Crises écologiques : une longue histoire

Les crises écologiques ne sont pas un phénomène récent. Les géologues ont mis en évidence l'occurrence de multiples crises globales ayant abouti à des extinctions massives d'espèces. Des hypothèses variées pourraient expliquer ces crises, la chute de météores, des modifications de l'activité solaire, recrudescence de l'activité volcanique, dérive des continents, les variations de l'eustatisme, les événements anoxiques océaniques, etc. Ces crises biologiques permettent notamment d'établir les grandes coupures de l'échelle des temps géologiques...

Chez l'Homme : Des paléontologues, se basant sur des études de génétique des populations humaines, estiment que l'humanité a déjà failli s'éteindre il y a 70 000 ans en Afrique de l'Est, à cause de sécheresses extrêmes, qui auraient réduite la population humaine à environ 2 000 individus, probablement divisés en petits groupes. Selon eux, les groupes humains se seraient refondus il y a 40 000 ans dans une population unique, pan-africaine, après 100 000 ans de séparation.

Entre 900 et 1700 apr. J.-C., la surexploitation de l'île de Pâques par les Pascuans a provoqué la chute de leur culture et de leur population. Un modèle mathématique a établi que leur population n'aurait pas du dépasser 2000 habitants pour qu'ils puissent durablement survivre sur l'île sans épuiser une ressource qui leur était indispensable, le cocotier. 

Exemples récents
Plus récente, la crise écologique européenne du XIV siècle aboutit à une réduction considérable de la population humaine. Cette crise se produit alors que l'Europe était arrivée à la saturation de sa capacité de charge, compte tenu des techniques agraires connues (l'araire, le brûlis, la vaine pâture) et compte tenu des prélèvements par les seigneurs inactifs de l'époque (féodalisme). Dans cette situation de limitation des ressources alimentaires nécessaires à une population en pleine expansion, l'arrivée de la Grande Peste vers 1346, a entrainé la disparition de plus du tiers de la population européenne. La diffusion du microbe de la peste fut favorisé par les échanges maritimes et le développement urbain de l'époque. À la suite de la diminution de la population, la capacité de charge européenne est redevenue suffisante et la crise a modifié les techniques de production de l'époque, avec l'usage de la charrue en fer et la polyculture élevage (pour laquelle le déchet d'une activité -la bouse- devient l'intrant d'une autre - l'engrais).

Au début du XXI siècle, de nombreux spécialistes estiment qu'une crise écologique majeure est en train de se produire. Les arguments avancés sont : 

Les évolutions atmosphériques

Un des problèmes les plus cités est celui relatif au risque de réchauffement climatique lié à l'effet de serre, causé par la forte augmentation du dioxyde de carbone et du méthane dans l'atmosphère. Un réchauffement global pourrait entraîner l'inondation des deltas asiatiques (voir aussi écoréfugiés), la multiplication de phénomènes climatiques extrêmes et l'évolution de la nature et de la quantité des ressources alimentaires à la suite des impacts sur l'activité agricole.

Parmi les autres problèmes globaux, on peut citer le trou de la couche d'ozone (ayant abouti à l'interdiction de l'usage des chlorofluorocarbones (CFC) et autres gaz halogènes utilisés dans les sprays aérosol et les systèmes de réfrigération) ou les pluies acides liées aux émissions de soufre.

L'industrie du transport et de l'automobile porte une part de responsabilité dans le volume de ces émissions de gaz à effet de serre.

La dégradation, voire la disparition de certains habitats

Dans de nombreuses contrées, la nature originelle a été remplacée par un milieu modifié par l'homme. Ainsi, en Europe, la majeure partie des forêts hercyniennes a été défrichée et remplacée par des cultures intensives, des lacs artificiels aménagés, des landes plantées. Une partie de l'Asie (Est de la Chine, Inde, Asie du Sud-Est...) ainsi que le Moyen-Orient ont également perdu une grande partie de leur habitat originel depuis des siècles, voire des millénaires.

Dans d'autres pays à sol fragile, telle que l'Amazonie, la déforestation de la forêt amazonienne à fin de culture, aboutit fréquemment à des situations de désertification. En effet, les sols amazoniens sont assez pauvres et régulièrement abandonnés trois à quatre ans après le défrichage.

Des marais salants ont été éliminés dans le cadre de la lutte contre les moustiques et pour le développement touristique.

La catastrophe de Tchernobyl en 1986 fut à l'origine de l'abandon de grandes surfaces arables et de déplacements massifs des populations humaines. Les conséquences ont été assez inattendues avec dans les régions les plus irradiées et sur le long terme un effondrement des populations d'insectes et d'arachnides alors que les mammifères ont plutôt prospéré... 

De la théorie à la pratique: Il est souvent admis que les scorpions seraient les seuls survivants d'une guerre nucléaire. Certes les insectes et les arachnides résistent très bien à une irradiation aiguë en milieu expérimental. Mais l'accident de Tchernobyl a montré sur le long terme que leurs populations souffrent plus des retombées que celles des mammifères.

Enfin, des catastrophes maritimes récurrentes aboutissent à la pollution du milieu marin et des littoraux lors des dégazages ou largages d'hydrocarbures (voir Amoco Cadiz par exemple). 

L'évolution de la disponibilité et de la qualité de l'eau

Parmi les questions les plus pressantes figurent celles portant sur la disponibilité en eau et plus particulièrement en eau potable. La démographie galopante est à l'origine, localement, de surpopulation, elle entraîne d'une part des besoins croissants en eau (également lié à une augmentation de la qualité de la vie) et d'autre part des difficultés croissantes à gérer les pollutions de l'eau qui ne peuvent plus être prises en compte par le milieu naturel.

L'évolution de la production de déchets 

De façon similaire se pose le problème croissant de la gestion des déchets, en particulier dans les pays industriels. Les dernières décennies du XX siècle ont vu l'augmentation du nombre de déchets, dont en particulier les déchets toxiques (tel que la dioxine), les déchets ultimes de l'industrie nucléaire ou plus simplement de grandes quantités de déchets non-biodégradables. Ces déchets peuvent être à l'origine de cancers dans les populations. Dans certains pays, des décharges publiques gigantesques se sont développées. 

Modification des compétitions entre espèces

Une autre conséquence du développement de la présence humaine sur le globe est l'influence de l'introduction d'espèces exotiques, entrant en compétition avec les espèces locales (telles que la petite tortue de Florideofferte aux enfants, ensuite relâchée dans la nature, l'algue Caulerpa taxifolia en Méditerranée, ou encore l'invasion des lapins en Australie). Ces introductions sont souvent involontaires, disséminées par des bateaux ou avions. Certains craignent également l'influence que pourrait avoir la mise en culture de plantes génétiquement modifiées.

La multiplication de crises relatives à la biosûreté

Un indicateur de l'avènement généralisé d'une crise écologique concerne la prise de conscience de la multiplication de crises plus ou moins locales relatives à la biosûreté : parmi lesquelles la vache folle, les marées noires, l'apparition du sida, celle de la grippe aviaire, et l'augmentation des cas de cancer liés à l'exposition environnementale. Cette prise de conscience n'échappe pas à des phénomènes médiatiques qui viennent amplifier la dimension de peur et sur-évalue la notion de risque, parfois difficile à maîtriser. C'est par exemple le cas des annonces médiatiques de risques existants sur le phénomène de la grippe aviaire et ses conséquences, à l'automne 2005, qui ne s'est finalement pas avéré dans les faits. Ces phénomènes posent de nouvelles questions à nos gouvernements, car il devient difficile d'agir vite et de manière efficace, pour protéger au mieux les populations, dans un monde où les limites des données scientifiques sur la crise écologique nous fait évoluer dans un contexte d'incertitude.

Le rythme élevé de disparition des espèces

Au-delà de la constatation de l'évolution des caractéristiques de la biosphère, les experts estiment que la disparition d'espèces se produit actuellement à un rythme très élevé. La destruction des milieux naturels, accompagnés de la dégradation des sols ont eu un impact sur la biodiversité (flore et faune), entraînant la disparition ou la raréfaction de nombreuses espèces, telles que le loup, l'ours brun, le bison, le lynx. Cependant, d'autres espèces ont pu prospérer dans les nouvelles niches écologiques. Depuis quelques années, la surpêche provoque également de graves déséquilibres dans les milieux marins. Ainsi, de nombreuses espèces de requin sont en voie de disparition. Or, ces prédateurs sont les régulateurs ultimes des écosystèmes marins... dont dépendent à leur tour les écosystèmes terrestres. Ce déséquilibre pourrait, entre autres, conduire à la prolifération des petits poissons, et à la raréfaction des algues, qui selon les estimations, apportent soit la moitié, soit les deux tiers du dioxygène présent dans l'atmosphère.

Le développement des villes a réduit les aires de répartition des espèces, mais a pu en favoriser d'autres (présence de parcs et jardins). Certaines espèces animales ont mis à profit l'existence des gares, des églises, des souterrains. Cependant, de nombreux animaux disparaissent écrasés sur les autoroutes, noyés dans les canaux, ou assommés contre des vitres.

Texte et photo sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici

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