Rum issus de mélasse ou de jus de canne frais, ayant souvent subi une double distillation. Souvent épicés et édulcorés, ils sont plutôt lourds et huileux.

Rhum : les rhums en provenance des Antilles françaises, eaux-de-vie produites à base de jus de canne frais. Rhums très aromatiques aux parfums typiques de la canne à sucre (banane, agrumes…). Depuis le 22 janvier 2015, certains rhums français ont obtenu l’IGP (indication géographique protégée). il s'agit des :

- « Rhum de la Guadeloupe » ou « Rhum de Guadeloupe » ou « Rhum Guadeloupe »
- « Rhum de La Réunion » ou « Rhum Réunion » ou « Rhum de Réunion » ou « Rhum de l’île de La Réunion »
- « Rhum agricole de la Guyane » ou « Rhum agricole de Guyane » ou « Rhum agricole Guyane »
- « Rhum de la baie du Galion » ou « Rhum Baie du Galion »
- « Rhum des Antilles françaises »
- « Rhum des départements français d’outre-mer » ou « Rhum de l’outre-mer français ».

Ron : les rons de tradition hispanique, issus de mélasse ou de miel de canne, ayant subi une distillation en pot still, en colonne artisanale ou en colonne multiple. Les rons de tradition hispanique bénéficient d'une grande diversité, allant des plus légers (cubains, dominicains ou portoricains), parfaits pour les cocktails (mojito, daïquiri), jusqu'aux rons premium (guatémaltèques, panaméens ou vénézuéliens), sipping rums offrant une saveur fine et complexe, avec des notes florales et fruitées. Ces rhums utilisent souvent une méthode de vieillissement appelée “Solera”. Cette méthode consiste à mélanger plusieurs rhums de différents âges pour créer le produit final de qualité uniforme. Cette méthode, idéale pour produire des rhums généreux et complexes, rend néanmoins très difficile de déterminer l’âge réel du produit final. Certaines rhums hispaniques ont obtenu un signe d'identification, il s'agit des:

- « Ron de Venezuela », DOC. Depuis 2003, certaines maisons de rhum vénézuélien ont obtenu la dénomination d'origine contrôlée (denominación de origen controlada) « Ron de Venezuela ». Cette DOC garantie non seulement l'origine vénézuélien du produit, mais la mise en œuvre d'un savoir-faire ancestral. Les rhums vénézuéliens DOC sont des rhums produits avec de la canne d'origine vénézuélienne, vieillis un minimum de 2 ans en fûts de chêne blanc (qui peuvent avoir contenu un autre alcool, comme bourbon ou xérès). Si un âge est indiqué pour un rhum d’assemblage DOC, il corresponde à l’âge du plus jeune des rhums utilisés dans cet assemblage. La DOC interdit aussi l’ouillage (remise à niveau du rhum dans les fûts) afin de favoriser le contact entre l’air et le rhum.

- « Ron de Guatemala », IGP. Créée en 2010 et reconnue par l'Union européenne depuis 2014 en tant que indication géographique protégée.

- « Cuba », IGP créée en 2013 pour le rhum cubain.

Méthode de production

Les caractéristiques organoleptiques d'un rhum sont principalement définies par sa méthode de production, par opposition à l'idée de terroir. La notion de terroir dans le rhum est donc avant tout liée aux méthodes et traditions de production attachées à un territoire.

Les grandes étapes de production sont : la fermentation, la distillation, l'assemblage et le vieillissement.

Réception de la mélasse (rhum traditionnel)

la mélasse arrive par camion citerne ou est transférée directement de la sucrerie par canalisation.

Réception et broyage des cannes (rhum agricole)

À leur arrivée à la distillerie, les cannes sont pesées, contrôlées (mesure du pH et de la teneur en sucre), et déchargées sous le portique. Afin de faciliter l’extraction du jus, elles seront ensuite hachées et défibrées. La canne est ensuite broyée par une batterie de moulins. Pour une meilleure extraction, la canne est aspergée d’eau après chaque broyage. Le jus de canne (ou vesou) récolté dans des canaux est filtré puis pompé jusqu’aux cuves de fermentation. La bagasse (fibres restant après extraction du jus) sert de combustible pour alimenter les fours qui chauffent l’eau des chaudières et la transforment en vapeur.

Fermentation

sous l’action de levures ajoutées dans la mélasse ou le jus de canne, le sucre présent est transformé en alcool ; on obtient, au bout de 24 heures, un « vin » titrant environ 4 à 5 % vol. Une cuve de 30 000 L de vin donnera, après distillation, environ 2 200 L de rhum à 55 % vol.

Distillation en colonne

Introduit en milieu de colonne, le vin descend de plateau en plateau et s'épuise en alcool, en chauffant au contact de la vapeur introduite par le bas de la colonne. Sur les plateaux supérieurs le titre augmente graduellement. Les vapeurs d’alcool sont alors condensées et soutirées en tête de colonne, où l'on retirera les composés les plus légers (acétaldéhyde, acétate d'éthyle…), quelques plateaux sous la tête pour récupérer la plus grande partie de l'alcool, qui sera valorisé en rhum, et quelques plateaux au-dessus de l'alimentation pour retirer les composés plus lourds (isoamylique…).

Distillation en alambic

À la sortie de la colonne à distiller ou de l’alambic, le rhum est limpide et incolore. Il titre entre 65 et 75 % vol. Une partie sera conservée en rhum blanc, une autre sera mise en vieillissement pour donner du rhum élevé sous bois ou vieux.

Texte et photo sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici.

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