Après DAESH, il faut déminer

« En raison de la nécessité d’anticiper les actions de stabilisation dans la région de Mossoul, d’autres actions de formation au déminage sont d’ores et déjà en préparation. En effet, d'octobre 2016 à juillet 2017, la bataille de Mossoul a fait rage. Les troupes engagées dépendent pour une part du gouvernement central irakien et pour une autre part du gouvernement de la région autonome du Kurdistan. Qaraqosh, la plus grande ville à majorité chrétienne d’Irak est libérée après 26 mois d’occupation ainsi qu’une dizaine de villes, notamment situés dans la plaine de Ninive... »

Fours à micro-ondes piégès par DAESH

« Les associations L’Œuvre d’Orient, présidée par le Vice-amiral (2S) Pierre Sabatié-Garat, et Fraternité en Irak, présidée par Faraj-Benoit Camurat ainsi que la Fondation Saint Irénée soutiennent les minorités persécutées dans cette région, notamment les chrétiens d’Orient. Unissant leurs moyens au sein d’une plate-forme commune, elles ont mandaté l’ONG Hamap-Humanitaire pour effectuer une reconnaissance dans la vallée de Ninive afin de dresser l’état des lieux de la pollution par la présence de mines et d’EEI et d’identifier les entités les plus adaptées à recevoir une formation.

En effet si cette zone a été libérée récemment de la présence humaine de DAESH, elle n’a pas été libérée de la présence de mines et d’EEI posés pendant l’occupation au moment du retrait de cette force.

L’ONG Hamap Humanitaire, en coopération étroite avec GEODE, a donc envoyé sur place un expert en destruction des EEI afin d’y mener une enquête dans toute la zone, de manière à évaluer la pollution pyrotechnique ainsi que les mesures à prendre pour permettre le retour des habitants dans les villes et villages le plus rapidement possible. Un second expert de la Fondation Digger a aussi été inclus dans cette mission d’évaluation pour définir la possibilité de mettre en place des technologies innovantes en vue de participer en sécurité à la dépollution et au déblaiement des décombres potentiellement piégés dans ces localités. 

L’évaluation a montré que DAESH avait des velléités de retour vers la plaine de Ninive et tentait de reprendre position dans les villes de Tel Keiff et Bartala. Les combats font rage entre les forces terroristes et les peshmergas kurdes. Dans les autres villes et villages, Batnaya, Ba’ashiqda, Karamaless et Qaraqosh, c’est la désolation qui règne. DAESH s’est retiré en laissant des ruines et des pièges et en incendiant ce qui restait debout. Les ruines, résultat des batailles qui ont eu lieu pour libérer la plaine de Ninive, sont piégées avec des engins explosifs improvisés mais pas seulement. En effet, il a été découvert, entre autres choses, un atelier de fabrication d’EEI dont des matériels électroménagers dans le but de piéger les logements encore intacts pouvant être réintégrés par les propriétaires.

Les deux experts déployés ont permis ainsi de faire une évaluation précise de la problématique liée à la pollution pyrotechnique par EEI. Celle-ci est très importante. Ainsi il a été relevé visuellement la présence d’une bonne vingtaine de ces engins, sans utiliser de jumelles, dans la cour de l’université située entre Qaraqosh et Karamaless, généralement sous la forme de plateau de pression légèrement enfouis sous des gravats.

Dès lors que la ville de Mossoul sera libérée, ainsi que toute la vallée de Ninive, il est important qu’aux experts déjà formés puissent s’ajouter des volontaires, des autres communautés, formés professionnellement à des méthodes de destruction des EEI présents dans les gravats, les maisons, les appartements, les lieux publics et privés.

Cette formation devrait déboucher sur la dépollution des villes et villages, en fonction des priorités définies par les responsables locaux avec des actions d’assistance technique lors des activités opérationnelles.

Aux hommes formés et entraînés, pourraient être associées des technologies innovantes développées par Digger, avec des engins adaptés, permettant de réduire au maximum le risque lors des opérations de déblaiement, de dépollution pyrotechnique et de restauration de la vie sociale et économique en vue du retour des communautés vers leurs habitations.

Le Centre de crise et de soutien du Ministère des Affaires étrangères est actuellement sollicité pour continuer à appuyer de futures opérations de déminage et de formation au déminage en soutien de l’initiative commune des ONG françaises présentes sur le terrain telles que « L’Œuvre d’Orient », « Fraternité en Irak » et la « Fondation Saint Irénée ». Cette concentration des efforts, au profit de l’Irak et des minorités victimes de persécutions ethniques et religieuses, permettra de continuer à mobiliser les experts démineurs français réputés pour leur excellence, accélérant ainsi le retour des populations déplacées chez elles en toute sécurité.

Début 2018, Hamap-Humanitaire va repartir à Erbil effectuer une autre formation identique à celle de Souleymanie pour 20 autres experts.

Vous voyez que nous sommes loin d’avoir délaissé le domaine des mines …

Mais laissons la place à nos bénévoles, car c’est par leur action également que nous faisons aussi de très belles choses, dans le domaine de la santé et de l’éducation. Les prochains articles seront leurs témoignages à travers les diverses expériences qu’ils vivent  sur le terrain au cours de leurs missions.

Si vous n’avez pas lu les articles précédents, vous pouvez les retrouver sur le site de HaOui en cliquant ici, //www.haoui.com/recherche-haoui-articles.php?recherchearticles=hamap. Vous pouvez également, à tout instant, nous rejoindre sur notre site www.hamap-humanitaire.org pour vous inscrire, prendre connaissance de notre actualité, voir les projets que nous mettons en œuvre et soutenir notre ONG Hamap-Humanitaire. »

Joël Kaigre, fondateur d'Hamap.

http://hamap-humanitaire.org


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