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La voyageuse de nuit


« C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C'est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C’est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C’est surtout une drôle d’expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d’écriture, dans ce pays qu’on ne sait comment nommer : la vieillesse, l’âge ?

Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l’âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint – nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d’achat - en même temps qu’on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur…

Plus de cinquante après l’ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu’est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l’essence même de notre finitude.

« Tu as quel âge ? » Seuls les enfants osent vous poser aujourd’hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j’essaie de montrer que la sensation de l’âge, l’expérience de l’âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d’existence. Attention, ce livre n’est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu’un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c’est une question de civilisation. Continuons le combat ! »

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L'auteure

Laure Adler, née à Caen (Calvados) le 11 mars 1950, est une journaliste et écrivain française. Elle réside à Malakoff (Hauts-de-Seine).

Fille d'un père ingénieur agronome, Laure Clauzet est élevée en Afrique, à Abidjan, et passe ses vacances en Auvergne.

Elle rentre en France en 1967. En 1968, elle rencontre l'ethnologue Fred Adler qui devient son premier mari et dont elle gardera le nom pour sa vie publique. Après avoir obtenu une maîtrise de philosophie, elle réalise une thèse d'histoire consacrée aux féministes du XIXe siècle, puis entre à la chaîne de radio publique France Culture en 1974. Elle participe régulièrement à l'émission de Michel Polac, Droit de réponse, entre 1981 et 1987. En 1989, François Mitterrand l'appelle comme conseillère à la culture.

Elle aborde la télévision en 1993 en reprenant pour France 2 l'émission nocturne de débats culturels créée par Michel Field, Le Cercle de minuit, pendant quatre ans ; puis sur Arte avec l'émission mensuelle d'entretiens Permis de penser.

En janvier 1999, elle est nommée directrice de France Culture, poste dont David Kessler a pris la succession en septembre 2005. Au cours de cette période, elle remanie en profondeur l'image et la programmation de la chaîne, malgré de virulentes contestations de la part de plusieurs associations d'auditeurs comme sosfranceculture[1] ou ddfc[2] et de certains des journalistes et producteurs de la chaîne. Durant ces années 1999-2005, en moyenne et selon Médiamétrie l'audience journalière augmente plus que significativement mais la durée d'écoute diminue. On se souviendra qu'elle a supprimé une émission historique de France Culture, les Décraqués et mis à la retraite d'office Bertrand Jérôme, le producteur des Papous et des Décraqués.

Editions Grasset. 224 pages. 19€.

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