Le promeneur d’oiseau  de Philippe Muyl

Afin de tenir la promesse faite à sa femme, Zhigen décide de retourner dans son village natal pour y libérer son oiseau, unique compagnon de ses vieilles années. Il prévoyait de faire ce périple en solitaire, mais on lui confie Renxing, sa petite-fille, jeune citadine gâtée, contrainte de partir avec lui. Au cours de ce voyage aux confins de la Chine traditionnelle, dans une nature magnifique, ces deux êtres que tout sépare vont se dévoiler l’un à l’autre, partager des souvenirs et des aventures. La petite fille va découvrir de nouvelles valeurs, et particulièrement celles du cœur...

Entretien avec Philippe Muyl, le réalisateur 

Comment est né ce projet hors normes ?
Ce n’est pas moi qui en ai eu l’idée au départ. Le Papillon, que j’ai tourné en 2002, a eu un immense succès en Chine, ainsi que la chanson du générique : son compositeur, Nicolas Erréra, s’est même retrouvé face à Jackie Chan qui lui fredonnait la mélodie ! Je n’ai eu vent de cette improbable popularité que tardivement, en allant au panorama du cinéma français à pékin, en 2009, où j’ai rencontré steve rené, un producteur français marié à une Chinoise. Il m’a demandé si j’accepterais de m’embarquer dans une aventure cinématographique chinoise. Je lui ai répondu que c’était une question étrange car je ne connaissais rien à cette culture. Et puis, l’idée a fait son chemin, j’ai rencontré la femme de steve, ning ning, qui avait été actrice et présentatrice télé, et on a commencé à évoquer ce projet à distance. Dans un premier temps, on a envisagé de faire le remake du pApILLOn, mais je me suis rendu compte que c’était une fausse piste. D’abord, je n’avais pas très envie de faire un remake, et surtout, le papillon n’a pas une grande force symbolique en Chine. J’ai donc opté pour un scénario original, même s’il fallait avant tout que je m’imprègne d’une culture que je ne connaissais pas

Peut-on dire qu’il s’agit d’un récit initiatique ?
C’est un voyage vers les racines : le grand-père repart vers son passé, tandis que sa petite-fille découvre d’où elle vient. Il y a donc une introspection dans le voyage qui, effectivement, possède un caractère initiatique : la fillette va à la rencontre de son identité la plus profonde, ce qui va la changer à tout jamais. pour moi, c’est le propre d’un voyage initiatique que de vous ramener à votre être profond.

Vous évoquez une famille éclatée qui a perdu l’habitude de se parler et qui réapprend à communiquer…
Quand le fils renoue avec son père, la tension qu’il éprouve à l’égard de sa femme retombe. En cela, le film est très chinois, parce que les Chinois sont obsédés par l’idée de l’harmonie et que la famille est emblématique de l’harmonie. La petite fille découvre non seulement ses racines, mais devient la médiatrice grâce à laquelle l’unité familiale se reforme.

A travers le film, vous brossez un portrait de la Chine contemporaine qui se distingue de la plupart de ceux que nous renvoie le cinéma chinois...
Il y a toujours plusieurs facettes à une réalité. Certes, la Chine de Jia Zhang Ke est vraie, mais celle que je montre, avec un autre regard, est tout aussi véridique. Le couple est réel, les décors sont réels, et les rapports avec la petite fille sont réels. Ce sont donc des personnages d’une grande justesse : ils ne sont ni fantasmés, ni caricaturés, mais directement inspirés d’une réalité à laquelle je me suis confronté. Les cinéastes chinois, eux, tiennent à dresser un portrait critique de leur société, ce que je ne me serais pas autorisé à faire.

Le promeneur d’oiseau, comédie dramatique de Philippe Muyl

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