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L’économie collaborative : vers la fin du capitalisme ? L’économie collaborative est une activité humaine de pair à pair, qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d'organisation du travail et d'échanges. Elle repose sur une société du partage, qui passe par la mutualisation des biens, des espaces et des outils, des savoirs (l'usage plutôt que la possession), l'organisation des citoyens en "réseau" ou en communautés et généralement l'intermédiation par des plateformes internet. Selon l’essayiste américain, Jeremy Rifkin, la conjonction des nouvelles technologies et de l’économie collaborative entraînera l’éclipse du capitalisme...
Le coût marginal zéro La fin de la concentration capitaliste La relocalisation de l’économie est un facteur de résilience. Des recherches sur les écosystèmes naturels ont établi que la nature n’optimise pas l’efficacité mais assure une balance optimale entre l’efficacité et la résilience. Le journal Science du 22 mai 2015 rapporte les enseignements d’une analyse du plancton océanique effectuée entre 2009 et 2013. Pour la plupart des organismes marins la collaboration est plus importante que la compétition. La conjonction de la collaboration et de la résilience dans l’économie pourrait être la source d’une supériorité de l’économie collaborative délocalisée sur l’économie capitaliste. Une alternative incertaine Il est aussi régulièrement fait référence à un mouvement qui conduirait à supprimer le salariat pour lui substituer une société reposant sur une multitude d'offreurs (tout à chacun pourrait le devenir afin de mobiliser au mieux les ressources). Cela pose la question des travailleurs indépendants et de l'explosion de leur nombre (ex : des livreurs, des chauffeurs, des jardiniers et...). Si cela n'est pas sans interroger le droit du travail la société a effectivement changé de visage puisque les travailleurs indépendants sont beaucoup plus nombreux qu'il y a une dizaine d'années et le salariat n'est plus l'unique modèle (même s'il demeure dominant). L'essentielle de cette question réside dans la protection sociale offerte aux travailleurs indépendants et de l'éventuelle adaptation des mécanismes existant. Débat autour d'une régulation L’investissement La confiance "Dans son rapport sur l’économie collaborative rendu en février 2016, Pascal Terrasse, député d’Ardèche, soulève le point de la fiabilité des systèmes de notations et d’avis en ligne. En se basant sur le baromètre 2015 de l’institut Opinion Way sur le commerce entre internautes, il rappelle que 74 % de ces internautes trouvent essentielle la possibilité de noter ses pairs pour instaurer une confiance. Et pourtant, d’après le député, les systèmes de notations ne sont pas toujours fiables." Déjà la quasi-totalité des grands réseaux sociaux collaboratifs ont institué un classement fondé sur la réputation et la fiabilité des membres. Chaque membre est ainsi doté d’un «capital social ». Ces plateformes mettent également en place des systèmes afin de permettre la vérification d'identité de ces utilisateurs (scanner des pièces d’identité, lier ses comptes Facebook et/ou Google au compte de la plateforme, contrôle de l’identité (pas de pseudonyme), etc.). Afin d’inspirer confiance, nombreuses sont les plateformes qui permettent (voire imposent) d’écrire un cours résumé pour se présenter, mais également d’insérer une photo d'identité. Enfin, pour accroître le capital confiance de ces utilisateurs, certaines plateformes imposent le paiement en ligne. Pourtant, cette confiance pose certaines limites. Thierry Pénard, Mehdi Farajallah, Robert Hammond ont mené des expériences en France et aux États-Unis pour y soulever une forme de comportements discriminatoire de la part de certains utilisateurs de Blablacar et de AirBnB. « Deux études américaines menées sur la plateforme AirBnB mettent en évidence des comportements de discriminations raciales. Ainsi, Edelman et Luca (2014) montrent qu’à New York, un logement Airbnb proposé par un hôte « afro-américain » est 12 % moins cher qu’un logement à caractéristiques identiques proposé par un hôte « blanc ». De même, Edelman, Luca et Svirsky (2016) observent que sur AirBnB, la probabilité d’accepter une demande de réservation est plus faible lorsqu’elle émane d’une personne ayant un nom à consonance afro-américaine. » De la même façon, une étude menée sur le site de covoiturage Blablacar (Farajallah, Hammond et Pénard, 2016) montre que « les conducteurs ayant un nom à « consonance arabe ou musulmane » ont une probabilité plus faible de remplir leur voiture que des conducteurs ayant un nom à « consonance française » et affichent des prix plus bas sur les trajets qu’ils offrent ». « Si l’environnement numérique peut réduire les discriminations, en facilitant les interactions et transactions anonymes, il peut aussi les exacerber et attiser les discours racistes comme on le voit sur les réseaux sociaux. Des plateformes numériques comme AirBnB, Facebook ou Blablacar permettent de rendre plus visibles les discriminations et de mieux quantifier leurs effets (et leur coût économique) ». Ainsi dans ce contexte-là, AirBnB a mis en place un certain nombre de mesure tel que l’obligation de respecter une charte interdisant toute forme de discrimination et de développer un système de réservation instantanée. L'assurance Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Fotolia.com. Des espaces pour le travail collaboratif et créatif : 75002 - OPEN MIND KFE PARIS CLERY http://www.espace-co-meeting-paris-clery.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |