Tigre errant dans Paris : le directeur du cirque s'explique

Vendredi dernier une jeune tigresse de 18 mois de 200 kg s'est échappée du cirque Bormann Moreno installé dans le quinzième arrondissement de Paris. Le directeur du cirque Eric Boremann a du l'abattre alors qu'elle s'était réfugiée dans un square. Les réactions sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Les tweets violents, reprochant notamment l'exploitation d'une espèce en voie de disparition et l'utilisation de balles réelles au lieu d'une seringue hypodermique pour maîtriser l'animal, ont envahi la toile. La famille Bormann précise que l'animal était né et avait été élevé dans le cirque et que devant l'urgence de la situation, seul son abattage pouvait permettre de mettre fin à tout danger, les seringues hypodermiques n’étant pas d’effet immédiat. Les propriétaires du cirque n’excluent pas qu’un acte de malveillance soit à l’origine de la fuite du tigre...

Communiqué de la famille Bormann, propriétaire du cirque Bormann Moreno
« Nous avons perdu hier soir, dans des conditions tragiques, l’une de nos jeunes femelles tigres. Elle s’appelait Mevy et était âgée de 18 mois. Cet événement a bouleversé notre famille et les habitants du 15e arrondissement. Nous sommes dévastés. Nous comprenons la frayeur que la fuite de Mevy a pu provoquer et nous sommes profondément désolés pour les perturbations occasionnées. 

Hier soir, aux alentours de 18 heures, Eric Bormann le directeur du cirque et responsable des tigres s'apprêtait à nettoyer leur cage. Il a fait entrer Mevy dans un sas de sécurité. C'est à ce moment-là qu'il a constaté que l'une des portes du sas, d'ordinaire condamnée, était grande ouverte. La tigresse s'est échappée. Eric Bormann a d'abord tenté de l'amadouer et de la faire revenir. Face à la fuite du fauve, il s'est résolu à la poursuivre sur la voie publique avec l'arme que la loi l'oblige à détenir. 

L'utilisation d'un fusil hypodermique a été rapidement écartée, jugée trop risquée vu le délai d'action de cette méthode. Il nous fallait avant tout assurer la sécurité du public. 

Sans hésiter, et malgré l'immense douleur d'abattre un animal né dans notre cirque, nous avons ainsi pris nos responsabilités. Un geste terriblement douloureux mais nécessaire pour Eric Bormann, qui a réussi à neutraliser l'animal en une dizaine de minutes. 

L’amour des animaux est le cœur de notre métier, et ce depuis 8 générations que le cirque existe et 40 ans que nous sommes installés à Paris. Leur bien-être a toujours été au centre de nos préoccupations. C’est avec passion que nous travaillons chaque jour avec eux, que nous les voyons naître, les nourrissons au biberon, et que nous vivons au quotidien avec eux. Le respect des animaux et la sécurité de nos spectateurs ont toujours été nos moteurs. Eric Bormann, le propriétaire du cirque, est membre depuis 2012 de la Commission nationale consultative de la faune sauvage captive du Ministère de la Transition écologique et solidaire. Il siège en formation pour la délivrance des certificats de capacité à posséder un animal protégé par l'annexe de la convention de Washington. 

Les attaques de quelques associations de défense des droits des animaux sont aujourd’hui blessantes pour notre famille. Nos neuf tigres sont tous nés au cirque. Nous leur offrons une qualité de soins dont nous sommes fiers, alors que le tigre est une espèce en voie d’extinction en milieu sauvage. 

Notre installation récente dans le 15e arrondissement a fait l’objet d’un accompagnement en matière de sécurité de la part de la Préfecture de Police de Paris avec qui nous travaillons main dans la main pour assurer aux riverains et aux spectateurs une sécurité maximale. La défaillance du système de sécurité est un fait extrêmement rare dans le milieu du cirque. Aucune piste n’est écartée, y compris celle de la malveillance. Nous travaillons avec les forces de l’ordre et nous mettons en œuvre tous les moyens pour faire rapidement la lumière sur cet effroyable événement et apporter notre concours plein et entier à l’enquête qui va être engagée par les autorités compétentes. Nous nous réservons le droit d’engager des poursuites en fonction des conclusions. 

Nous remercions toutes celles et ceux qui se mobilisent pour nous soutenir et nous témoigner leur amitié et leur confiance. 

Le Cirque Bormann souhaite aujourd’hui reprendre ses activités et retrouver la sérénité pour continuer à offrir aux enfants et aux plus grands la joie et la découverte de numéros qui sont notre raison de vivre. »

Photo : Bormann Moreno.


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