Le pigeon biset, mal aimé des citadins ?

Le Pigeon biset (Columba livia) est une espèce d'oiseaux de la famille des Columbidés. C'est l'espèce qui comprend le pigeon domestique et la plupart des pigeons des villes mais qui subsiste également comme oiseau sauvage dans son milieu naturel original : les falaises et autres milieux rocheux. Le type domestique est différent du type sauvage...

L'espèce (Columba livia) a donné naissance à de nombreuses races élevées pour la chair, l'ornement ou la course (pigeon voyageur).

Domestication et retour à la vie sauvage, fonctions de son élevage
Le pigeon est domestiqué dans des colombiers en Asie mineure, au Proche-Orient ou en Iran depuis au minimum 5000 ans. Le pigeon biset sauvage niche dans les falaises sèches des rivages ou dans les parois raides des monts bien exposés au soleil, il est facile à l'Homme agriculteur et architecte de haute maison de terre de l'attirer dans des habitats à cavités encore mieux conçues pour échapper aux prédateurs. La description de l'espèce avant domestication est difficile, il semble que le plumage bleu-gris, la queue blanche, les plumes d'un vert violacé brillante sur le haut de la tête et du cou, ainsi que la barde de peau nue, nettement proéminente, à la base du bec, sont des caractères préexistants qui se sont renforcés au cours de la domestication. Mais il existe toujours des plumages blancs, noirs, pie ou brun, parfois bis ou bigarrés à des degrés divers.

Les colombiers de l'époque romaine, cités par Pline l'Ancien dans son Histoire Naturelle ont pour l'essentiel disparu, mais les colombiers européens construits du Moyen Âge au XIX  siècle constituent encore à eux seuls un patrimoine architectural, d'une variété de formes et de décorations qui n'a pas d'équivalent pour les basses-cours ou autres bâtiments d'élevage, hormis les écuries.

Le pigeon biset a été utilisé dès l'Antiquité par l'Homme pour de multiples fonctions (élevage d'oiseaux à chair tendre, récolte des petits œufs, réserve de nourriture carnée en cas de disette, colonie fournisseuse de fumier ou de compost pour les jardins, alerte de danger inédit ou messagerie volante, animation de ville, parcs ou spectacles...). Mais l'espèce est aussi redevenue sauvage à maintes reprises. Au XXe siècle, les parois verticales des immeubles en milieu chaud sont devenues des habitats de substitution, à condition de recéler des saillies, des failles ou des niches néo-gothiques. Les concentrations de pigeons remarquées dans certaines villes a donné une mauvaise réputation au pigeon, qu'on accuse à tort de transmettre des maladies : paratyphoïde, variole du pigeon, tuberculose... En effet, le pigeon et l'homme vivent en voisinage depuis des siècles sans partager plus de maladies que les autres espèces animales. Ses milieux urbains de prédilection sont aussi de plus en plus régulés par des oiseaux de proies prédateurs. 

Les pigeons de ville sont pour la plupart des pigeons bisets, (90 % à Paris) les autres espèces étant le Pigeon ramier (9 %) et le Pigeon colombin (1 %) . On trouve aussi de plus en plus la Tourterelle turque, plutôt dans les parcs, et en milieu semi-urbain ou péri-urbain, cette dernière n'est pas classée comme nuisible en France

Les pigeons bisets nichent dans des cavités de bâtiments. Leurs populations sont issues principalement sinon exclusivement d'animaux d'élevage ayant échappé au contrôle de l'homme (phénomène de marronnage). Ceci est mis en évidence par leurs phénotypes variés qui reflètent fréquemment des caractères sélectionnés chez certaines races domestiques (coloris blanc, roux, pigeon cravaté…). Certains sujets montrent cependant un phénotype tout à fait sauvage.

Les autres espèces sont issues de populations sauvages qui ont colonisé le milieu urbain.

Le pigeon ramier est de plus grande taille et niche dans les arbres des parcs et jardins. 

Perception par les citadins
Les pigeons de ville sont diversement appréciés. Leur présence ancienne fait qu'ils font souvent partie de la tradition d'un lieu, comme la place Saint-Marc à Venise. Un certain nombre d'habitants y sont attachés, prennent plaisir à les nourrir ou à les observer, tandis que d'autres développent une aversion voire une phobie à leur égard.

Le rat du ciel : c'est ainsi qu'il est surnommé dans certaines grandes villes de France.

La montée du risque pandémique lié au virus H5N1 de la grippe aviaire de 2003 à 2006 a justifié dans de nombreux pays une interdiction de nourrir les pigeons. En France un arrêté ministériel du 24 octobre 2005 interdit les rassemblements d'oiseaux ou leur vol en liberté, des dérogations pour les pigeons voyageurs sont ajoutées en 2006. Certaines métropoles interdisent de nourrir les pigeons, sauf en cas d'élevage.

Nuisances
Le pigeon de ville et principalement le biset (100 000 à Paris ), est responsable de nombreux maux et nuisances  :

- émission de fientes (odeurs) et de particules allergènes ;

- transport et transmission de maladies (bactéries, parasites, virus, dont, a priori rarement, celui de la grippe aviaire). La crainte de maladies transmises par des pigeons n'est pas nouvelle : En 1714, selon les chroniqueurs de l'époque, les pigeons de Paris ont été décimés par une maladie nommée « petite vérole ». On a décidé de tuer tous les survivants, croyant « qu’ils transportaient le virus chez les Hommes et les brebis ». Jean Blancouestime rétrospectivement qu'il pourrait s'agir d'un cas de grippe aviaire ;

- leurs nids sont réputés pour attirer rats et insectes, lesquels pourraient également transmettre des maladies ;

- nuisances sonores sur les toits des habitations ;

- dégradation des monuments par l'acidité des fientes et la salissure.

Régulation de la population
Diverses méthodes de régulation de sa population sont utilisées en ville :

- réduction de la quantité de nourriture apportée : interdiction de nourrissage ;
- empoisonnement ;
- chasse, piégeage au filet (cela est de moins en moins utilisé car dangereux et mal perçu par les habitants) ;
- introduction ou protection de rapaces, fauconnerie (effarouchement) ;
- mise en place de pigeonniers contraceptifs, dans lesquels il est plus facile d'attirer les pigeons et d'en contrôler la natalité et la santé ;
- stérilisation de pigeons, via chirurgie vétérinaire ou chimique avec de la nourriture.
- enlèvement des œufs de pigeonniers.

Texte et photo sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici.

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