Le capital-risque, en savoir plus

Le capital risque est la branche du capital investissement consistant à prendre des participations (généralement minoritaires) dans des sociétés non cotées n'ayant pas encore trouvé leur point d'équilibre. Ne profitant pas d'un résultat positif dégageant des marges, n'étant que difficilement éligibles aux prêts bancaires, ces sociétés en phase de démarrage (startup) doivent obtenir des fonds propres de la part d'investisseurs pour financer leur activité...

Les investisseurs en capital risque apportent du capital, leurs réseaux et leur expérience à la création et aux premières phases de développement d'entreprises innovantes ou de technologies considérées comme à fort potentiel de développement et de retour sur investissement.

À la fin 2015, en comptant les dix années précédentes, les 196 fonds de capital risque français ont dégagé une plus-value annuelle moyenne nette de 2,6%. 

Terminologie
Le terme « risque » n'a pas toujours d'équivalent dans les autres pays, où l'on emploie souvent venture capital. On note tout de même l'allemand « risikokapital », l'espagnol « capital riesgo » le portugais « capital de risco ». Au Canada, on utilise l'expression « capital de risque » plutôt que « capital-risque ».

Des professionnels français ont souvent cherché d'autres termes, plus proches de l'expression américaine : « capital aventure », « capital croissance », « capital innovation ».

Histoire
Le capital risque a été créé juste après la seconde guerre mondiale par Georges Doriot, un Français émigré aux États-Unis, professeur à Harvard et fondateur de l'INSEAD.

L'activité a connu sa plus forte période de croissance au cours des années 1990 aux États-Unis, grâce au succès de la bourse de croissance, le Nasdaq américain, lorsqu'il a bénéficié de la préférence boursière pour les jeunes sociétés, qui a offert des capitalisations boursières sans équivalent dans l'histoire à de nombreux sites Internet (AOL, Amazon, Yahoo et EBay), mais aussi des nouvelles sociétés de biotechnologies (Amgen, Genentech, Decode Genetics, 23andMe, Genset, et Transgene). Il a ainsi financé pour 11,8 milliards de dollars, soit 44 % de plus que le record atteint en 1995, la moitié des 692 introductions en Bourse réalisées aux États-Unis en 1996.

En France, après un pic en 2008, suivi d'un creux en 2012, l'activité est à la hausse avec par exemple 758 millions d'euros investis dans 499 sociétés en 2015. Aux États-Unis, ce sont près de 60 milliards de dollars qui ont été investis cette année là dans plus de 5 000 sociétés.

Impératifs d'investissement
Un fonds de capital risque doit investir dans des sociétés offrant une espérance de rentabilité élevée et donc des perspectives de croissance forte. Son portefeuille se compose de projets qui échouent ainsi que de projets qui réussissent et doivent compenser les pertes réalisées sur les premiers. C'est par la revente des sociétés financées (appelées en France sociétés affiliées) à d'autres sociétés ou par leur introduction en bourse, par exemple sur Alternext, ou l'Eurolist à Paris que les fonds réalisent leurs plus-values.

La sélection des projets (financer les meilleurs et écarter ceux aux perspectives moins prometteuses) est essentielle dans ce secteur d'activité. Cette étape passe inévitablement par l'analyse du plan de développement de l'entreprise (business plan) et du modèle d'entreprise (business model). Les investisseurs sont souvent prêts à partager les caractéristiques qu'ils utilisent pour évaluer des projets financiers.

Les investisseurs apportent souvent plus que du capital et un véritable accompagnement des entrepreneurs qu'ils financent.

La définition française du capital risque inclut parfois à tort les LBO (leveraged buy out), qui sont des opérations très différentes de rachat avec effet de levier (autrement dit avec une forte part d'endettement par rapport à la mise en capitaux propres). La lisière avec le capital développement (investissements minoritaires au capital de PME) est plus floue. Ce dernier relève d'entreprises ayant déjà atteint un point d'équilibre mais nécessitant d'accélérer encore leur croissance.

Le capital risque se distingue par une plus forte composante technologique et une plus grande capacité à financer les pertes initiales pour favoriser le développement d'une technologie. Ses domaines de prédilection ont été, jusqu'à présent, les technologies de l'information et de la communication (TIC) et les biotechnologies. Depuis quelques années les capital-risqueurs s'ouvrent de plus en plus aux technologies du développement durable en misant notamment sur les énergies renouvelables.

Acteurs
Une soixantaine de sociétés d'investissement sont actives en France. La plupart se sont créées à partir de 1997, sous l'effet conjoint de la création de fonds communs de placement à l'innovation (FCPI) et de l'engouement pour les startups Internet.

Un nouveau type d'acteurs de micro-capital-risque se développe également depuis la crise financière de 2008 et le durcissement de l'accès aux crédit bancaires. Ces acteurs concentrent leurs actions sur des investissements minoritaires de petite taille, généralement inférieurs à 50 000 euros. Ce type de financement, similaire à l'action des business angels, s'illustre dans le capital risque de proximité, essentiellement organisé par régions et est aujourd'hui complété par une offre professionnelle et présente sur l'ensemble du territoire français.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Nikolai Sorokin - Fotolia.com.

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