Sully

L’histoire vraie du pilote d’US Airways qui sauva ses passagers en amerrissant sur l’Hudson en 2009. Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au "miracle sur l'Hudson" accompli par le commandant "Sully" Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi la vie des 155 passagers à bord. Cependant, alors que Sully était salué par l'opinion publique et les médias pour son exploit inédit dans l'histoire de l'aviation, une enquête a été ouverte, menaçant de détruire sa réputation et sa carrière...

Note de production
Retraçant les événements qui se sont produits en cette froide journée de janvier 2009, le film s'attache également à leur impact. L'avion transportait 150 passagers et cinq membres d'équipage et aucune victime n'a été déplorée, ni en altitude, ni sur l'eau. Mais comme le révélera SULLY, dans les jours qui ont suivi le "miracle sur l'Hudson", le pilote expérimenté du vol 1549 qui a su garder son sang-froid face à la catastrophe imminente allait être convoqué à plusieurs reprises pour justifier ses décisions devant le National Transportation Safety Board (NTSB), ou Conseil National de la Sécurité des Transports.

C'est cet aspect des faits, méconnu du grand public, qui a suscité l'attention d'Eastwood.

"Quiconque sait garder son calme et affronter l'adversité sans paniquer fait preuve d'un  tempérament supérieur à la moyenne et s'avère un personnage de film intéressant", note le cinéaste. "Mais pour moi, le véritable enjeu s'est manifesté par la suite, dès lors que la commission d'enquête a mis en cause ses décisions bien qu'il ait sauvé tant de vies humaines".

"Je ne suis pas pilote", précise Hanks, "mais je sais qu'on n'est pas censé atterrir comme ça.

Sullenberger est un type très pragmatique qui connaissait parfaitement les implications et les conséquences de ses actes. Il ne s'est jamais pris pour un héros, mais il était suffisamment aguerri pour savoir qu'il pouvait réussir un tel amerrissage. C'était un acte héroïque. Et il en payé le prix fort".

C'est un prix qu'il a payé deux fois. D'abord le jour où, avec son copilote Jeff Skiles, il a été interrogé par la commission d'enquête. Ensuite, la nuit, où Sully était hanté par des cauchemars lui faisant envisager ce qui aurait pu arriver – et qui pouvait tout à fait arriver – s'il avait entamé un demi-tour pour trouver une piste d'atterrissage digne de ce nom. Le film, qui s'inspire du livre de Sullenberger et de Jeffrey Zaslow, "Highest Duty", s'attache également aux événements – inconnus du grand public – qui n'ont pas été abordés dans l'ouvrage.

La productrice Allyn Stewart évoque ses premières conversations avec le pilote : "Dès l'instant où Sully s'est mis à nous raconter les détails de ce qui lui était arrivé après l'accident, j'ai compris qu'il s'agissait de la colonne vertébrale du film", dit-elle. "Nous avons trouvé un formidable scénariste, Todd Komarnicki, pour adapter le livre. Il excelle à entrer dans la peau d'un homme comme les autres, et c'est ce qui définit bien Sully : il serait le premier à dire qu'il n'est qu'un type banal qui a très bien fait son boulot".

"Sans le savoir, Sully s'est préparé toute sa vie à accomplir cet exploit inimaginable", remarque Komarnicki. "Mais il suffit de passer dix minutes avec lui pour se dire 'Bien sûr qu'il s'en est tiré : personne d'autre que lui n'y serait arrivé'. Ce qui est formidable dans le film, c'est qu'on raconte enfin toute l'histoire. Une histoire vraie que personne ne connaît mais que tout le monde croit connaître… C'était là un grand mystère à explorer à l'écran".

Le producteur Frank Marshall précise : "Lorsqu'on connaît l'exploit de Sully, ce qui lui est arrivé une fois qu'il est devenu célèbre est fascinant. Dans son scénario, Todd a choisi de s'atteler à un événement qu'on connaît – en en retenant les éléments principaux – pour raconter une histoire qu'on ignore et faire en sorte que le spectateur ressente ce que les personnages ont vécu".

En travaillant sur SULLY, le réalisateur s'est remémoré un souvenir lointain qui le rattache au sujet du film : à 21 ans, alors qu'il était militaire, Eastwood voyageait à bord d'un avion de la Marine, "profitant d'un vol gratuit entre Seattle et Alameda", se souvient-il. "Le temps était orageux et l'avion a piqué du nez vers Point Reyes, en Californie, et s'est posé en plein Pacifique : je me suis retrouvé dans l'eau, à nager sur quelques kilomètres en direction du rivage, en me disant que 21 ans était un peu jeune pour mourir".

Le producteur Tim Moore, longtemps directeur de production du cinéaste, affirme : "Ce qui est extraordinaire, c'est que Clint se souvient avec précision du déroulement de l'amerrissage : la queue de l'appareil a coulé, et lui et les autres passagers ont dû sortir très vite parce qu'ils ont cru qu'il allait couler rapidement et ils se sont mis à nager. Même si je ne pense pas que ç'ait été un facteur décisif dans son envie de s'attaquer à ce projet, je crois que les points communs entre l'histoire de Sully et la sienne lui ont rappelé beaucoup de souvenirs. En tout cas, il est intéressant que le projet lui soit parvenu…"

Bien qu'il ne compare pas son calvaire à celui des passagers et de l'équipage du vol 1549, cette expérience lui a permis d'enrichir son regard pour retracer la trajectoire de Sully. "J'imagine qu'après avoir vécu une situation un peu semblable, si j'avais été pilote, j'aurait tenté un amerrissage plutôt que de prendre le risque de faire atterrir l'avion sur une zone sans piste d'atterrissage", souligne Eastwood.

"Sully connaissait bien les lieux", poursuit-il. "Il savait où se trouvaient les héliports et les ferrys, si bien qu'il a choisi l'endroit où les secours pouvaient rapidement accéder aux victimes. Ce n'est pas comme s'il avait posé l'avion en plein océan : il savait qu'on les repérerait assez vite".

"C'était, si je puis dire, la moins pire des solutions", analyse le commandant Sullenberger, le principal intéressé. Après avoir perdu les deux réacteurs de l'A320, il n'a pas tardé à décider d'amerrir sur l'Hudson River, qui sépare le New Jersey du West Side de Manhattan. "Il n'y avait aucun autre endroit, dans toute l'agglomération new-yorkaise, qui soit suffisamment long, large et souple pour poser un tel avion".

En repensant à cet épisode qui s'est déroulé il y a seulement sept ans et demi, le pilote, désormais à même de prendre du recul sur l'incident, ajoute : "Si cet événement est aussi sensible, c'est parce qu'il s'est déroulé à une époque où l'inquiétude régnait en maître : on subissait encore les retombées du 11 septembre, on avait des soldats postés au Moyen-Orient, on avait connu la crise financière de 2008… bref, tout le monde était inquiet. Le fait que cet accident ait eu lieu à Manhattan, et qu'on y ait tous survécu, a redonné de l'espoir à tout le monde, y compris à ceux qui n'étaient pas directement liés au vol 1549".

La production a non seulement décidé de situer l'intrigue sur les lieux mêmes des faits en tournant autant que possible à New York, mais elle a aussi cherché à impliquer plusieurs habitants témoins du drame. Il s'agissait donc de les contacter pour recueillir leurs souvenirs et d'engager ceux d'entre eux qui avaient participé au sauvetage afin de reconstituer celui-ci pour les besoins du film. Les sauveteurs – intervenus par voie aérienne et maritime – et plusieurs membres et bénévoles de la Croix Rouge sont revenus sur les lieux de l'accident pour reproduire leurs prouesses, confirmant l'impression de Sullenberger : l'issue heureuse de l'événement n'est pas uniquement imputable à sa réactivité mais au courage de nombreux citoyens.

Biopic américain de Clint Eastwood avec Tom Hanks. 4,2 étoiles AlloCiné.


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