|
La révolte des vignerons de la Champagne en 1911 La révolte des vignerons de la Champagne en 1911, les « cossiers » (en patois champenois), est la seconde grande manifestation du début du XXe siècle liée à la production de vin. Elle fait suite à la Révolte de 1907 dans le Languedoc bien que les viticulteurs champenois manifestent pour des raisons différentes… Un début de révolte marnais La « Fédération des syndicats viticoles de la Champagne », face à la colère de ses adhérents, organise un grand meeting le 16 octobre 1910 à Épernay, rassemblant 10 000 personnes. Le 4 novembre suivant, une grève de l'impôt est proclamée dans plusieurs communes de la Marne. Des « manifestations punitives » sont organisées détruisant caves et celliers de plusieurs négociants dits « fraudeurs », notamment à Ay et Épernay. Le gouvernement, à la demande du préfet de la Marne, fait intervenir le 31e régiment de dragons ainsi que quatre autres régiments en renfort, notamment pour couper l'accès aux villes et protéger les négociants en vin. Le préfet s'engage le 20 janvier à « obtenir l'arrêt de l'achat de vins étrangers », calmant ainsi la révolte. Le 11 février 1911, l’État interdit l'utilisation de vins ne provenant pas de l'aire d'appellation pour bénéficier du nom « champagne ». La riposte auboise La mobilisation des viticulteurs aubois est plus forte et culmine le 9 avril 1911 à Troyes. Le comité d'organisation, conduit par Gaston Cheq, prend la tête du cortège, arborant des « insignes aux allures de médailles distribuées lors des comices agricoles ». Il est suivi par les femmes en tenue de travail, puis par les hommes en habits du dimanche. Les manifestants brandissent des pancartes rappelant leurs villages d'origine, intitulant leur délégation le « bataillon de fer », et agitent, face à la troupe à cheval, autant de drapeaux rouges que de drapeaux tricolores. Tout comme dans le Languedoc, les photographes prennent des clichés pour éditer des cartes postales généralement favorables aux manifestants. Beaucoup d'ailleurs prennent la pose en dépit du risque évident, puisque qualifiés de « mutins ». Deux départements s'opposent Suites En 1927, après sept années de batailles judiciaires, la majorité du vignoble aubois, dont la côte des Bar, revient dans la délimitation de la Champagne viticole. En 2013, l'appellation en production s'étale sur cinq départements : la Marne (66,38 %), le tiers restant réparti sur l'Aube, l'Aisne, la Haute-Marne et la Seine-et-Marne. La révolte dans la culture et postérité À Bar-sur-Aube, la statue de Gaston Cheq atteste toujours de l'importance de cette révolte dans l’histoire régionale afin que les vignobles aubois conservent l'appellation Champagne. Une coopérative de vignerons vinifie toujours une cuvée en son honneur. Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Un très bon champagne : 51500 - CHAMPAGNE PREVOST-HANNOTEAUX http://www.meilleur-champagne-paris.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |