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Retraites : les chiffres cachés En fin d’année 2014, le Conseil d’orientation des retraites (COR) et la Cour des comptes ont livré deux visions radicalement différentes de l’avenir des retraites. Le COR explique que la dernière réforme des retraites a redressé la trajectoire des retraites dans leur ensemble, tandis que la Cour des comptes indique qu’il y a urgence à sauver les retraites complémentaires du privé, sans traiter des retraites du public, pourtant déjà sous perfusion. Cette cacophonie tient à la complexité de notre système de retraite, qui le rend aujourd’hui impossible à piloter. Mais contrairement aux rapports qui se veulent rassurants et aux indicateurs biaisés, la fondation iFRAP montre dans cette étude que notre système de retraite, qui représente 293 milliards d’euros de prestations servies, est à bout de souffle... Télécharger le dossier complet Derrière des déficits cachés, les régimes de retraite vivent d’expédients et au final, notre système ne survit qu’au prix d’une augmentation continue des cotisations et prélèvements qui menace la compétitivité des entreprises et grève les budgets de l’État, des collectivités locales et des hôpitaux. - La complexité masque également des coûts de gestion parmi les plus élevés en Europe (entre 1,6 et 2% alors que la moyenne européenne est à 1,2% des prestations versées). - La complexité masque aussi le problème central de l’équité du système : grâce à cette étude nous montrons qu’en appliquant les règles de cotisation et de liquidation du privé à la fonction publique, c’est jusqu’à 4 milliards d’euros d’économies potentielles annuellement qu’il serait possible de réaliser. - La complexité pose enfin la question du financement des éléments de solidarité de notre système de retraite, qui, compte tenu de leurs coûts – 20% du total des prestations versées – doivent être remis à plat. Face à des déficits croissants et à un choc démographique, l’Allemagne a fait le choix de baisser la générosité de son système de pensions en réduisant continuellement le taux de remplacement, qui devrait atteindre 43 % en 2030. La Suède a choisi une autre voie : celle d’inciter à prolonger le plus possible l’emploi pour maintenir les futurs revenus de retraite. Dans ces deux pays, cela s’est traduit aussi par la décision de figer le taux de cotisation : 18,5 % en Suède et 22 % en Allemagne. La France emprunte une voie dangereuse, celle de financer les retraites en augmentant le prélèvement sur le système productif, ce qui menace la compétitivité des entreprises. Et comme le montre notre étude, cette voie ne suffit plus et les solutions adoptées n'ont fait qu'accroître l'inéquité entre les régimes et même entre les adhérents d'un même régime. La Fondation iFRAP propose de : - transformer les différents régimes de base en un seul régime universel, qui assurera plus de lisibilité et permettra un meilleur pilotage pour les finances publiques. Cette solution permettra aussi d'assurer une meilleure mobilité professionnelle entre les secteurs publics et privés ; - intégrer les régimes de la fonction publique et des régimes spéciaux pour plus d’équité et des économies à terme sur le budget de l’État et des hôpitaux et collectivités ; - transformer ce régime universel en un régime par points : ce système renforcera le caractère contributif de notre système de retraite ; il permettra aussi d’intégrer des mécanismes redistributifs sur des bases connues de tous et appliquées de manière responsable ; - de repousser l’âge de la retraite pour tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie : au moins cinq ans de plus d’espérance de vie à 60 ans de 1981 à 2025 ; - d’introduire une part de capitalisation dans le cadre d’une retraite obligatoire d’entreprises. Cette organisation permettra d’en finir avec la complexité actuelle, illisible et coûteuse, due aux multiples caisses et régimes tenus par les syndicats et les représentants de l’État. À moyen terme, la construction d’un régime commun réduira les dépenses administratives de 2 à 4 milliards d’euros par an. À long terme, l’alignement des régimes spéciaux sur les règles du régime général réduirait les coûts de 5 à 10 milliards d’euros par an. Cette évolution permettra aussi de projeter le rendement réel de notre régime de retraite sans soustraire du débat public la part du revenu national dédié aux retraites et les évolutions à attendre compte tenu de la croissance de notre économie et de l’espérance de vie. Cette évolution permettra enfin de répondre à tous ceux qui pensent que travailler plus longtemps n’est pas raisonnable dans une économie marquée par le chômage. Si la réforme de notre système de retraite permet de redonner des marges de manœuvre sur les cotisations acquittées par les entreprises, c’est autant qu’elles pourront investir dans la création d’emplois. Télécharger le dossier complet Source Ifrap. Photo : Fotolia.com Pour accompagner les chefs d'entreprise dans la préparation de leur retraite, des experts-comptables : 60270 - PATRICK GAUTIER EXPERTISE http://www.expert-comptable-chantilly-60.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |