Médecin de campagne

Tous les habitants, dans ce coin de campagne, peuvent compter sur Jean-Pierre, le médecin qui les ausculte, les soigne et les rassure jour et nuit, 7 jours sur 7. Malade à son tour, Jean-Pierre voit débarquer Nathalie,  médecin depuis peu, venue de l’hôpital pour le seconder...

Pourquoi, après avoir réalisé HIPPOCRATE, avoir eu envie de raconter l’histoire d’un médecin de campagne ?
Avant de faire des films, j’ai été médecin. Cela m’a permis d’effectuer des remplacements en milieu rural. Ces années durant lesquelles, jeune interne, j’ai été conduit à remplacer des médecins chevronnés installés à la campagne, m’ont beaucoup nourri. Devenu réalisateur, j’ai eu naturellement envie de transformer toute cette matière emmagasinée en un film. D’un point de vue scénaristique, rien de plus romanesque que la figure du médecin de campagne. 

Le médecin de campagne est un véritable héros populaire, les gens l’aiment… Et qui a comme particularité d’être en voie d’extinction.
Il faut empêcher les déserts médicaux de gagner du terrain et tout mettre en oeuvre pour que ces médecins ne disparaissent pas. C’est, pour moi, un enjeu social majeur et j’ai choisi de porter cette problématique au coeur du film. À cause de la désertification des campagnes, ce métier tend, hélas, à disparaître. Le médecin de campagne est donc, plus que jamais, perçu comme un héros positif. Il incarne un rôle social majeur, faisant le lien entre les générations, luttant contre l’isolement et la solitude de ses patients. En faisant ce film, j’avais à coeur de rendre hommage à ce métier dont j’ai pris conscience de l’importance lorsque, jeune médecin, je faisais des remplacements en Normandie ou dans les Cévennes. J’ai eu, alors, la chance de côtoyer des hommes et des femmes exceptionnels. 

Pour incarner ce héros populaire, vous avez fait appel à un acteur très populaire, François Cluzet. Est-ce là la raison de votre choix ?
Rien de moins anodin que de proposer le rôle principal d’un film à un acteur très populaire ! Il me semblait cohérent et naturel de faire appel à François Cluzet, très aimé du public, pour jouer le rôle d’un médecin de campagne.

Pourquoi avoir souhaité introduire dans votre film des handicapés mentaux ?
Beaucoup de gens, y compris des jeunes, atteints de handicap mental vivent dans des zones rurales. Et ce sont souvent des médecins généralistes, sans avoir toujours la formation requise, qui s’occupent d’eux. Et puis je n’aurais pas pu imaginer faire appel à un acteur professionnel qui jouerait le handicap et il se trouve que Yohann Goetzman (un jeune autiste vivant dans un centre spécialisé, qui avait déjà joué la comédie) avait envie de participer au film. Il a appréhendé son rôle exactement comme n’importe quel autre acteur. 

Dans le film, le médecin de campagne apparaît comme une sorte d’homme à tout faire, à la fois soignant, confident, conseiller…
Être à la fois un soignant et un confident fait en effet partie de la spécificité du médecin de campagne. Autre caractéristique : sa raréfaction. Et, par conséquent, une surcharge de travail, qui fait que la plupart de ces praticiens sont épuisés. D’autant plus qu’ils ont de moins en moins souvent la possibilité d’être remplacés ou épaulés. 

MÉDECIN DE CAMPAGNE est un film qui a un ancrage social, sociologique, géographique très fort. En revanche, l’ancrage politique semble avoir été mis de côté…
Je ne pense pas avoir complètement évacué cet aspect des choses, même si je ne le traite que par petites touches. Pour moi, MÉDECIN DE CAMPAGNE est aussi un film politique. Tout au moins, un film engagé. Par exemple, sur le problème des déserts médicaux et des maisons de santé, qui est le grand sujet politique lié à la médecine de campagne aujourd’hui, je donne mon avis au détour d’une scène...

Comédie dramatique de Thomas lilti avec François Cluzet. 3,9 étoiles AlloCiné.

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