Une micro-station d’épuration, qu'est-ce que c'est ?

Une micro-station d’épuration est une solution de traitement des eaux usées domestiques (douche, toilette, lavabo, etc.). Elle fonctionnent selon le même principe qu'une station d’épuration urbaine, grâce à un procédé à culture libre, dit « à boue activée » ou à culture fixée.

Contexte en France
Dans le cadre des nouvelles problématiques de l’assainissement non collectif, les particuliers non reliés au réseau de collecte de leur commune doivent disposer d’un système d’assainissement individuel conforme aux nouvelles normes épuratoires fixées par la LEMA (Loi sur l'eau et les milieux aquatiques) de 2006. « La responsabilité d’assainir les eaux sales domestiques et de les renvoyer au milieu naturel, après traitement adéquat, peut être publique (une collectivité locale) ou privée (le propriétaire de l’habitation) ».

L’assainissement non collectif ou ANC désigne « tout système d'assainissement effectuant la collecte, le pré-traitement, l'épuration, l'infiltration, ou le rejet des eaux usées domestiques des immeubles non raccordés au réseau public d'assainissement ».

« Le contrôle du respect des normes et de la législation en vigueur sur l’ANC a, depuis la seconde loi sur l’eau de 1992, été transféré des services déconcentrés de l’État vers un service public distinct, le service public de l’assainissement non collectif (SPANC).

De compétence communale, le SPANC est chargé de rendre un service public industriel et commercial aux particuliers non raccordés aux réseaux publics d’assainissement dans l’objectif de permettre la préservation de l’environnement ainsi que celle de la santé publique ».

Principe du traitement biologique
Le traitement biologique dit « à boues activées » utilise les micro-organismes ou bactéries naturellement présents dans l’eau pour transformer et dégrader les matières organiques. Moins dangereux pour l’homme et la nature, que les procédés nécessitant l’adjonction de produits chimiques, il permet de rejeter les eaux traitées directement dans le milieu naturel ou de réutiliser l’eau en irrigation souterraine pour le jardin.

« Différents types d'effluents sont rejetés par une habitation : on appelle eaux grises, les eaux provenant des lavabos, lave-linge, douche, etc. et eaux vannes, les eaux rejetées par les toilettes, ces dernières sont responsables à elles seules de 60 % de la pollution à traiter. Ces eaux usées contiennent des matières organiques, azotées et phosphorées, des micro-organismes pathogènes et des matières en suspension pouvant provoquer maladies, pollution organique et eutrophisation. Leur traitement permet donc d'éliminer ces risques et de sauvegarder les milieux naturels ».

Phases de traitement
1. La décantation : séparation des matières en suspension, permettant de piéger au fond de la cuve les matières les plus lourdes, et de faire remonter en surface les plus légères. L’eau décantée est ensuite redirigée vers le bassin de réaction.

2. Le bassin de réaction : dans ce bassin, les boues activées en suspension vont effectuer un premier traitement d’épuration. En créant de manière séquentielle des périodes aérobie – où l’on apporte de l’oxygène – et des périodes d’anoxie – où l’on prive les bactéries d’oxygène ; elles vont successivement digérer les matières organiques puis réduire les nitrates et les nitrites.

3. La pré-clarification : dans un clarificateur intermédiaire, les boues restantes sont séparées et décantées au fond de la cuve pour être renvoyées dans le bassin de réactions. L’eau épurée est elle, envoyée dans la dernière cuve de clarification.

4. La clarification : cette dernière phase permet de séparer les éventuelles boues légères persistantes de l’eau épurée. Les boues sont renvoyées dans le premier bassin de décantation et l’eau épurée est dispersée dans le sol, à l’extérieur de la station, par un système d’irrigation souterraine ou rejetée en milieu naturel superficiel.

À contrario, le principe de fonctionnement d’une fosse septique repose principalement sur la décantation, permettant uniquement de séparer les matières en suspension des liquides. Préalablement, l’utilisation d’un bac à graisse est souvent nécessaire pour retenir les diverses graisses de la maison. En sortie de fosse, un système d’épandage dans le sol joue ensuite le rôle de filtration/épuration. C’est le sol qui se charge donc de l’épuration des eaux usées.

Avantages des micro-stations
Ces procédés de traitement à boues activées sont écologiques dans la mesure où ils n’utilisent aucun produit chimique pour traiter les eaux usées.

La surface au sol d’une micro-station est d’environ 5 m2, et nécessite en France un épandage souterrain sauf conditions particulières (sols qui n'acceptent pas l'infiltration de l'eau, nappe phréatique pas assez profonde).

Inconvénients des micro-stations
Ce traitement faisant appel à un processus naturel d’épuration des eaux, grâce aux bactéries existantes dans l’eau, a besoin d’un apport régulier de « nourriture » pour permettre aux bactéries de continuer leur développement et donc le traitement des eaux. Ainsi après une absence prolongée de plus d’un mois, il faudra réactiver les bactéries de la station, afin qu’elles puissent reprendre leur processus de digestion et donc de traitement.

Comme pour une fosse septique, les micro-stations ne peuvent pas recevoir d'eaux pluviales, car celles-ci perturberaient leur fonctionnement.

Les différents types de micro-stations
Il existe 3 types de micro-stations, fonctionnant grâce à une épuration par boues activées, soit en SBR (Sequencing Batch Reactor ou réacteur biologique séquentiel), soit à culture fixée, soit à lit fluidisé. Dans le 1er cas, les boues sont en suspension libre dans l'eau à traiter et le réacteur créé successivement des périodes aérobie et anoxie, grâce à des injections d'air à intervalle régulier, dans le 2e cas, les micro-organismes chargés du traitement se fixent sur un support en fond de cuve.

Les agréments spécifiques en France
Suite aux nombreuses problématiques de qualité des eaux épurées dues bien souvent à une mauvaise installation ou conception, le ministère de l'environnement Français a mis en place une mesure de qualification sur les différents types de micro station d'épuration, élaborée sur la base des normes européennes FR EN 12566 - 3 - qui sont divisées en 3 catégories selon leurs dimensionnements.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Robert de BioKlar. 

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