La finale

Toute la famille Verdi est aux petits soins pour s’occuper de Roland, le grand-père, qui perd un peu la boule ces derniers temps. Tous sauf JB, l'ado de la famille, qui n'a qu'un seul but :  monter à Paris pour disputer sa finale de basket. Mais ses parents, bloqués ce week-end-là, lui demandent d’y renoncer pour surveiller son grand-père. JB décide alors de l’embarquer avec lui… Pendant ce voyage, rien ne se passera comme prévu…

D’où venez-vous Robin Sykes ? 
J’ai longtemps été premier assistant réalisateur (pour, entre autres, Thomas Vincent, Eli Chouraqui,Dai Sijie…). En 2001, j’ai réalisé un court métrage, La nuit du chien, qui a remporté un prix au festival du film policier de Cognac. Dans la foulée des producteurs m’ont démarché et j’ai commencé à écrire des scénarios pour d’autres.

Plus tard, j’ai passé quatre ans sur un thriller très noir que je devais cette fois-ci réaliser. Le projet ne s’est pas monté, il s’est arrêté en pleine préparation. J’en suis sorti rincé et j’ai ressenti le besoin de m’aérer, d’aller vers quelque chose de beaucoup plus léger. De là est venue l’envie d’écrire une comédie.

Comment est née l’idée de La Finale ? 
Je cherchais une histoire qui sorte un peu des comédies romantiques habituelles ou des simples comédies potaches, pour moi qui n’avais jamais écrit ce genre de cinéma, s’aventurer sur ce terrain était trop risqué. Je voulais surtout un thème qui n’avait pas encore été trop abordé dans la comédie.

Un truc un peu « osé ». C’était le cas pour ce personnage qui perd gentiment la boule avec l’âge, ce « papy zinzin » comme j’aime à l’appeler. Je suis donc parti de ce postulat.

Est-ce une histoire personnelle ? La Finale n’est pas un récit autobiographique. Mais en essayant de faire du cinéma pour les gens que j’aime, j’ai forcément mis beaucoup d’eux dans mes personnages. Du coup, je dois reconnaître qu’ils trouvent tous grâce à mes yeux.

Quand Roland a des relents de racisme  colonialiste, il m’est difficile de le détester car ses réflexions je les ai déjà entendues dans mon entourage familial: elles sont déplacées et totalement inadmissibles aujourd’hui mais elles ne sont en rien sincères. C’est culturel et générationnel. Bien plus bête que méchant.

Idem pour le papa de JB : dans cette histoire, il a le mauvais rôle mais je ne peux que l’aimer car c’est un père inquiet qui se retrouve face à une situation difficile à gérer. Même l’insolence ou l’arrogance adolescente de JB envers son grand-père au début du film me semblent plus attachantes que choquantes.

Vous êtes-vous également inspiré de célèbres films de duo ? 
Inspiré non, mais avec Antoine Raimbault, mon co-scénariste, nous en avons clairement repris les codes. Des films comme La chèvre ou Les spécialistes mettent en scène des personnages que tout oppose et qui se retrouvent contraints et forcés de partager une aventure.

La maladie de Roland, c’est un peu cette paire de menottes qui lie le flic au voyou. Elle oblige nos deux personnages qui se connaissent mal et appartiennent à des générations différentes à avancer main dans la main. Pour JB., ce grand-père est un vrai boulet mais sa dépendance l’oblige à ne pas le laisser tomber. Un peu comme Rain man le film de Barry Levinson. Et c’est évidemment au travers des péripéties provoquées par ces « chaines » qu’ils apprendront à se découvrir et à s’apprécier.

L’idée de faire revoir, comme en direct, la finale de la Coupe du Monde à un homme qui perd la tête est une très jolie idée. Quand vous est-elle apparue ? 
Très vite. Le film s’est quasiment construit à partir de cette idée car j’avais envie de réunir, dans ce qu’on appelle une comédie transgénérationnelle, deux personnages issus de la France d’hier et celle d’aujourd’hui pour montrer leur compatibilité.

Comédie de Robin Sykes. Prix d'interprétation pour Thierry Lhermitte au Festival International du Film de Comédie de l'Alpe d'Huez. 3,9 étoiles AlloCiné.


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