Juliane Koepcke, survivante d’une chute de 3.200 mètres

Juliane Margaret Beate Koepcke, née le 10 octobre 1954 à Lima, est une biologiste allemande, principalement connue pour avoir survécu à une chute de 3 200 mètres lors de l'accident d'avion du Vol  LANSA 508 en décembre 1971…

Les parents de Juliane Koepcke, Hans-Wilhelm Koepcke et Maria Koepcke, tous deux biologistes, émigrent à la fin de la Seconde Guerre mondiale d'Allemagne au Pérou afin de faire de la recherche sur la biodiversité dans la forêt tropicale amazonienne.

Après avoir vécu à Lima, la famille s'installe à la fin des années 1960 dans une station de recherche sur la forêt tropicale créée par Hans-Wilhelm Koepcke, la Panguana.

Le 24 décembre 1971, veille de Noël, Juliane, âgée de 17 ans, prend l'avion en compagnie de sa mère à Lima pour un vol vers Pucallpa afin de rejoindre son père. Ce vol d'une heure est effectué par un appareilLockheed L-188 de la compagnie aérienne péruvienne Líneas Aéreas Nacionales S. A. (LANSA). L'avion, pris dans un orage, se disloque à une altitude de 3 200 mètres et s'écrase dans la forêt tropicale péruvienne dans le district de Puerto Inca. Juliane Koepcke reste attachée à son siège qui finit par atteindre la canopée qu'elle traverse avant de s'immobiliser sur le sol. La jeune femme est la seule personne survivante des 92 passagers et membres d'équipage du vol  LANSA 508.

Elle survécut à la chute avec une fracture de la clavicule, une entaille au bras droit et un œil droit tuméfié.

La première de ses priorités fut de retrouver sa mère qui était assise à côté d'elle dans l'avion, mais elle n'y parvint pas. Elle apprit plus tard que sa mère avait survécu dans un premier temps, mais qu'elle succomba à ses blessures plusieurs jours après.

Elle trouva quelques friandises qui constituèrent sa seule nourriture. Après avoir cherché sa mère et d'autres passagers, elle repéra un petit cours d'eau qu'elle se mit à suivre en aval du lieu de l'accident, suivant ainsi le conseil de son père, qui lui avait appris que cela finirait par la conduire à la civilisation. Le cours d'eau lui permit de se désaltérer et constitua une voie praticable dans la jungle épaisse de la forêt vierge.

Au cours de son périple, la jeune femme arrivait à peine à dormir la nuit à cause des insectes qui la piquaient de toutes parts ; les piqûres finirent par s'infecter. Au bout de neuf jours, elle tomba sur un canoë amarré près d'un abri, dans lequel elle trouva le moteur du canoë ainsi que de l'essence. Elle suivit une fois de plus les conseils de son père et versa de l'essence sur ses plaies, ce qui lui permit d'extraire trente-cinq asticots de son bras. Elle attendit ensuite l'arrivée de secours. Plus tard, elle dit qu'elle était restée sur place malgré son envie de partir, et qu'elle n'a pas pris le canoë parce qu'elle ne voulait pas le voler.

Plusieurs heures plus tard, les bûcherons qui se servaient de cet abri arrivèrent et soignèrent ses blessures tant bien que mal. Le lendemain matin, ils la transportèrent en canoë jusqu'à un dépôt de bois, ce qui leur prit sept heures. De là, un pilote l'évacua vers un hôpital, où son père l'attendit.

En 1972, elle se rend pour la première fois en Allemagne, entreprend des études de biologie à l'université Christian Albrecht de Kiel, puis à l'université Louis-et-Maximilien de Munich. Elle retourne régulièrement au Pérou où elle a pris la direction de la station de recherche créée par son père, la Panguana.

En 1974, le cinéaste italien Giuseppe Maria Scotese raconte son histoire dans le film I miracoli accadono ancora, et, en 2000, Werner Herzog réalise le téléfilm documentaire Les Ailes de l'espoir dans lequel Juliane Koepcke raconte son aventure.

Elle est également connue sous son nom de femme mariée, Juliane Diller.

Texte et photo sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Cancillería del Perú.


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