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Pourquoi les cheminots font-ils grève ? Les grèves à la SNCF de ces derniers jours, ont un objectif principal : conserver les avantages acquis par les personnels. Pourtant ces avantages, tant en matière d’horaires de travail que d’âge de départ à la retraite ou de montant des retraites, coûtent chaque année aux contribuables plusieurs milliards d’euros. En 2019, le transport ferroviaire de voyageurs devrait être ouvert à la concurrence. Une occasion pour les usagers de devenir enfin clients et d’espérer une diminution des prix tout comme une amélioration des services. Mais cela risque d’être difficile car les syndicats veulent imposer une convention collective de branche ferroviaire calquée sur celle de la SNCF. En défendant les mêmes avantages pour tous, les syndicats espèrent ainsi mettre des barrières sociales à l’entrée si haute que la viabilité économique des opérateurs entrants risque d’être hypothétique. Au détriment des consommateurs et des contribuables. Découvrez le projet de texte, appelé décret-socle, qui a servi de base de négociation... Télécharger le projet de décret-socle Le décret-socle en 5 questions/réponses 1. Quelle est la réglementation sociale aujourd’hui en vigueur dans le transport - l’une est applicable exclusivement au groupe public ferroviaire (décret n°99-1161 du 28 décembre 1999), appelée « RH 077 » au sein de la SNCF. Ce texte pose les conditions de travail des cheminots : temps de travail, coupures, pauses repas, etc. - l’autre est applicable aux entreprises de transport de marchandises (décret n°2010-404 du 27 avril 2010). Dans les deux cas, il s’agit de pouvoir exercer une activité de transport 7 jours sur 7, de nuit comme de jour, ce qui suppose des adaptations au droit commun du code du travail, notamment pour la prise en compte des impératifs de sécurité : durée maximale des journées tenant compte du travail de nuit, temps de repos avec compensation du dimanche, temps maximum de conduite, etc. 2. Qu’est-ce que le « décret socle » ? Sur quoi portera-t-il ? Il s’agit ainsi de garantir « un haut niveau de sécurité des circulations et la continuité du service » et d’assurer « la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs, en tenant compte des spécificités des métiers, notamment en matière de durée du travail et de repos ». Aussi, la loi encadre le domaine d’intervention du décret socle. Il intègre notamment : la durée journalière du temps de travail, le temps de repos, les critères et l’encadrement du travail de nuit, les règles d’astreinte. Il a ainsi pour objectif principal d’unifier la réglementation de base du travail applicable à toutes les entreprises de la branche, afin de garantir pour l’avenir un équilibre entre les acteurs. 3. Le décret socle régira-t-il l’ensemble de la réglementation sociale du secteur ? - une convention collective de branche, commune à l’ensemble des entreprises de la branche. La négociation de la convention collective de branche a déjà commencé depuis plusieurs mois, dans le cadre d’une commission mixte paritaire ad hoc ; - des accords au sein de chaque entreprise, pour adapter les règles générales à l’organisation du travail propre à chaque entreprise. Ces deux autres niveaux de textes, issus de la négociation, pourront déroger au décret socle dans un sens plus favorable aux salariés. Le décret socle qui est mis à la concertation ne constitue donc pas le nouveau régime de la durée du travail des cheminots. Ce sera un premier élément, commun pour tous les salariés des entreprises de la branche ferroviaire, qui devra être suivi par la négociation d’accords, aussi bien au niveau de la branche qu’au sein des entreprises, la SNCF et les autres. Par ailleurs, la convention collective et les accords d’entreprise pourront également aborder d’autres thèmes que la durée du travail, tels que le contrat de travail, la formation professionnelle, qui ne sont pas régis par le décret socle. Ce sont ainsi trois niveaux de textes qui constitueront le cadre social du secteur ferroviaire, pour des règles permettant d’éviter le dumping social au sein de la branche, de garantir la qualité et l’efficacité du transport ferroviaire et d’assurer la santé et la sécurité des travailleurs. 4. Pourquoi une négociation sur un nouveau cadre social s’ouvre-t-elle dans le ferroviaire ? L’ouverture de la concertation en ce début d’année, pour aboutir à un décret socle finalisé mi-mars, vise à laisser toute sa place à la dynamique de la négociation de la convention collective, qui doit s’appliquer le 1er juillet 2016. La négociation autour d’un nouveau cadre social en triptyque – décret socle, convention collective, accord d’entreprise – donne aux entreprises ferroviaires et à leurs salariés la possibilité de construire ensemble l’organisation et les conditions de travail de la branche. 5. Quel rôle jouera le Gouvernement dans la négociation du décret socle ? Le Gouvernement a engagé des échanges avec les organisations, afin que le décret puisse être enrichi et amélioré. Le secrétaire d’Etat chargé des Transports a d’ores et déjà fixé un entretien avec chacune des organisations représentatives et des entreprises concernées afin de recueillir leurs remarques et leurs propositions sur le projet de décret. Télécharger le projet de décret-socle Source : Ministère de l'environnement. Photo : Paylessimages - Fotolia.com. Pour aider les entreprises à évaluer les conséquences fiscales et comptables d'une grève : Un avocat fiscaliste : 75008 - ARTEMTAX INTERNATIONAL http://www.avocat-fiscaliste-paris-08.com Des experts-comptables : 60270 - PATRICK GAUTIER EXPERTISE http://www.expert-comptable-chantilly-60.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |