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Régime social des indépendants (RSI) : le ras-le-bol Le RSI est le régime auprès duquel les travailleurs indépendants sont obligatoirement affiliés. Sont concerné non seulement les commerçant et artisans mais également tous les gérants majoritaires de TPE/PME. Soit au total plus de 8,6 millions de personnes. Le lundi 9 mars une grande manifestation était organisée à Paris afin de protester contre les multiples dysfonctionnement de ce régime tant dans le recouvrement des charges que dans le paiement des prestations. Déjà en 2012, la Cour des comptes publiait un rapport pointant du doigt le fiasco de cette institution. Depuis, rien ne semble avoir changé, malgré les recommandations de l’époque... Télécharger le rapport de la Cour des comptes Rapport de la Cour des comptes de 2012 Cette réforme a été mal construite et mal mise en œuvre en raison de compromis institutionnels laborieux et d’une mésestimation complète des contraintes techniques. Son échec malgré des plans d’action successifs a entraîné de graves perturbations pour les assurés et, à ce stade, de lourdes conséquences financières pour les comptes sociaux insuffisamment mesurées et prises en compte. La persistance de difficultés considérables malgré certaines améliorations récentes nécessite de donner la priorité au rétablissement rapide et complet de la fonction de recouvrement. Depuis la création du RSI, les fonctions essentielles de l’affiliation, du recouvrement et du service des prestations n’ont pas retrouvé le niveau de qualité de service constaté avant la réforme. Le RSI est aujourd’hui moins efficace et plus coûteux que les anciens régimes qu’il a remplacés. L’échec de l’ISU a eu et a encore de lourdes conséquences pour les assurés. Pour une partie d’entre eux, il n’a pas seulement signifié d’innombrables tracas administratifs mais fait courir des risques de pertes de droits. La situation ainsi créée doit être réglée avec détermination. Sur le plan financier, le défaut d’encaissement peut être provisoirement estimé à un montant au minimum de l’ordre de 1 à 1,5 Md€ fin 2010, mais un bilan définitif des pertes effectives ne peut être à ce stade déjà établi. Malgré les plans successifs et les rattrapages partiels de recettes à partir de 2011, la fonction recouvrement n’a cependant pas encore retrouvé son niveau d’avant la mise en place de l’ISU dès lors en particulier que les procédures de recouvrement amiable et forcées ne sont toujours pas pleinement restaurées. La gravité de ce constat engage la responsabilité conjointe de l’ACOSS et du RSI comme de leur administration de tutelle. Du côté des organismes, l’implication des équipes sur des objectifs communs est désormais pleine et entière, mais contraste avec une longue incapacité à dépasser les intérêts particuliers de leurs structures respectives, une grave absence de maîtrise de la conduite d’un projet complexe et une complète sous-estimation de ses difficultés techniques. La tutelle n’a pas eu pour sa part au départ une assez claire appréhension de la lourdeur de la réforme et de ses risques et aurait dû alerter plus précocement les autorités politiques, notamment sur la nécessité de retarder le calendrier de mise en place de l’interlocuteur social unique. Après le 1er janvier 2008, si elle n’a pris toute la dimension de la gravité de la situation que de façon progressive, elle s’est très fortement mobilisée pour solliciter l’appui d’expertises externes et faire prendre des mesures d’urgence, mais n’a pas réussi à imposer rapidement aux organismes une coordination étroite et durable pour y remédier. La récente convention d’objectifs et de gestion passée avec le RSI pour la période 2012-2015 marque cependant à cet égard une nouvelle et ferme exigence. Des dysfonctionnements particulièrement anormaux ont ainsi trop longtemps perduré, d’autant plus aisément que les conséquences financières en ont été masquées grâce à l’équilibrage automatique du régime des indépendants par la C3S au prix d’un gonflement de la dette sociale en raison du déficit accru du FSV qui en a résulté. C’est pourquoi le rétablissement de la fonction du recouvrement doit désormais être placé au tout premier rang des priorités, surtout pour un régime structurellement déficitaire dont l’équilibre dépend d’un impôt affecté. Il est indispensable à cet égard de vérifier de manière précise et solide que la trajectoire de redressement permettra l’encaissement des cotisations qui n’ont pas été réglées depuis 2008. Pour assurer la robustesse du futur système d’information, il convient de conduire un audit portant sur l’ensemble des options possibles. Il doit garantir que le nouveau système d’information partagé entre l’ACOSS et le RSI pourra assurer un fonctionnement du recouvrement efficace et fluide entre les deux organismes, avec toutes les garanties nécessaires. Il doit veiller à ce que ce système puisse s’intégrer en interface avec les outils de l’ACOSS et du RSI sans dégrader, par un défaut de maîtrise, le recouvrement du régime général dont l’enjeu en termes financiers est sans commune mesure et dont la dégradation serait très lourde de conséquences. A défaut d’assurances solides, la question devrait être alors à nouveau posée de la création d’un interlocuteur social réellement unique et situé dans un seul organisme, par opposition à l’actuel ISU partagé de fait entre l’ACOSS et le RSI. Les recommandations de la Cour des comptes en 2012 21. S’assurer que les cotisations non recouvrées font l’objet de toutes les diligences pour garantir leur perception effective et non leur simple annulation ou prescription, préciser l’ampleur du retard de recouvrement et mettre en place un suivi étroit de sa résorption afin de minimiser les pertes. 22. Renforcer le suivi stratégique des chantiers en cours par les autorités de tutelle, éclairées par une information la plus large y compris financière et consolider le pilotage opérationnel coordonné du RSI et de l’ACOSS au plan national comme régional. 23. Afin de garantir le redressement rapide et complet du recouvrement dans des délais rapprochés et dans les conditions les plus robustes, réaliser un audit complet et approfondi du futur système d’information partagé, permettant : - de s’assurer de la pertinence du projet ; - d’évaluer les risques de retard par rapport à l’échéance de mi 2014, ou d’échec et d’en apprécier toutes les conséquences ; - d’examiner précisément l’ensemble des alternatives envisageables, y compris en étudiant une simplification du cadre réglementaire de l’ISU, voire la remise en cause du partage de compétences actuellement en vigueur. 24. Garantir que les droits acquis par les assurés au titre des cotisations versées sont pris en compte de façon exhaustive et rapide dans les systèmes d’information du RSI. » Télécharger le rapport de la Cour des comptes Photo : Fotolia.com. Pour assurer les déclarations des travailleurs indépendants auprès du RSI, des experts-comptables 60270 - PATRICK GAUTIER EXPERTISE http://www.expert-comptable-chantilly-60.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |