Haoui.com

La vie mensongères des adultes


" Deux ans avant qu'il ne quitte la maison, mon père dit à ma mère que j'étais très laide. " Giovanna, fille unique d'un couple de professeurs, vit une enfance heureuse dans les hauteurs de Naples. L'année de ses douze ans, elle surprend une conversation dans laquelle son père la compare à Vittoria, une tante à la réputation maléfique. Bouleversée par ce rapprochement aussi dévalorisant qu'inattendu, Giovanna va chercher à en savoir plus sur cette femme. En fouillant l'appartement, elle déniche de rares photos de jeunesse sur lesquelles son père se tient aux côtés d'une personne mystérieusement recouverte de feutre noir. Elle décide alors d'aller à la rencontre de cette Zia Vittoria habitant les quartiers pauvres de Naples. Dans cette partie de la ville qui lui était inconnue, l'adolescente découvre un autre univers social, une façon d'être plus spontanée. Incitée par sa tante à ouvrir les yeux sur les mensonges et les hypocrisies qui régissent la vie de ses parents, elle voit bientôt tout le vernis du monde des adultes se craqueler. Entre grandes espérances et cuisantes désillusions, Giovanna cherche sa voie en explorant les deux visages de la ville, comme deux aspects de son identité qu'elle tente de concilier.

Repertoire Image

L’auteure

Elena Ferrante (née, selon ses propres dires, en 1943 à Naples) est une écrivaine italienne.

L'auteure derrière le pseudonyme tient absolument à rester dans l'ombre et refuse par conséquent la publicité et les apparitions télévisées, acceptant seulement en de rares occasions les interviews écrites. Lors de celles-ci, elle a reconnu être une femme, mère de famille, et que son œuvre était d'inspiration autobiographique.

Selon certaines hypothèses, il pourrait s'agir d'Anita Raja, éditrice et traductrice italienne de Christa Wolf en particulier, ou bien de son mari, l’écrivain Domenico Starnone. Le 2 octobre 2016, dans quatre médias internationaux, Il Sole 24 Ore en Italie, Mediapart en France, Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung en Allemagne et The New York Review of Books aux États-Unis, le journaliste Claudio Gatti affirme avoir percé le mystère en observant une corrélation forte entre les droits d'auteur qu'Edizioni E/O, la maison éditrice d'Elena Ferrante, perçoit de ses ouvrages, et les honoraires que la société verse la même année à la traductrice Anita Raja. Ni Anita Raja, ni Edizioni E/O n'ont confirmé ou démenti cette hypothèse déjà envisagée depuis quelques années comme plausible par plusieurs personnes.

Lors d'un entretien non enregistré avec le journaliste italien Tommaso Debenedetti, paru dans le quotidien El Mundo (Espagne), Anita Raja aurait confirmé être Elena Ferrante. Il est important néanmoins de préciser que Tommaso Debenedetti s'est spécialisé depuis des décennies, selon ses propres dires, dans la publication de fausses nouvelles « afin de démontrer à quel point il est facile de manipuler l'opinion sur les réseaux sociaux ».

Le lectorat est partagé entre curiosité et indignation en réaction à ce qu'il considère comme une investigation intrusive.

Une analyse scientifique basée sur la comparaison des œuvres d'Elena Ferrante avec un corpus de 150 livres italiens par 40 auteurs différents a attribué, sur la base du vocabulaire utilisé, la paternité des œuvres à Domenico Starnone. Ce travail d'investigation a été conduit par l'Université de Padoue et des experts de Pologne, France, Grèce, Italie, Suisse et États-Unis ont participé à cette analyse. Les investigations ont aussi conclu qu'il s'agissait du travail d'une seule plume, à savoir celle de Domenico Starnone (qui est aussi le mari de Anita Raja, traductrice qui avait été désignée par C. Gatti comme Elena Ferrante). Afin d'arriver à ce résultat, neuf méthodes différentes en attribution d'auteur ont été appliquées sur le corpus de romans italiens. (Recourir à une seule méthode est trop peu fiable.

Traduits dans quarante langues, les livres d’Elena Ferrante bénéficient d'un lectorat nombreux en Europe et en Amérique du Nord. En 2015, Roberto Saviano propose la candidature de son roman L’amica geniale au prix Strega, ce que l’auteur accepte.

Editions Gallimard. 416 pages. 22€.

">