The lost city of Z

L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d'Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire.

Entretien avec James Gray, scénariste et réalisateur 
Au cours du long et difficile chemin accompli pour porter à l’écran THE LOST CITY OF Z, ce film est devenu une véritable obsession pour moi – ce qui est somme toute assez logique étant donné son sujet. L’intérêt de Percy Fawcett pour l’Amazonie et ses peuplades était motivé par de nombreux facteurs et son histoire est marquée par d’incroyables rebondissements, mais lorsque j’ai lu le livre de David Grann, une idée m’a semblé particulièrement intéressante à explorer : celle de la soif de découverte de cet homme.

Son rêve de découvrir une ancienne civilisation amazonienne lui a permis d’endurer d’inimaginables épreuves, le scepticisme de la communauté scientifique, de terribles trahisons et les longues années passées loin de sa famille. Le film évoque également le problème des classes ainsi que la difficulté de certains individus à trouver leur place au sein de la société. J’ai aussi été fasciné par les conflits intérieurs de Fawcett.

Outre ses désaccords avec la communauté scientifique et l’armée britannique, c’est également un homme en contradiction avec lui-même, tout à la fois ambitieux officier qui n’apprécie pas de se voir confier une mission en apparence obscure, père de famille dévoué et patriote devenu grand aventurier, et soldat méticuleux et pragmatique qui croit secrètement, et de manière quasi spirituelle, à l’existence de The Lost City of Z.

Comme c’est souvent le cas dans mes films, THE LOST CITY OF Z explore le thème des liens familiaux. Je me suis particulièrement intéressé au lien indestructible qui unit Percy à sa femme, Nina, ainsi qu’à la relation complexe entre Percy et son fils aîné, Jack, qui a mal vécu l’absence de son père durant l’enfance mais se joint plus tard à lui pour ce qui se révélera être son ultime expédition. Enfin, j’ai été captivé par la relation de Percy à la jungle, laquelle est un personnage central du film.

Les scènes qui se déroulent en Amazonie ont été tournées au coeur de la forêt tropicale colombienne et bien que notre situation n’ait rien eu de comparable aux privations dont ont souffert Fawcett et ses hommes, nous avons tout de même été confrontés à notre lot de difficultés, qu’il s’agisse des serpents ou de la dengue.

En tant que pur New-Yorkais, j’étais on ne peut plus éloigné de mon élément ! Nous avions choisi de tourner le film en 35 mm (comme tous mes films jusqu’à présent), ce qui s’est révélé particulièrement difficile depuis le fin fond de la jungle car il fallait envoyer les pellicules tournées par avion à plusieurs milliers de kilomètres pour qu’elles soient développées et montées, si bien que nous ne pouvions visionner les rushes qu’une semaine plus tard ! Mais je pense que l’authenticité des décors en valait vraiment la peine. Il est difficile aujourd’hui de s’imaginer un monde dans lequel existeraient encore de vastes étendues inexplorées.

À l’inverse, certaines choses n’ont pas changé depuis le début du XXe siècle. Le thème le plus universel et le plus intemporel de THE LOST CITY OF Z est, selon moi, et comme le dit Fawcett dans le film, que « nous sommes tous faits du même bois ». Il suffit de regarder les informations pour s’apercevoir que le combat de l’humanité pour l’abolition des différences n’a malheureusement rien perdu de sa virulence ni de sa pertinence. 

Film américain d'aventure de James Gray. 3,8 étoiles AlloCiné.


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