Histoire extraordinaire : la légende de Calimity Jane

Son nom était Martha Jane Cannary. Elle naît le 1er mai 1852 à Princeton au Missouri dans une famille de paysans. Elle a trois sœurs et deux frères dont elle est l'aînée. Leurs parents les laissant souvent livrés à eux-mêmes, elle apprend très tôt à s'occuper d'eux. Enfant, elle aimait beaucoup s'amuser à l'extérieur et apprend tôt à monter à cheval, arrivant à dresser bientôt les plus têtus d'entre eux...

En 1865, la famille part pour le Montana, empruntant la piste de l'Oregon. Elle a alors treize ans. Pendant le voyage, qui dure cinq mois, elle participe à la chasse avec les hommes. Sa mère Charlotte Cannary meurt pendant le voyage. La même année, la famille émigre à nouveau, cette fois pour Salt Lake City, Utah, où son père disparaît (jamais personne n'a su s'il était mort ou s'il était parti recommencer sa vie ailleurs) en 1868.

Commence alors la vie aventureuse qui la rendra célèbre. Elle rejoint deux ans plus tard le général George Custer en qualité de scout (guide, éclaireur). Elle fait campagne en Arizona contre les Amérindiens. Elle commence à porter des habits d'homme. Elle exécute de dangereuses missions, participe à plusieurs campagnes et devient très habile au tir.

D'après ses mémoires, c'est pendant sa période scout qu'elle gagne le surnom de Calamity Jane. Engagée par le général George Crook, il lui est ordonné de partir avec un détachement dans le Wyoming. Parti pour plusieurs jours, le groupe de soldats subit plusieurs escarmouches amérindiennes au cours desquelles six soldats sont tués et de nombreux autres sérieusement blessés. De retour vers le fort, à quelques kilomètres seulement de celui-ci, le détachement tombe dans une embuscade. Le capitaine est blessé. Se retournant, Martha s'aperçoit que l'officier va tomber de son cheval. Elle galope alors vers lui et l'attrape avant qu'il tombe. Elle le hisse sur son cheval, devant elle, et le ramène au fort, lui sauvant la vie. Une fois guéri, le capitaine lui aurait dit, en plaisantant : « Je vous baptise Calamity Jane, l'héroïne des plaines. » Ce surnom ne l'aurait plus jamais quittée.

Au cours de ses campagnes, elle est la première femme blanche à pénétrer dans les Black Hills, alors contrôlées par les Sioux, dont ce sont les montagnes sacrées. En 1875, elle fait partie de l'expédition géologique menée par le professeur Walter Jenney, l'Expédition des Collines noires, c'est à cette occasion qu'apparaît dans la presse Calamity Jane. Elle doit ensuite rejoindre le général Custer à Little Big Horn. Durant son voyage, elle est contrainte de traverser à la nage la rivière Platte, à la suite de quoi elle tombe malade. Elle est rapatriée au Fort Fetterman, où elle reste quatorze jours. Puis, ayant récupéré, elle se met en route pour Fort Laramie. Là, elle rencontre Wild Bill Hickok. Elle fait la route avec lui jusqu'à Deadwood. Puis elle assure la liaison, en qualité de courrier, entre Custer, encore dans les Black Hills, et Deadwood. Un jour d'août 1876, son ami Wild Bill Hickok est tué d'une balle derrière la tête dans un "saloon" de Deadwood. Bien que l'on prête à Calamity Jane une aventure avec ce dernier, il semblerait qu'ils n'aient été en fait que de très bons amis, sans plus, et que le père de son enfant (Janey) ne soit autre qu'un lieutenant avec qui elle aurait eu une liaison quelque temps.

Elle serait alors partie à la recherche de l'assassin, un nommé Jack McCall, et l'aurait attrapé pour le livrer à la justice. Mais celui-ci se serait échappé. Il a été repris quelque temps plus tard, jugé puis pendu.

Elle quitte Deadwood en 1877 avec le septième régiment de cavalerie. L'année suivante, elle fait un peu de prospection. Puis elle fait des navettes entre différents forts et villes, convoyant un attelage de bœufs, les animaux les plus résistants pour ce genre de trajets dans cette région précisément. Elle ne cesse de changer d'activité (cuisinière pour les ouvriers de chemins de fer ou pour les cow-boys dans des ranchs ou saloons, infirmière lors d'une épidémie de variole à Deadwood en 1878, lingère dans des bordels tenus par son amie Dora DuFran (en)) et de voyager, allant du Wyoming, vers l'Oregon, ou encore vers la Californie, élevant du bétail ou le convoyant. En 1882, elle refuse de participer au spectacle populaire de Buffalo Bill, le Buffalo Bill’s Wild West. 

Elle se marie avec une brute, William Steers avec qui elle a un fils Little Calamity qui meurt nourrisson, puis rencontre en 1885 à El Paso Clinton Burke, un Texan avec qui elle veut enfin se poser. Ils se marient en 1887 et donnent naissance à une petite fille, Jessie. La famille part alors pour le Colorado, où ils ouvrent un hôtel. Puis ils voyagent encore de ville en ville pour revenir à Deadwood, dix-sept ans après le départ de Martha. Ses anciens amis sont ravis de la revoir ; certains veulent mettre par écrit ses aventures et d'autres lui proposent de les jouer. Entre-temps son mari la quitte. Elle participe ensuite à plusieurs spectacles centrés sur le mythe de l'Ouest américain (Wild West Shows, Great Rocky Mountain Show de Tom Hardwick en 1884), en vogue à l'époque. Le 20 janvier 1896, elle est engagée au Dime museum du cirque Kohl & Middleton à Chicago et Minneapolis, dont elle profite pour publier son autobiographie. En 1901, elle est internée dans une maison de pauvre : une journaliste de New York vient la chercher pour la faire participer à l’Exposition Pan Américaine de Buffalo mais, alcoolique et ingérable, elle est vite renvoyée.

Elle meurt le 1 août 1903 d'une pneumonie. Deux de ses amis transportent son corps de la ville de Terry à Deadwood, où les membres de la Société des Pionniers des Black Hills organisent des funéraillesprestigieuses. Habillé de blanc, placé dans un cercueil capitonné, son corps est exposé dans l'arrière-salle d'un saloon, où tous les habitants de Deadwood peuvent venir lui faire un dernier adieu.

Elle est enterrée au cimetière du mont Moriah (Deadwood), à côté de Wild Bill Hickok, selon sa volonté.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici


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