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Michel-Ange


Michel-Ange Florence, début du XVIème siècle. Même s’il est considéré comme un génie par ses contemporains, Michelangelo Buonarroti est réduit à la pauvreté après son combat pour terminer le plafond de la chapelle Sixtine. Lorsque son commanditaire - et chef de la famille Della Rovere - le pape Jules II meurt, Michel-Ange devient obsédé par l’idée de trouver le meilleur marbre pour terminer son tombeau. La loyauté de l’artiste est mise à l’épreuve lorsque le pape Léon X, de la famille rivale les Médicis, accède à la papauté et lui passe une nouvelle commande lucrative - la façade de la basilique San Lorenzo. Obligé de mentir afin de conserver les faveurs des deux familles, Michel-Ange est progressivement tourmenté par la suspicion et des hallucinations qui le mènent à faire un examen de sa propre morale et de ses échecs artistiques.  

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Note d’intention du réalisateur Andreï Konchalovsky

Michel-Ange (Il Peccato) a été conçu comme une « vision », un genre populaire à la fin du Moyen Âge qui a culminé avec la Divine Comédie de Dante. Ce genre pousse à de multiples interprétations des personnages et des événements, éclairant la conscience d’un génie ; celle d’un homme de la Renaissance avec ses superstitions, ses exaltations, son mysticisme et sa foi dans les miracles. Je voulais montrer non seulement l’essence de Michel-Ange, mais également les couleurs, les odeurs et les saveurs de son époque, sanglante et cruelle, mais belle et inspirée. La poésie du film provient de l’entrelacement de la barbarie, omniprésente à l’époque, et de l’extraordinaire capacité de l’œil humain à capturer l’éternelle beauté du monde et de l’humanité, qui devrait être transmise aux générations à venir. Andreï Konchalovsky  

Le point de vue d’Antonio Forcellino, expert sur la Renaissance

Il existe un 16ème siècle absent de l’imagination des séries télévisées et des films hollywoodiens d’aujourd’hui, qui nous servent un siècle de mains trop douces, d’ongles vernis, de cheveux soyeux, où les artistes, même Raphaël, Michel-Ange ou Léonard de Vinci, ont l’air de cocottes à genoux devant les puissants. Cette représentation de la Renaissance évoque plus le monde de la mode avec son scintillement de pacotille que l’art de la Renaissance italienne imbibé de sang et de passion. Andreï Konchalovsky, avec Michel-Ange (Il Peccato), a effacé cette fausse Renaissance inventée par le cinéma et les séries. Il a techniquement et visuellement assuré un récit jusque dans ses moindres détails, où les mains sont enfin sales et les ongles cassés par le travail, les cheveux pleins de sueur, de poussière de marbre, de feuilles d’or et du bleu du lapis lazuli avec lesquels ces artistes ont changé le monde. En regardant ce film, on sent l’odeur ou la puanteur des lieux où Michel-Ange évolue : sa maison à Florence et la carrière de Carrare d’où il a tenté d’extraire les âmes blanches qu’il a ensuite offertes au monde – même 500 ans plus tard, nous sommes toujours époustouflés par ces âmes de marbre. 

Biopic historique d'Andrey Konchalovsky. 3,5 étoiles AlloCiné.

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